samedi 30 janvier 2021

4e Dimanche du Temps Ordinaire, Année B

Deutéronome 18,15-20

Psaume 94,1-2.6-9

1Corinthiens 7,32-35

Marc 1: 21-28

 

Prophète selon le Cœur de Dieu

 

Dieu ne cesse de parler à son peuple. A chaque génération, il fait surgir des prophètes, des intermédiaires, par lesquels il révèle sa volonté et sa parole à l'homme. Dans la première lecture, Dieu promit au peuple d'Israël qu'il ferait surgir un grand prophète comme Moïse: “Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez.” Ainsi, l'attitude du peuple vis-à-vis de ce prophète doit être celle d'écoute et d'accueil (Deut. 18,15-20). Le psalmiste dira plus tard: "Aujourd'hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur (Ps 94). 

 

Dans la péricope de l’Evangile, Saint Marc présente Jésus comme celui qui enseignait le peuple avec autorité et non pas comme les scribes. Ses paroles étaient puissantes et efficaces, libérant l’homme de tout mal. L'autorité de son nouvel enseignement était donc manifeste dans ses miracles; même les esprits impurs lui obéissaient (Marc 1,21-28).

 

Il est donc évident que le prophète annoncé par Moïse est Jésus-Christ, le prophète par excellence. Il continue d’exercer son autorité dans le monde entier à travers l'Église. À cet égard, deux implications méritent d'être soulignées. Premièrement, ceux qui exercent l’autorité prophétique dans l’Église (le Pape, les évêques, les prêtres) doivent éviter la tentation de se prêcher eux-mêmes ou d’enseigner ce qui est contraire à la Parole de Dieu. Ils sont appelés à parler, à enseigner au nom de Dieu, à proclamer la vérité qui libère et qui sauve l’homme.

 

Deuxièmement, en vertu de notre baptême, nous sommes tous appelés à participer à la fonction prophétique du Christ. Chacun de nous est appelé à annoncer les merveilles de Dieu, à proclamer la Parole de Dieu qui libère et qui donne vie.  Et pour le faire, Saint Paul nous propose de rester attachés au Seigneur sans partage. Le prophète, c’est celui qui fait de sa vie tout entière un signe prophétique, une annonce de l’Evangile. Par notre vie de témoignage, chacun de nous est donc appelé à devenir un signe prophétique, chacun selon sa propre vocation.

 

Que le Seigneur nous donne une oreille attentive et un cœur docile vis-à-vis de sa Parole ; et qu’il nous accorde la grâce de devenir des prophètes crédibles dans le monde contemporain. Amen

samedi 23 janvier 2021

3e Dimanche du Temps Ordinaire, Année B

Jonas 3,1-5.10

Psaume 24

1Corinthiens 7,29-31

Marc 1,14-20

 

L’Appel à la Conversion

 

Nous célébrons aujourd’hui le « Dimanche de la Parole de Dieu ». En ce jour, la Parole de Dieu nous appelle à la conversion. Dans la première lecture, les habitants de Ninive étaient convertis grâce à la proclamation du prophète Jonas (Jonas 3,1-5.10). Dans la deuxième lecture, St Paul appelle les Corinthiens à ne pas s’attacher aux choses de ce monde, car tout est éphémère et le monde, tel que nous le voyons, passe (1Cor. 29-31). Il est intéressant de noter que Jésus commence sa vie publique au moment où Jean le Baptiste était emprisonné. Mais le message des deux reste le même: l’appel à la conversion (Marc 1,14-20).

 

De ces textes liturgiques, ressortent deux caractéristiques de la conversion. Premièrement, la conversion est urgente. «Encore quarante jours, et Ninive sera détruite», dit le prophète Jonas. «Le temps est limité » selon St Paul. «Les temps sont accomplis: le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Evangile», proclame Jésus. On ne peut donc pas remettre la conversion à demain. La conversion est un effort quotidien.

 

Deuxièmement, la conversion implique un double mouvement : se détourner de et se tourner vers. Quand les habitants de Ninive ont entendu la proclamation du prophète, ils se sont détournés de leur conduite mauvaise pour se tourner vers Dieu. Quand les premiers disciples ont entendu l’appel de Jésus, ils se sont détournés de leurs filets et occupations pour se tourner vers Jésus et le suivre. La conversion implique donc un changement de direction et des priorités de la vie.

 

Chacun de nous doit se détourner de quelque chose pour se tourner vers le Christ. Il existe beaucoup de baptisés chrétiens non-convertis : des baptisés qui pratiquent encore le fétichisme, la sorcellerie, la magie, etc. Appartenir à une Eglise ou aller à la messe n’indique pas nécessairement une vraie conversion. Se convertir, c’est se détourner de ses convoitises, ses habitudes mauvaises, son attachement aux choses de ce monde, pour s’attacher au Christ et le suivre. C’est se détourner du péché et d’une vie centrée sur soi pour se tourner vers Dieu.

En ce dimanche de la Parole de Dieu, décider de se procurer d’une Bible si l’on ne l’a pas ou décider de lire sa Bible chaque jour est déjà une forme de conversion. Demandons au Seigneur la grâce d’une vraie conversion. Amen

samedi 16 janvier 2021

2e Dimanche du Temps Ordinaire, Année B


1 Samuel 3,3-10.19

Psaume 39 (40)

1 Corinthiens 6,13-15.17-20

Jean 1,35-42

 

L’appel Chrétien

 

La vie chrétienne est une vocation. Elle commence par la rencontre  avec une personne : Jésus-Christ. Comme toute vocation, c'est le Seigneur qui appelle et l'homme répond. Dans la première lecture de ce dimanche, c'est Dieu qui appelle Samuel par son nom (1Sam. 3: 3-10.19). Dans l'Évangile, c'est Jésus qui initie la conversation avec deux disciples de Jean en leur demandant: "Que cherchez-vous?" Puis, il leur dit: "Venez et voyez" (Jean 1: 35-42).

 

La vie chrétienne est donc un appel à être avec le Seigneur, à rester avec lui. Être avec lui nécessite certaines attitudes de notre part. Les lectures d’aujourd’hui nous en proposent trois.

La première est l’écoute. Dans la première lecture,  le prêtre Eli demande au jeune Samuel de répondre à la voix inconnue: "Parle, Seigneur, ton serviteur écoute." Comme dans le cas de Samuel, Dieu continue de nous parler, mais nous avons du mal à l’écouter et à lui répondre, car notre vie est pleine de bruit, bruit à l'intérieur et bruit autour de nous. Même dans la prière, non seulement nous sommes souvent distraits, mais nous aimons aussi parler à Dieu sans lui permettre de nous parler.

Mère Teresa de Calcutta avait dit un jour que "Dieu est l'ami du silence. On ne le trouve pas dans le bruit et dans l'agitation." Voulez-vous trouver Dieu, voulez-vous qu'il vous parle? Apprenez l'art du silence et de l'écoute.

 

La seconde attitude consiste à montrer le Christ aux autres. Le prêtre Eli aida le petit Samuel à découvrir la voix du Seigneur. Jean-Baptiste montra le Christ à ses disciples. Et André introduit son frère Simon à Jésus. Chaque chrétien doit donc être capable de montrer le Christ aux autres, les introduire dans la foi et les aider à croître dans leur vie spirituelle. Et c’est le rôle surtout des parents, des parrains et marraines, et les directeurs spirituels. En ce jour, rendons grâce à Dieu pour les personnes qui ont joué le rôle d’Eli ou de Jean dans nos vies et prions pour elles.

 

En fin, mener une vie de témoignage en évitant l'immoralité. Selon Saint Paul, l'obéissance de la foi est une réponse libre de la personne tout entière (corps et âme) à Dieu. Ainsi, l’apôtre nous exhorte à éviter la débauche. Car nos corps sont temples de l’Esprit Saint ; ils sont les membres du Christ. Un bon chrétien doit donc glorifier Dieu dans son corps (1Cor. 6: 13-15.17-20). Que le Seigneur nous apprenne à l'écouter et à devenir ses véritables témoins pour sa gloire et pour notre propre salut. Amen.

samedi 9 janvier 2021

Solennité du Baptême du Seigneur, Année B


Isaïe 55: 1-11

1 Jean 5: 1-9

Marc 1: 7-11


Le Baptême du Seigneur


Après la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ aux mages en la fête de l'Épiphanie, nous célébrons aujourd'hui son baptême dans le Jourdain. Comme le raconte l'évangile, Jean baptisait la foule en préparation de la venue du Roi-Messie. Jésus aussi vint pour être baptisé par Jean; et en remontant de l'eau, trois événements se produisirent: les cieux s’ouvrirent, le Saint-Esprit descendit sous la forme d'une colombe, et une voix se fit entendre: "Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie".

 

Comme nous le savons, le baptême de Jean était un baptême de repentance et du pardon des péchés. Mais pourquoi Jésus reçût-t-il le baptême de Jean s’il est le Fils de Dieu, «l'oint de Dieu», celui qui est sans péché? En fait, le baptême de Jésus était un acte inaugural, une investiture, pour ainsi dire. Son baptême dans le Jourdain marqua le début de sa vie publique et de son ministère. Il était venu pour accomplir la volonté du Père et annoncer la venue du royaume de Dieu. Ainsi, son baptême était l’occasion d’une véritable révélation de son identité et sa mission au peuple. Selon les paroles de la deuxième lecture d’aujourd’hui, l’Esprit qui est descendu sur Jésus est celui qui témoigne que Jésus est le Fils bien-aimé de Dieu, et cet « Esprit est vérité».

 

Par ailleurs, le baptême de Jésus a beaucoup à nous dire sur notre propre baptême que sur le sien. Car par le baptême, nous recevons l’Esprit Saint qui fait de nous fils et filles de Dieu et nous incorpore à l'Église. Dieu efface nos péchés et nous régénère. En ce jour-là, nous aussi, comme Jésus, recevons l’assurance de l’amour et de la faveur de Dieu. Nous avons été introduits au royaume de la gratuité et de la miséricorde de Dieu, un royaume d’abondance comme l’indique la première lecture.

 

Ainsi, la célébration d’aujourd’hui est l’opportunité pour nous de réfléchir sur notre propre baptême et sur sa signification dans notre vie. C'est l'occasion pour nous d'évaluer si nous avons été fidèles à nos promesses baptismales, et de demander à Dieu de renouveler en nous la grâce baptismale. Par conséquent, demandons-lui de nous renouveler dans le Saint-Esprit afin que nous puissions être en mesure de lui rendre témoignage maintenant et pour toujours. Amen

 

samedi 2 janvier 2021

Solennité de l’Epiphanie du Seigneur


Isaïe 60,1-6 

Psaume 71

Ephésiens 3,2-3.5-6 

Matthieu 2,1-12

 

La Manifestation de Dieu

 

Nous célébrons aujourd’hui l’Epiphanie du Seigneur. Le terme «épiphanie» signifie manifestation ou révélation. La fête de l'Épiphanie  est associée à la visite des mages que nous raconte St Matthieu. Par une étoile, Dieu révéla la naissance de son Fils aux mages venus de l’Orient. Ils étaient donc des païens, des non-juifs. Oui, Dieu devint homme pour le salut de tous. Ainsi, il se manifeste à tous. Il n’exclut personne de son plan salvifique.

 

Pour ce faire, Dieu s’adapte à notre condition humaine, puisqu’il veut associer chacun de nous au même héritage. Au monde entier, il se révèle par le cri d’un enfant dans la mangeoire. Aux mages, il s'est révélé par une étoile ; à Hérode et aux habitants de Jérusalem, par les Saintes Ecritures. Aux nations païennes, il s’est communiqué à travers la proclamation de l’Evangile, « mystère » qu’annonce St Paul aux Ephésiens (Eph. 3,2-3.5-6). A nous aussi, Dieu se manifeste à travers les évènements concrets de notre vie quotidienne, dans les Saintes Ecritures et surtout dans l’Eucharistie.

C'est à nous de le reconnaître et donner une réponse libre. Quand les mages avaient vu l'étoile à l'Orient, ils se mirent en route à la recherche de l'enfant pour lui rendre hommage. Quand le roi Hérode eût la nouvelle, il chercha à le tuer. Et nous, que faisons-nous ?

 

Si Dieu se manifeste à nous, c’est pour que nous devenions ses amis et le manifestions au monde. Nous devons donc devenir des étoiles partout où nous sommes : « Debout, Jérusalem ! Resplendis… » (Is. 60,1). L’Epiphanie doit ainsi initier toujours un élan missionnaire en nous. Notre mission, c’est de porter témoignage à la lumière du Christ dans un monde dominé par les ténèbres du péché, la méchanceté, le mensonge, la corruption, l’injustice, le consumérisme aveugle qui pousse les gens à traiter l’autre comme un objet, l’indifférence religieuse, le sécularisme, etc. Que le Seigneur aide chacun de nous à être la manifestation concrète de sa gloire royale dans le monde d’aujourd’hui. Amen

 

Bonne Fête à tous!!!