samedi 25 février 2023

1er DIMANCHE DE CARÊME, ANNÉE A

Lectures

Genèse 2,7-9 ; 3,1-7

Psaume 50 (51)

Romains 5,12-19

Matthieu 4,1-11

 

Méditation

 

Le temps de Carême est une période de quarante jours dont le point culminant est le Triduum Pascal. C’est une période de renouvellement intérieur, de pénitence, de réflexion et de conversion. Une vie de prière plus intense, l’écoute méditative de la Parole de Dieu au quotidien, la participation plus active et consciente à la liturgie, le jeûne, l’aumône sont au tant de pratiques qui peuvent nous aider à bien vivre ce temps de grâce, qui est une imitation des 40 jours de prière et de jeûne de notre Seigneur Jésus Christ comme nous le présente l’Evangile. Mais il faudrait reconnaître qu’il y aura des tentations au cours de ce cheminement comme nous le démontrent les lectures de ce dimanche. 

 

La première lecture nous raconte la tentation et la chute d’Adam et Eve dans le jardin d’Eden, alors que l’Évangile nous raconte la victoire de Jésus-Christ sur le diable tentateur. Et selon Saint Paul, c’est la chute d'Adam et Eve qui a provoqué la venue de Jésus pour restaurer notre relation avec Dieu. Car, tout comme la chute et la désobéissance d’un seul homme ont conduit la multitude au péché et à la condamnation, ainsi l’obéissance d’un seul homme a apporté la vie et la justification à la multitude.

 

L'histoire de la tentation de Jésus a donc beaucoup à nous apprendre. Premièrement, personne ne peut échapper à la tentation. La tentation est partout et n'épargne personne. Deuxièmement, le diable nous tente sur notre point le plus faible et peut facilement nous séduire pour tomber dans ses pièges. Il se présente sous le couvert d'une sorte de bonté. Mais sa véritable intention est de nous séparer de Dieu, de nous détourner de Dieu-Créateur.

 

Troisièmement, pour pouvoir résister au tentateur, nous devons le contre-attaquer fermement avec la Parole de Dieu. Il ne s'agit pas de réciter simplement les versets bibliques par cœur, mais d'être profondément enraciné dans la Parole de Dieu et la laisser transformer notre vie. Enfin, lorsque nous sommes tentés, nous avons un choix à faire prenant conscience de notre identité et mission en tant qu’enfants de Dieu. Jésus a pu résister au diable parce qu'il était conscient de son identité et sa mission. Demandons donc au Seigneur d’étendre sa main puissante sur nous et nous aider à vaincre les sollicitations et séductions du tentateur surtout en ce temps de carême. Amen 

 

mardi 21 février 2023

MERCREDI DES CENDRES, 2023

Lectures

Joël 2,12-18

Psaume 50 (51)

2 Corinthiens 5,20—6,2

Matthieu 6,1-6.16-18

 

Méditation

Aujourd’hui commence le temps de Carême, un cheminement de conversion vers Dieu. Ainsi, à travers le prophète Joël, Dieu lance un appel solennel à son peuple : « Revenez vers moi » (Jl 2,12-18). Pour St Paul, c’est le temps favorable pour nous réconcilier avec Dieu et nous ouvrir à sa grâce. C’est le temps du salut (2Co. 5,20-6,2). L’évangile nous présente les trois œuvres traditionnelles du Carême : le jeûne, la prière et l’aumône. Celles-ci doivent être accomplies dans la discrétion, car Dieu voit ce que l’on fait dans le secret (Mt 6,1-6.16-18).

 

Par ailleurs, la liturgie de ce jour est marquée par le rite de l’imposition des cendres, un rite qui porte en elle la spiritualité du temps de Carême. Dans l’Ancien Testament, la cendre est la représentation à la fois du péché et de la fragilité de l’homme (Sg 15,10 ; Ez 28,18 ; Ml 3,21). Se couvrir de cendre, c’est exhaler sa douleur au sein de l’épreuve, mais aussi c’est manifester sa conscience et son regret du péché, et l’espérance de la miséricorde de Dieu (Jonas 3). C’est donc l’expression externe de la conversion du cœur : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile.» Par ailleurs, les cendres expriment la condition de faiblesse et de vanité de l’homme: « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière », nous dit-on en recevant les cendres. Se couvrir de cendres est donc l’expression d’humilité devant Dieu. 

 

En chimie, la cendre est un signe qu’un changement irréversible des éléments chimiques a eu lieu. Ce qui signifie qu’en recevant les cendres, nous sommes appelés à changer pour le bien, changer nos cœurs et se vêtir de l’homme nouveau, créé à l’image du Christ. En agriculture aussi, surtout dans le jardinage, la cendre est parfois utilisée comme engrais naturel. Cet usage nous interpelle : nous devons grandir dans la foi, dans notre relation avec Dieu et avec les autres. Pour ce faire, il est important de nourrir nos âmes avec la prière, la méditation de la Parole de Dieu, et les Sacrements. 

 

En fin, dans certains milieux, les cendres sont utilisées pour préparer le savon indigène et pour laver les ustensiles. Ces usages domestiques de la cendre nous rappellent aussi le besoin de nous purifier, de laver toutes souillures en nos âmes en confessant nos péchés et nous rendre purs devant Dieu.

Au cours de ce temps de Carême, demandons au Seigneur d’accueillir nos actes de pénitence et de nous montrer sa miséricorde. Amen

 

Fructueux Temps de Carême à chacun !!!

samedi 18 février 2023

7eme DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE A

Lectures

Lévitique 19,1-2.17-18

Psaume 103

1 Corinthiens 3,16-23

Matthieu 5,38-48

 

Méditation

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus continue son Sermon sur la montagne. Partant de la loi du talion qui, dans l’Ancien Testament, prônait une réglementation de la vengeance où la punition devait être proportionnelle à l’offense subie, Jésus propose une approche toute différente : ne pas riposter au méchant, aimer ses ennemis, prier pour ses persécuteurs… Ainsi, « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait », dit-il. 

 

Évidemment, Jésus demande ici quelque chose qui va au-delà de notre logique humaine sur l’amour et le pardon. Aimer son ennemi semble ridicule, déraisonnable et inacceptable dans notre monde où la logique humaine prône la vengeance et la démonstration de la force ; et où le pardon, la non-violence et la non réponse aux actes de provocation sont considérés comme signes de faiblesse et de peur. Aussi, cet appel à aimer même ceux qui ne méritent pas notre amour paraît-il une tolérance aux injustices et une promotion du mal. 

 

La première lecture apparaît donc plus raisonnable ; car elle nous invite à aimer « nos frères », à réprimander « nos compatriotes », à ne pas garder rancune contre « les fils de notre peuple », à aimer « nos prochains » comme nous-mêmes. D’ailleurs, nous manquons souvent d’amour envers nos propres frères et sœurs ; nous ne répondons pas aux salutations parce que notre cœur est aigri, rancunier, rempli de haine et du désir de vengeance. Nous cherchons du mal à nos propres amis. 

 

Au fait, l’enseignement de Jésus trouve sa justification dans deux affirmations des lectures d’aujourd’hui : (i) « Soyez saints, car moi, le SEIGNEUR votre Dieu, je suis saint » (Lev. 19,2) et (ii) « Vous donc, vous serez parfaitscomme votre Père céleste est parfait » (Matt. 5,48). Ce sont des invitations à être comme Dieu, justement comme le dit le proverbe « tel père, tel fils ». En Dieu il n’y a ni rancune, ni vengeance, ni haine ; il est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour (Ps 102). Il fait lever le soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie pour les justes et les injustes (Matt. 5,45). 

 

Aimer son ennemi et prier pour son persécuteur n’est donc pas une folie, mais révèle notre sagesse en tant qu’animés par l’Esprit de Dieu qui habite en nous (1 Co 3,16-23). Car la meilleure façon de se venger de son ennemi est de l’aimer (cf. Rom 12,17-21)Que Dieu nous donne le courage de vaincre le mal par le bien, et d’aimer même ceux qui ne méritent pas notre amour. Amen

samedi 11 février 2023

6e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE A

Lectures

Sirach 15,15-20

Psaume 119

1 Corinthiens 2,6-10

Matthieu 5,17-37

 

Méditation

L’Évangile d’aujourd’hui est un extrait du Sermon sur la montagne, souvent caractérisé par la radicalité des choix que Jésus invite ses disciples à faire. Dans le passage d’aujourd’hui, Jésus se présente comme le Maître de la Loi, venu non pour abolir la Loi et les Prophètes, mais pour accomplir la Loi et la perfectionner. Car la Loi ne doit pas être considérée comme un simple ensemble de préceptes interdisant certains comportements, mais comme un moyen de réaliser notre humanité et une voie pour entrer dans une vie de communion avec Dieu. 

 

Dans cette dynamique, il ne suffit pas seulement de ne pas commettre le meurtre, mais surtout de d’éviter la colère, et de prendre le chemin du pardon et de la réconciliation. Il ne suffit pas de ne pas commettre l’adultère, mais d’éduquer notre regard à la pureté du cœur et de la pensée. Il ne suffit pas de ne pas faire de faux serments mais d’éviter la duplicité et de cultiver l’intégrité, la sincérité et la fidélité. 

 

Il est donc évident que Jésus nous invite à aller plus loin, à aller au-delà de « la sagesse du monde », selon les mots de Saint Paul dans la deuxième lecture, et d’embrasser la sagesse de Dieu qui nous est révélée dans l’Evangile. Il s’agit d’un choix radical et souvent difficile à faire mais qui conduit à la liberté. Car souvent nous regrettons les conséquences de certains de nos choix ; et malheureusement nous accusons les autres pour les malheurs qui résultent de nos actes.

 

C’est pourquoi Ben Sirach nous rappelle que chacun de nous est libre et responsable devant ses choix et ses actes. Il fait deux affirmations : (i) l’homme est libre de choisir le bien ou le mal, et (ii) choisir le bien, c’est faire le meilleur choix qui conduit au bonheur et à la vie. Il y a donc deux voies qui sont constamment ouvertes devant nous : la voie du bien qui conduit au bonheur, à la félicité éternelle dans une vie d’amitié avec Dieu, et la voie du mal qui conduit au malheur, à la tristesse et à la mort. Chacun est responsable du chemin qu’il choisit de prendre. Dans une prière confiante, demandons au Seigneur de nous accorder la grâce de toujours choisir le chemin du bien pour entrer un jour dans la vie éternelle. Amen 

samedi 4 février 2023

5e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE A

Lectures

Isaïe 58,7-10

Psaume 111

1 Corinthiens 2,1-5

Matthieu 5,13-16

 

Méditation

« Vous êtes le sel de la terre ... Vous êtes la lumière du monde. » Ce sont les paroles de Jésus à ses disciples dans l'Évangile d'aujourd'hui, extrait de son Sermon sur la montagne. Le sel et la lumière sont deux images familières ; et Jésus les utilise pour révéler l'identité et la mission des chrétiens dans le monde (Matthieu 5, 13-16). Au-delà des multiples fonctions du sel, il est utilisé essentiellement pour assaisonner les repas et conserver les aliments. La lumière, quant à elle, révèle la beauté du monde et des êtres qui y habitent, et nous préserve de vivre dans l’obscurité.

 

Ce qui est commun à ces deux éléments, c'est qu'ils n'existent pas pour eux-mêmes, mais pour les autres. Par exemple, le sel donne de la saveur aux aliments en disparaissant, en se dissolvant. Ainsi, être « le sel de la terre » et « la lumière du monde » revient à vivre pour les autres, à les servir en toute discrétion et humilité pour la gloire de Dieu. Et c'est ce que Jésus a fait quand il s'est offert sur la croix pour nous.

 

Conséquemment, saint Paul dit aux Corinthiens qu'en leur proclamant le mystère de Dieu tel qu'il a été révélé en Jésus-Christ, il n’a voulu rien connaître parmi eux d’autre que Jésus-Christ, et lui crucifié. Ce mystère doit être communiqué non pas tant par des mots persuasifs, la rhétorique, ou des arguments philosophiques, mais par des manières concrètes de vivre dans la puissance de Dieu (1 Cor. 2, 1-5). Par ailleurs, selon le prophète Isaïe, les gestes concrets de miséricorde, de justice, d'amour, de partage et de générosité envers les autres, en particulier envers les nécessiteux, attirent la faveur, la guérison et la proximité de Dieu. Une lumière se lèvera comme de l’aurore pour qui se montre sensible aux besoins des autres (Is. 58: 7-10).

 

Ainsi, le message d'aujourd'hui s'adresse à chacun de nous. S'il y a de négligence croissante envers les pauvres et les nécessiteux, la corruption, les injustices sociales, la concurrence malsaine, les conflits, etc., dans notre monde d'aujourd'hui, c'est parce que nous chrétiens ne sommes pas conscients de notre mission, ou mieux encore, avons manqué à notre mission d’être « le sel de la terre » et « la lumière du monde ». Le pape Paul VI disait : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, et s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ».

Demandons au Seigneur la grâce d’être ses témoins crédibles en devenant jour après jour sel de la terre et lumière du monde. Amen