mardi 31 décembre 2019

Solennité de la Vierge Marie, Mère de Dieu


Nom. 6,22-27
Gal. 4,4-7
Luc 2,16-21

Premier Janvier, un jour marqué par trois évènements : début d’une nouvelle année, la solennité de la Sainte Marie, Mère de Dieu, et la Journée Mondiale de la Paix. Pour la liturgie de ce jour, deux choses ont frappé mon attention.

En premier lieu, l’Eglise nous invite à célébrer une femme en ce premier jour de l’année. Or la femme est le symbole de la vie et de la fécondité. Cette femme, c’est Marie, Mère de notre Seigneur Jésus-Christ et notre Mère dans l’ordre de la grâce.

En deuxième lieu, la liturgie de la Parole s’ouvre en parlant de la bénédiction. Or « bénir », c’est « dire du bien ». Au sens biblique, bénir signifie mettre à part pour Dieu. Ainsi, la bénédiction liturgique du peuple d’Israël consistait à invoquer le « NOM » de Dieu sur le peuple et comportait trois choses : que Dieu « te garde », « qu’il te prenne en grâce », et « qu’il t’apporte la paix. »

Chers lecteurs et lectrices de « LA SEMENCE », j’aimerais donc formuler mes meilleurs vœux au tour de quatre mots : vie, protection, grâce et paix. Je vous souhaite une vie pleine de joie et de fécondité. Que le Seigneur vous garde de tout malheur et vous protège ; qu’il vous donne l’assurance de sa présence surtout au milieu de vos doutes, difficultés, tribulations et épreuves.

Qu’il vous accorde les grâces dont vous avez besoin et vous aide à accepter tous les évènements qui vont marquer votre vie en cette année 2020 comme une grâce. Car tout est grâce ! Et qu’il vous donne sa paix. Oui, la paix (shàlôm), ce mot qui, au sens biblique, n’est pas simplement absence de guerre mais exprime une bonne relation avec Dieu, avec autrui et avec la nature, intégrité, santé, sérénité, prospérité matérielle et spirituelle.

Pour finir, daigne la Vierge Marie, Mère de Dieu et Reine de la Paix, nous accompagner tout au long de cette année qui s’ouvre devant nous avec tout ce qu’elle renferme de mystérieux, d’incertain mais aussi de promesse et d’espérance. Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse ! Amen

Bonne et Heureuse Année 2020

samedi 28 décembre 2019

Solennité de la Sainte Famille, Année A

Sirach 3,2-6.12-14
Colossiens 3,12-21
Matthieu 2,13-15.19-23

Toujours dans l'ambiance joyeuse de Noël, nous sommes invités à célébrer la solennité de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, qui est un modèle pour toutes les familles. Cette famille est appelée «sainte» non pas parce qu'elle était exemptée de problèmes. Mais parce qu'elle était fondée sur la foi en Dieu et l'adhésion à la volonté de Dieu. Ainsi, ils ont jouit  d'une grande paix et d'une profonde unité malgré leurs épreuves et leurs difficultés.

Dans l'Évangile, Saint Matthieu nous raconte la fuite de la Sainte Famille en Égypte afin de sauver la vie du nouveau-né Jésus, qui était menacée par le roi Hérode. Cette histoire ne nous rappelle pas seulement les nombreuses familles qui traversent des situations dramatiques, mais nous invite également, en particulier les parents, à protéger la vie. Nous devons prendre soin de nos enfants et les protéger à tous égards.

Il va sans dire que nous vivons dans un monde où de nombreuses familles sont déchirées, où les conflits et les malentendus sont alimentés par un fossé générationnel entre parents et enfants. Aussi, les figures de «père» et de «mère» sont-elles privées de leur véritable sens; et les enfants revendiquent davantage de droits et d'autonomie par rapport à leurs parents. Ainsi, la première lecture réaffirme l'importance des parents et insiste sur l'honneur et le respect que les enfants doivent à leurs parents, qui leur ont donné la vie. Ben Sirach le Sage nous exhorte à aider et à prendre soin de nos parents, d'être patients et indulgents envers eux, surtout dans leur vieillesse et difficultés. Car celui qui agit ainsi reçoit le pardon de ses péchés et des bénédictions de Dieu.

St Paul dans la deuxième lecture énumère quelques attitudes qui favorisent la vie familiale et son progrès dans l'amour et l'harmonie: la compassion, la tendresse, la bonté, l'humilité, la douceur, la patience, le respect mutuel, l'affection et surtout le pardon. Il est important de noter qu'aucune famille n'est parfaite. Chaque membre a sa propre histoire, ses blessures et ses croix. Chacun a ses hauts et ses bas. Il est donc nécessaire de «se supporter les uns les autres» avec amour et patience. Chacun de nous doit être prêt à abandonner toute rancune et à pardonner, afin d'établir l'harmonie, la paix et la sérénité dans nos familles. Que la Sainte Famille intercède pour nos familles afin quelles grandissent dans lamour, la foi et lobéissance à la Parole de Dieu. Amen

mardi 24 décembre 2019

Nativité du Seigneur : Messe du jour

Isaïe 52,7-10;
Hébreux 1,1-6;
Jean 1,1-18

Aujourd'hui, nous célébrons le mystère de l'Incarnation: Dieu est devenu homme; Jésus est né. C'est une vieille nouvelle mais toujours nouvelle. Le Verbe Eternel de Dieu s'est fait chair et il habite parmi nous. Dieu est devenu l'un de nous afin que, par la foi, nous devenions enfants de Dieu. De sa plénitude, nous avons reçu grâce sur grâce (Jean 1, 1-18).

Dans ce petit Enfant couché dans une crèche à Bethléem, nous contemplons Dieu : il est le Rayonnement de la gloire de Dieu. Le Dieu invisible est devenu visible. L'homme peut maintenant toucher Dieu, entendre Dieu pleurer. Dans ce petit Enfant, Dieu communique et révèle son amour et sa miséricorde à l'humanité (Hébreux 1, 1-6). Dieu s'identifie à chacun de nous. Il partage notre condition humaine, notre douleur et notre joie, nos misères et nos espoirs. Dans ce Nouveau-né, couché dans la mangeoire, Dieu vient vivre avec nous, nous consoler, être notre ami et faire le chemin de la vie avec nous. Dieu est venu pour consoler son peuple.

Et c'est la Bonne Nouvelle qui nous est annoncée aujourd'hui: «Qu'ils sont beaux sur la montagne, les pieds du messager, celui qui annonce la paix, qui apporte la bonne nouvelle, apporte le bonheur, annonce le salut…» (Is. 52: 7-10). Telle est la Bonne Nouvelle que nous devons apporter à notre monde de paix fragile et de promesses non tenues. Telle est la bonne nouvelle que nous devons apporter à nos frères et sœurs. Telle est la joyeuse nouvelle que nous devons partager dans nos foyers et partout où nous sommes.

En ce jour de Noël, renouvelons notre foi et notre adhésion à Jésus-Sauveur. Accueillons-le et laissons-le illuminer nos vies. Que la naissance de l’Emmanuel transforme nos vies et nous rende capables d’être de véritables témoins et porteurs de Bonne Nouvelle. Que l'Enfant Jésus, le Prince de la paix nous accorde la paix, la joie et la plénitude de la vie. Amen.

Joyeux Noël!!!

samedi 21 décembre 2019

4e Dimanche de l'Avent, Année A

Isaïe 7: 10-14
Romains 1: 1-7
Matthieu 1: 18-24

Dans quelques jours, nous célébrerons Noël, la commémoration de la naissance de Jésus-Christ. En effet, les lectures d'aujourd'hui présentent la naissance de Jésus comme l'accomplissement des promesses de Dieu. Dans l'Évangile, nous voyons comment le projet de Dieu, tel que prédit par le prophète Isaïe dans la première lecture, est accompli. C'est Dieu qui a pris l'initiative. Cette initiative est en effet exceptionnelle et incompréhensible pour nous, un projet d'amour infini: la Vierge Marie allait concevoir un fils, qui s'appellera Emmanuel, Dieu-est-avec-nous. Noël est en effet l'accomplissement des promesses de Dieu; c'est Dieu qui vient habiter parmi son peuple.

De plus, les lectures montrent clairement que le Fils de Marie n'est pas le fils de Joseph mais le Fils de Dieu. Néanmoins, le rôle de Joseph est très important dans l'accomplissement du plan de salut de Dieu. Par son obéissance inconditionnelle à la volonté de Dieu, il a coopéré dans la discrétion, le silence et la foi obéissante à la réalisation du projet salvifique de Dieu.

Par son «Oui», Joseph, un descendant de David, devient le père adoptif de Jésus le Messie. Dans la deuxième lecture, Paul affirme qu'il prêche l'Évangile concernant notre Seigneur Jésus-Christ, qui est descendu de David selon la chair et établi comme Fils de Dieu avec puissance selon le Saint-Esprit. En tant que tel, le plan salvifique de Dieu se réalise grâce au «oui» de Marie et de Joseph.

Comme Marie et Joseph, nous pouvons avoir nos propres projets et plans. Mais nous devons savoir que Dieu a un plus grand projet, un plus grand plan, pour nos vies. Ainsi, nous devons parfois abandonner nos propres plans même si cela semble injuste et déraisonnable. Que chacun de nous dise un «oui» libre, inconditionnel et courageux à Dieu, afin que nous nous préparions à accueillir notre Sauveur, l'Enfant Jésus. Qu’il vienne rester toujours avec nous jusqu'à la fin des temps (Matthieu 28:20). Amen



vendredi 13 décembre 2019

3e dimanche de l'Avent, année A


Isaïe 35: 1-6
Jacques 5: 7-10
Matthieu 11: 2-11

Le troisième dimanche de l’Avent est connu sous le nom de « dimanche de Gaudete» (dimanche de la joie). En effet, la liturgie de ce dimanche nous exhorte à anticiper la joie de Noël, mystère de Dieu qui se fait l’un de nous pour nous sauver. L'antienne d’ouverture nous dit: "Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. Je vous le répète, réjouissez-vous!" Aussi, le prophète Isaïe nous invite-t-il à exulter et crier de joie, car Dieu lui-même vient nous sauver. Ce salut signifie guérison, libération, restauration, plénitude de la vie et sainteté (Is. 35: 1-6).

Cette joie à laquelle nous sommes invités est la joie de l’espérance qui caractérise notre attente de la venue du Seigneur. Cette joie est aussi le fuit de la patience. Car l’impatience conduit souvent à la frustration, à la colère, à l'anxiété, et au mécontentement. Mais comme le cultivateur qui attend patiemment la récolte des fruits de ses labeurs souvent pénibles, nous aussi, nous devons être patients: « Prenez patience, vous aussi, tenez fermes vos cœurs car la venue de Seigneur est proche », nous le dit la deuxième lecture (Jacques 5: 7-10).

Par ailleurs, la joie vient de la foi, une foi qui nous aide à reconnaître les signes de la présence de Dieu. Saint Jean-Baptiste était un grand prophète qui a reconnu Jésus comme le Messie tant attendu quand il baptisait les foules dans le Jourdain. Cependant, quand il fut emprisonné, il envoya ses disciples demander à Jésus: "Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous attendre un autre?" En réponse, Jésus affirme implicitement que les signes qu’il accomplissait étaient les preuves qu'il est le Messie, l’Envoyé de Dieu pour sauver son peuple, comme l’avait prophétisé Isaïe (Mt 11: 2-11).

En ce temps d’attente joyeuse pour la venue du Seigneur, puissions-nous être remplis de joie et d'espérance. Ne perdons jamais courage, car le Seigneur est notre salut. Qu'il ouvre nos yeux de foi pour le reconnaître, lui qui vient chaque jour à nous de diverses manières et surtout dans l'Eucharistie. Amen

vendredi 6 décembre 2019

2e Dimanche de l'Avent, Année A


Isaïe 11,1-10
Romains 15,4-9
Matthieu 3,1-12


L'Avent est une période d'attente et d'anticipation. C'est un temps d’espérance. Et les lectures d’aujourd’hui illustrent parfaitement cette espérance indestructible. Dans l'Évangile, Jean-Baptiste, le précurseur, prêche dans le désert en appelant le peuple d'Israël à la repentance, car «le royaume des cieux est tout proche», leur dit-il. Avec un ton sévère, il appelle les sadducéens et les pharisiens à faire preuve de repentance, de conversion et de renouveau parce que le jugement de Dieu est imminent. Le Roi-Messie et Juge-Libérateur longuement attendu est à la porte.

Au fait, la prédication et l’activité de Jean le Baptiste s’inscrivent dans la perspective des promesses de Dieu à son peuple, comme nous l’avons dans la première lecture. En effet, le prophète Isaïe annonce la venue de l’Oint de Dieu, c’est-à-dire le Messie. Rempli du Saint-Esprit, ce Roi-Messie et descendant du roi David, vient rétablir la paix, le bonheur, l'harmonie et le glorieux règne de la vérité et de la justice de Dieu sur la terre. Cette belle prophétie d'Isaïe peut être difficile à accepter dans notre monde marqué par la violence, les conflits, la discrimination, les injustices, la corruption, les manifestations d’ordre politique, les guerres, etc. Car aujourd’hui nous aspirons plus que jamais à la liberté, à la paix et à l’harmonie entre les Etats. Devant une telle réalité, cette prophétie d’Isaïe semble utopique et irréaliste, un rêve.

Ainsi, cette prophétie me fait penser au célèbre discours de Martin Luther King, prononcé à Washington D.C. le 28 août 1963: «J'ai fait un rêve». En fait, la prophétie d’Isaïe annonce l’accomplissement du projet merveilleux de Dieu pour nous. Il annonce la pleine réalisation du Royaume des Cieux que Jésus-Christ vient restaurer à la fin des temps. Et cela ne peut que susciter en nous de l’espoir. Dans cette perspective, St Paul nous rappelle que les Saintes Écritures visent à nous instruire afin que nous ayons l’espérance, car elles nous révèlent le dessein salvifique de Dieu. Il nous exhorte à vivre dans l’harmonie, la tolérance et la patience, malgré nos différences, en attendant avec courage et persévérance la réalisation du projet de Dieu.

En ce temps de l’Avent, puissent les paroles de Jean-Baptiste résonnent une fois encore dans nos oreilles: "Préparez la voie du Seigneur", car il vient et il ne tardera pas. Il vient pour nous sauver. Et comme disait Martin Luther King: «Ne nous complaisons pas dans la vallée du désespoir» malgré tout ce qui arrive autour de nous. Amen

vendredi 29 novembre 2019

1er Dimanche de l'Avent, Année A

Isaïe 2: 1-5
Ps 122
Romains 13: 11-14
Matthieu 24: 37-44

En ce premier dimanche de l'Avent, nous commençons une nouvelle année liturgique. Dans le langage courant, "avent" signifie la venue ou l'arrivée d'un événement important, d'une personne ou d'une invention. Dans le langage liturgique, on entend par «Avent» le temps préparatoire à la commémoration de la naissance de Jésus-Christ, célébrée le jour de Noël (25 décembre). Mais c’est aussi une période de joyeuse attente de la seconde venue de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est donc une saison de promesses, d'attente et de vigilance.

Dans la vision du prophète Isaïe, les jours arrivent où toutes les nations afflueront vers la montagne de la Maison du Seigneur. Cette vision invite tous les peuples à rechercher la présence de Dieu et à marcher sur ses voies. Car le Seigneur vient pour juger entre les nations; il vient pour établir la paix et l’harmonie parmi tous les peuples.

Dans l'Évangile, Jésus invite ses disciples à veiller et à se tenir prêts pour la venue du Fils de l'Homme. Car le Fils de l'Homme, dit-il, viendra en une heure à laquelle ils ne s'attendent pas. Selon lui, les contemporains de Noé étaient tellement submergés dans la poursuite des choses ordinaires qu’ils avaient oublié l'imminence du Déluge. Ils ne soupçonnaient absolument rien et furent soudainement détruits.

À l'approche de Noël, nous pouvons aussi nous préoccuper de savoir quoi porter, quoi manger, ou comment mieux profiter des congés de Noël tout en oubliant l'essentiel: se préparer pour la venue du Seigneur. C’est pourquoi saint Paul nous exhorte dans la deuxième lecture à sortir de notre sommeil, à rejeter les œuvres des ténèbres et à nous revêtir de l'armure de la lumière. Il nous invite à mener une vie honnête et honorable, évitant les comportements qui peuvent endormir notre conscience, notamment les orgies et l'ivresse, la débauche et la luxure, la rivalité et la jalousie.

Au début de ce temps de grâce et de préparation joyeuse, puissions-nous rechercher la présence du Seigneur à travers la prière et les bonnes œuvres afin qu'il puisse nous trouver prêts quand il viendra. Amen
Je vous souhaite une bonne année et une saison de l'Avent fructueuse !!!

samedi 23 novembre 2019

Solennité du Christ, Roi de l'Univers, Année C


2 Samuel 5,1-3
Colossiens 1,12-20
Luc 23,35-43

Nous célébrons aujourd'hui la solennité du Christ, Roi de l'univers, une solennité qui clôture l'année liturgique. Mais quel genre de roi est Jésus-Christ? Et quelle est l'extension de son royaume? En effet, les lectures nous présentent deux images contrastées de la royauté de Jésus-Christ. La deuxième lecture est un hymne qui célèbre la prééminence du Christ Jésus et de sa Seigneurie sur toute la création. D'autre part, l'Évangile nous présente Jésus rejeté, ridiculisé et crucifié.

Le point d'intercession est que nous ne pouvons pas célébrer la royauté de Jésus de Nazareth sans nous référer au "scandale" de la croix. Symbole de torture et de condamnation, la croix est devenue l'emblème de gloire, de la victoire et du salut. Le pouvoir du Christ réside précisément dans sa capacité à donner sa propre vie pour les autres. Par le sang de sa croix, il nous a offert la paix, la rédemption, le pardon de nos péchés et la réconciliation avec Dieu. En d'autres termes, au moment de sa crucifixion, Jésus s’est établi le Roi et le Sauveur de tous. Il n'est donc pas seulement «le Roi des juifs», mais le Roi de l'univers entier. Son royaume est éternel et universel.

Il est évident que Jésus est Roi, mais pas le genre de roi que ses contemporains et nous aujourd’hui aurions pu imaginer ou espérer. Humainement, nous associons les rois à la force et au prestige, à la noblesse et à la richesse. Les rois du monde sont entourés des personnes qu'ils commandent et tous sont leurs sujets. Souvent, les intérêts personnels et les ambitions égoïstes motivent leur règne et leurs décisions. Mais Jésus n'est pas un tel roi. Il est le Roi qui donne sa vie pour tous.

Dans la première lecture, toutes les tribus d’Israël ont reconnu leur besoin d’un roi, d’un roi capable de les protéger et de les conduire en guerre contre leurs ennemis. Ainsi, les anciens donnèrent l’onction à David comme roi à Hébron. Puissions-nous aussi reconnaître notre besoin de Jésus comme Roi et Seigneur de nos vies. Que nos dirigeants politiques reconnaissent la royauté de Jésus et le prennent pour modèle afin que notre monde soit un royaume de vérité et de vie, un royaume de sainteté et de grâce, un royaume de justice, d'amour et de paix. Amen

Bonne Fête !!!

vendredi 15 novembre 2019

33e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Malachie 3: 19-20
Ps 97: 5-9
2 Thessaloniciens 3: 7-12
Luc 21: 5-19

En ce dernier dimanche précédant la solennité du Christ Roi, qui marque la fin de l'année liturgique, les lectures nous parlent de la fin des temps. Dans la première lecture, le prophète Malachie annonce «le jour du Seigneur». Ce sera un jour terrifiant pour les orgueilleux, les méchants et les impies, car ils seront détruits. Mais pour les justes et ceux qui craignent Dieu, ce sera un jour de délivrance et de salut.

Dans l'Évangile, certaines personnes s’émerveillaient de la magnificence du temple de Jérusalem. Mais pour Jésus « des jours viendront, où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit ». Il annonce également les événements précurseurs de la fin des temps: tribulations, les faux prophètes, catastrophes naturelles, guerres, persécutions des croyants.

En fait, à chaque époque, les gens ont espéré que la fin du monde se produirait de leur vivant, comme c’était le cas des Thessaloniciens. Certains parmi eux, persuadés de l’imminence du retour du Christ, se conduisaient comme si le Jour du Seigneur était déjà arrivé et abolissaient les responsabilités quotidiennes surtout le travail. Mais pour l’apôtre, nous ne devons pas être trop excités et nous laisser décevoir par les faux prophètes. L'inévitabilité de la fin des temps et le retour «imminent» du Seigneur ne doivent pas nous rendre oisifs, « affairés sans rien faire ». Nous devons travailler avec diligence en attendant le retour du Seigneur. Notre espérance du retour glorieux du Christ doit être accompagnée par notre vigilance quotidienne.

Ainsi donc, nous ne devrions pas nous inquiéter de ce qui se passera dans le futur. Que chaque jour soit plutôt l’occasion pour nous de témoigner du Christ. Continuons à faire ce qui est bon. Nous ne devrions pas avoir peur et baisser les bras face aux difficultés et aux épreuves. Dans l’Évangile, Jésus nous a rassuré la protection de Dieu et la victoire. Il ne nous laissera pas confondus. N'oublions pas que c’est par notre persévérance face à la persécution que nous garderons notre vie.

Par ailleurs, en célébrant la Journée Mondiale des Pauvres, comme établie par le pape François depuis 2017, faisons preuve d’amour envers les pauvres et prions pour que leur persévérance et leur espérance dans le Seigneur ne soit pas en vain. Amen

vendredi 8 novembre 2019

32e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


2 Maccabées 7, 1-2, 9-14
Ps 17
2 Thessaloniciens 2: 16–3: 5
Luc 20: 27-38

Le thème qui émerge des lectures d’aujourd’hui est évidemment la foi en la résurrection des corps. L'évangile nous présente les sadducéens qui niaient la résurrection. En répondant à leur histoire fabriquée par les Sadducéens pour ridiculiser la croyance en la résurrection, Jésus nous assure qu'il y a la vie après la mort, car notre Dieu est le Dieu de la vie. De plus, dans la vie éternelle, les enfants de la résurrection ne se marient pas, ni ne sont donnés en mariage, car ils deviennent comme des anges.

Pour le croyant, la mort n'est donc pas une fin mais une transition vers une autre forme de vie. La promesse d’une vie immortelle devient une source d’espoir, de consolation, d’encouragement et d’endurance face aux épreuves, aux souffrances et aux persécutions de la vie présente. C'est ce que nous voyons dans le martyre des sept frères et de leur mère raconté dans la première lecture. L’histoire se déroula pendant la persécution d'Antiochus IV Épiphane, roi impie de la Syrie au IIe siècle av. J.-C. qui était déterminé à imposer aux Juifs la culture et la religion grecques, les forçant à apostasier.

En écoutant ce récit, on peut se demander: qu’y a-t-il de mal à manger un peu de porc si cela sert à sauver sa vie? En fait, il y avait beaucoup plus en jeu que la «viande de porc». Le choix ne consistait pas entre manger et ne pas manger de porc, interdit par la loi (Lév. 11: 7-8). Il s'agissait de garder les lois des ancêtres et de rester fidèle à Dieu ou d'obéir au commandement d'Antiochus. Les sept frères et leur mère ont choisi de mourir plutôt que de renier leur foi  comme beaucoup de leurs contemporains. Ils ont enduré torture et cruauté parce qu'ils avaient confiance au Seigneur. Ils étaient sûrs que Dieu les ressusciterait.

De nos jours, la «viande de porc» a pris différents noms: pouvoir, popularité, sexe, argent, travail, promotion, etc. Et nous sommes nombreux à compromettre notre identité et les vertus chrétiennes face à ces choses terrestres. Par conséquent, comme saint Paul dans de la deuxième lecture, demandons à Dieu de nous délivrer des gens pervers, sans foi et méchants. Qu'il nous donne le courage comme les frères Maccabées et nous affermisse par sa grâce en tout ce que nous pouvons faire et dire de bien. Amen

vendredi 1 novembre 2019

31e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Sag. 11,22—12,2

2 Thes. 1,11—2,2

Luc 19,1-10

Les lectures de ce dimanche nous révèlent l’immensité et la grandeur de l’amour de Dieu pour ses créatures que nous sommes. En effet, le livre de la Sagesse fait trois affirmations profondes : (i) l’univers, y incluse l’humanité, n’est qu’une minuscule goutte de rosée devant la grandeur de Dieu Créateur ; (ii) Tout ce qui existe a été voulu par Dieu qui a tout créé par pur amour ; (iii) Dieu est tendre et patient envers le pécheur pour qu’il se convertisse et vive. Et pour le psalmiste, Dieu est un Roi tout-puissant et bon, digne de louanges. Et sa bonté est pour toutes ses œuvres.

C’est dans ce contexte de l’amour miséricordieux et salvifique de Dieu pour chacune de ses créatures qu’il faut comprendre la rencontre de Zachée avec  Jésus qui nous est racontée dans l’Evangile. Toutes les descriptions que fait l’évangéliste Luc visent à nous faire comprendre que Zachée était un pécheur public détestable par la foule. Cependant c’est ce pécheur « à gros gain » qui attire le regard miséricordieux de Jésus.

Zachée cherchait à voir Jésus, mais c’est plutôt Jésus qui le vit. Ayant reconnu Jésus comme le Seigneur il accepte avec joie l’auto-invitation de Jésus de demeurer dans sa maison. Cette rencontre transforma la vie de Zachée. Survint alors une conversion radicale, qui se manifesta en des gestes concrets, en des décisions concrètes. Dans cet épisode Jésus nous révèle son identité et sa mission : Il est le Fils de l’Homme venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.

Ces lectures nous révèlent ainsi que Dieu aime chacun de nous. Et malgré nos infidélités, nos égarements, malgré le jugement condamnateur des autres sur nous, nous demeurons les « fils d’Abraham ». Sur ce, il nous aime et nous reprend malgré nos chutes. Il veut que nous nous convertissions et vivions. Puissions-nous donc descendre de nos arbres et ouvrir les portes de nos cœurs pour accueillir le salut que Jésus nous offre aujourd’hui. Comme dans la prière de St Paul, daigne le Seigneur nous accorder sa grâce afin qu’il nous trouve dignes de notre appel et que son Fils notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ soit glorifié en nous. Amen

mercredi 30 octobre 2019

Solennité de Toussaint


Apocalypse 7,2-4.9-14
1 Jean 3,1-3
Matthieu 5,1-12

Nous célébrons aujourd'hui la solennité de la Toussaint. En effet, nous appliquons souvent le titre de Saint aux catholiques qui se sont distingués par une vie de foi féconde, un témoignage héroïque du Christ dans le martyre ou une vie de vertus chrétiennes exemplaires, et qui ont été canonisés ou béatifiés par l'Église. Mais la célébration de «Tous les saints» fait référence à cette multitude d'hommes et de femmes, d'enfants et de vieillards, chrétiens et non chrétiens, de toutes les générations, dont la vie sur la terre a plût à Dieu et qui sont maintenant avec Lui au paradis.

Dans la première lecture, saint Jean nous raconte sa vision de 144 000 personnes venant des douze tribus d'Israël, ainsi que d'une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes les nations, tribus, peuples et langues». Ils étaient vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main devant le trône de Dieu et de l'Agneau. Ils venaient de la grande détresse, et avaient blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau (Ap. 7,2-4.9-14).

Ils n'étaient pas des surhommes sur la terre, mais des hommes et des femmes ordinaires comme nous. Ils ont été fidèles jusqu'au bout malgré tout. Ils ont fait preuve des vertus proclamées par notre Seigneur Jésus-Christ dans les Béatitudes (Matt. 5,1-12), comme étant «la Charte de la Sainteté», et « les pistes vers le royaume des cieux ». Car Dieu nous a créés pour être avec lui. Il nous a comblés de son amour et a fait de nous ses enfants. Mais ce que nous serons n'a pas encore été révélé. Notre espérance est donc de devenir semblables à lui quand nous le verrons tel qu'il est (1Jean 3: 1-3).

Conséquemment, la sainteté n’est pas réservée à quelques privilégiés. Chacun de nous est appelé à être un saint. Nous sommes tous appelés à la perfection. Mais souvenons-nous que «la perfection ne consiste pas à faire des choses extraordinaires, mais à faire des choses ordinaires de façon extraordinaire». Bref, devenir saint, c’est rechercher le bien, faire le bien, et le faire bien par pur amour. Car quiconque cherche le bien trouve Dieu. Mais nous ne pouvons pas toujours bien faire le bien sans la grâce de Dieu. Puissions-nous être comblés de sa grâce afin de pouvoir suivre les traces des saints et contempler sa gloire au ciel. Amen

Bonne Fête à chacun !

vendredi 25 octobre 2019

30e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Sir. 35,15-17.20-22
2 Tim. 4,6-8.16-18
Luc 18,9-14

La semaine dernière, la Liturgie de la Parole nous exhortait à persévérer dans la prière. Aujourd’hui les lectures nous parlent de l’humilité comme la disposition intérieure indispensable pour une prière efficace. Prier, c'est d'abord se mettre en présence de Dieu. C'est reconnaître notre petitesse et notre indignité devant lui; c’est reconnaître notre besoin de sa miséricorde et de sa grâce. C’est manifester notre dépendance vis-à-vis de Dieu.

Dans l'évangile, Jésus adresse la parabole du pharisien et du publicain à ceux qui se croyaient justes et méprisaient les autres. Les deux hommes montèrent au temple pour prier. Alors que le pharisien regarde autour de lui (signe de distraction dans la prière) et voit le publicain, sa prière s’est transformée en acte de jugement, se comparant avec les autres, se vantant de sa «religiosité» devant Dieu. Le publicain au contraire, reconnaissant sa condition de pécheur et son besoin de la miséricorde de Dieu, n’osa même pas lever les yeux au ciel. Il pria en se frappant la poitrine: "Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis!" Selon Jésus, le publicain est rentré chez lui justifié, alors que le pharisien ne l'était pas.

La supplication du publicain "est parvenue jusqu’au ciel" et "a percé le nuage", pour utiliser le langage de la première lecture. Il a trouvé la faveur de Dieu, car Dieu est aime les humbles. C'est un Dieu de justice et proche du cœur brisé. Ainsi, demandons-nous: sommes-nous humbles devant Dieu lorsque nous prions? Sommes-nous souvent arrogants, jugeant et condamnant les autres dans nos prières? Nos prières, en particulier pendant la messe, se transforment-elles en temps de «commérages» comme celle du pharisien? Faisons-nous parti de ceux qui pensent qu’ils n’ont pas besoin de la miséricorde de Dieu ?

Comme St Paul, puissions-nous mener le bon combat au milieu des épreuves et difficultés de cette vie avec l’espoir derecevoir la couronne de gloire à la fin de notre course. Que le Seigneur nous aide à tout accomplir dans l’humilité. Souvenons-nous: «Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé.» Que le Seigneur nous bénisse et nous garde. Amen

vendredi 18 octobre 2019

29e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Exode 17: 8-13
Ps 121
2 Timothée 3: 14—4: 2
Luc 18: 1-8

La vie chrétienne est un cheminement de foi avec le Seigneur. Parfois, ce cheminement peut devenir difficile, fastidieux et fatiguant. Il peut nous arriver d’avoir de la peine pour avancer. Ainsi, les lectures d’aujourd’hui nous présentent la Parole de Dieu et la prière comme les deux ailes avec lesquelles nous pouvons nous élever et devenir des vainqueurs.

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle l’importance de la Parole de Dieu dans notre vie chrétienne. Il fait trois affirmations importantes: (1) Toute Écriture Sainte est inspirée de Dieu; (2) La Sainte Écriture est un outil indispensable pour une vie chrétienne bonne, sainte et féconde ; (3) la Parole de Dieu doit être prêchée à temps et à contretemps pour convaincre, réprimander et encourager la communauté. Saint Paul insiste sur tout ceci parce qu’il sait que la Parole de Dieu est une source inépuisable de force, une sorte de pharmacie dans la vie du chrétien.

Dans l'Évangile, Jésus dit à ses disciples la parabole de la veuve importune et du juge injuste afin de les encourager à prier toujours et sans relâche. Car contrairement au juge injuste, Dieu ne tardera pas à entendre les cris de ses élus qui l'appellent jour et nuit. Cependant, notons que nous ne pouvons pas persévérer dans la prière si nous manquons de foi, car croire, c'est refuser de baisser les mains. Et ceci est démontré dans la bataille entre les Israélites et les Amalécites qui nous est racontée dans la première lecture.

Dans cette perspective, ce passage nous offre trois leçons. D’abord, dans nos luttes quotidiennes, nous ne sommes jamais seuls. Dieu est toujours avec nous. Ainsi, avec lui, la victoire est assurée. Ensuite, nous devons également participer à l'action rédemptrice de Dieu dans notre vie, car « Dieu qui nous a créés sans nous ne nous sauvera pas sans nous » (St Augustin). Nous devons aussi nous soutenir les uns les autres comme Aaron et Hour soutenaient les mains défaillantes de Moïse. Enfin, nous ne devons jamais abandonner même lorsque la bataille dure jusqu’au soir ; même si l'ennemi semble être fort à certains moments, n’abdiquons jamais. Fortifions nos mains défaillantes, levons-les vers le Seigneur, car notre secours vient de Lui qui a fait le ciel et la terre. Amen

Bon Dimanche !!!

vendredi 11 octobre 2019

28ème Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


2 Rois 5,14-17
Ps 97 (98)
2 Timothée 2,8-13
Luc 17,11-19

L’un des secrets d’une vie heureuse est une attitude de gratitude pour toute chose. Malheureusement, la société contemporaine a tendance à perdre une si belle vertu. Ainsi, les lectures d’aujourd’hui nous invitent à redécouvrir l’importance de la gratitude et de l’action de grâce envers Dieu et envers les autres. En effet, la première lecture montre comment Naaman, un général de haut rang de l'armée syrienne, s'est montré reconnaissant d'avoir été guéri de sa lèpre en se plongeant sept fois dans l’eau du Jourdain, suite à l’ordre du prophète Élisée. Le psaume est un chant de louange à Dieu pour ses merveilles et sa puissance salvatrice révélée aux nations.

Dans la deuxième lecture, St Paul parle des difficultés qu'il a dû endurer à cause de l’Evangile qui lui a été confié,  et nous invite à supporter l’épreuve afin d’avoir part au règne du Christ. L’évangile de Jésus est «bonne nouvelle» précisément parce qu'elle nous apporte libération, salut, joie et paix. Ainsi, nous devrions être joyeux et reconnaissants envers Dieu pour ce grand mystère qu’il a manifesté en Jésus-Christ. L'évangile raconte la guérison de dix lépreux par Jésus sur son chemin vers Jérusalem. Cependant, une seule personne, un Samaritain, est revenu le remercier et glorifier Dieu lorsqu'il s’est rendu compte qu’il a été guéri.

Ainsi, nous pouvons tirer deux leçons de ces lectures. Premièrement, nous sommes invités à rendre grâce à Dieu toujours, partout et pour tout, même au milieu de difficultés et de souffrances. Car sa fidélité et sa bonté envers nous demeurent à jamais. Et la manière privilégiée de le faire est la célébration de l’Eucharistie, du mot grec eukharistia (action de grâce). Deuxièmement, apprenons à faire preuve de gratitude, d’appréciation et de reconnaissance les uns envers les autres, même dans les plus petites choses.

Dire «merci» peut paraître trop simple et pas toujours nécessaire, mais c’est le signe d’une âme noble; et l'ingratitude peut être considérée comme une lèpre dangereuse pour une âme chrétienne. Souvenons-nous: «En toute circonstance, nous dit Paul, rendez grâce, car c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus» (1 Th. 5:18). Que le Seigneur nous bénisse et nous apprenne à nous montrer reconnaissants à chaque instant de notre vie. Amen

Bon Dimanche à chacun de vous!!! 

vendredi 4 octobre 2019

27è Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Habacuc 1,2-3 ;2,2-4
2 Timothée 1,6-8.13-14
Luc 17,5-10

L’expérience de la souffrance et du mal dans nos vies et dans le monde reste une grande épreuve à notre foi en Dieu. Parfois, Dieu semble silencieux et loin de nous. Nous pensons qu'il ne se soucie pas de nous. Dans de telles situations, nous devenons impuissants et désespérés ; nous nous mettons souvent en colère contre lui parce qu'il ne répond pas à notre prière comme nous l'avions voulu. 

En tant que tel, le cris de détresse du prophète Habacuc dans la première lecture en encore d’actualité dans la vie de nombreux croyants. Il interroge Dieu pour son silence apparent face à la violence, au mal, à la destruction, aux injustices, à l'insécurité, à la misère et aux conflits en Israël dont l’autonomie est menacée par l’occupation Babylonienne (les Chaldéens) vers 600 av. JC. Pourquoi Dieu n'intervient-il pas quand son peuple est en difficulté? Mais Dieu lui rassure que sa promesse sera accomplie et ne décevra pas. Même si elle paraît tarder, nous devons être patients et attendre son accomplissement.

Et ceci nécessite de la foi, comprise ici comme fidélité et obéissance. Par conséquent, Dieu dit: "le juste vivra à cause de sa fidélité (foi)". Il n’est donc pas étonnant que, dans l’évangile, les disciples de Jésus lui aient demandé: «Augmente en nous la foi.» Selon Jésus, avec peu de foi nous pouvons faire ce qui semble impossible. Par ailleurs, comme l’implique la parabole du serviteur obéissant, la foi signifie faire la volonté du maître même si c’est incommode, c’est-à-dire obéissance à la volonté de Dieu, une obéissance qui se traduit dans le service que nous rendons à nos frères et sœurs. Parfois, cela demande des sacrifices pénibles, en particulier lorsque la volonté de Dieu semble contradictoire à notre désir ou à nos plans.

Dans la deuxième lecture, saint Paul encourage Timothée à rester fidèle et ferme malgré les difficultés relatives à son ministère. Il est à noter que saint Paul a écrit cette lettre alors qu'il était en prison à Rome. C'est pourquoi son exemple mérite d'être imité. Il était en prison, mais il continuait à exercer son ministère et à penser au bien des autres. Malgré les difficultés et les afflictions liées à l’annonce de l’Evangile, il n'avait pas perdu la foi. Souvenons-nous donc que nous servons un Dieu vivant et fidèle. Il n'abandonnera ni ne décevra ceux qui lui font confiance et lui restent fidèles jusqu'à la fin. Il a promis et il l’accomplira. Puisse-t-il augmenter notre foi de manière à rester fermes et à avancer dans notre marche de foi malgré tout. Amen

Bon dimanche à chacun de vous !!!

vendredi 27 septembre 2019

26e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Amos 6,1.4-7
Ps 145
1Timothé 6,11-16
Luc 16,19-31

Les lectures d’aujourd’hui reprennent les thèmes du dimanche dernier, à savoir la richesse, la justice sociale et l’option préférentielle pour les pauvres. La première lecture et l’Evangile nous mettent en garde contre la culture de l’indifférence qui se nourrit de l’individualisme, du consumérisme, du luxe et du gaspillage. Elles nous invitent à être plus sensibles aux misères et aux souffrances des autres. Car l'amour de l'argent et des biens matériels nous rend aveugles, égoïstes et ferme notre cœur aux autres et à Dieu. Ainsi, saint Paul nous exhorte à une belle profession de foi, vécue dans la justice, la dévotion, l'amour, la patience et la douceur.

En effet, la parabole de l'homme riche et du pauvre Lazare illustre le contraste entre les deux couches qui ont caractérisé notre société humaine à travers les âges jusqu’à nos jours. Dans un côté se trouvent ceux qui possèdent plus qu’ils en ont besoin, y compris les bourgeois, les riches, les personnes influentes ; ceux que le prophète Amos appelle « la bande des vautrés ». Dans l’autre côté se trouvent les « avoir-rien », les démunis, y compris les pauvres, les marginalisés, les vulnérables, les nécessiteux, etc. En tant que tel, un «grand abîme» (fossé) est créé entre les riches et les pauvres.

Par ailleurs, nous remarquons dans la parabole un renversement frappant de destin et de situation après la mort. Lazare est «réconforté» auprès d'Abraham et le riche vit dans les tourments. Cependant, cela ne signifie pas que tous les pauvres iront automatiquement au paradis tandis que tous les riches seront automatiquement voués à la damnation éternelle. Le riche de la parabole ne souffre pas parce qu’il était riche, mais parce qu’il était indifférent à la misère du pauvre Lazare qui était toujours devant son portail.

Aussi, est-il à noter que l'homme riche est sans nom (anonyme), mais le pauvre est nommé «Lazare», ce qui signifie «Dieu a aidé» ou « Dieu a secouru ». Cet homme riche représente donc chacun de nous. Nous sommes souvent aveugles à la misère des autres et sourds aux cris des nécessiteux. Mais Dieu n'abandonne pas les pauvres et les opprimés;
 il prend soin d’eux et récompense ceux qui lui font confiance. Par conséquent, cette parabole est une invitation à un model de vie ici-bas caractérisé par l’ouverture envers les autres, la charité, le partage et la solidarité avec les pauvres et les nécessiteux.

Rappelons-nous de ces paroles de notre Seigneur Jésus-Christ : « En vérité, je vous le déclare : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Amen

vendredi 20 septembre 2019

25e Dimanche du Temps Ordinaire, année C




Amos 8,4-7
1Timothée 2,1-8
Luke 16,1-13

Les lectures d’aujourd’hui semblent se diversifier dans leurs thèmes. De la prédication du prophète Amos contre l’injustice sociale et contre l'oppression des pauvres par la classe bourgeoise de son temps, nous passons par l'exhortation de St Paul de prier pour les personnes en autorité à l'appel de Jésus à faire bon usage des biens matériels. En effet, la parabole de l'intendant astucieux et infidèle est l'un des passages les plus difficiles dans les récits de l'Évangile. Néanmoins, quelques points de méditation méritent d’être mentionnés:

(1) On est souvent étonné des éloges que reçoit cet intendant. Cependant, le maître loue son intendant, non pas pour sa mauvaise gestion, mais pour sa prudence. De même, en disant à ses disciples de se faire des amis avec des richesses malhonnêtes, Jésus ne loue pas la malhonnêteté de cet intendant mais son habileté à gérer les biens matériels. Son talent réside dans sa capacité à utiliser sa position pour se faire des amis: face à un licenciement imminent, il annule d'importantes dettes pour gagner la sympathie et l'amitié des créanciers de son maître. Il était malin dans sa malhonnêteté. Il a montré qu'il considérait l'argent comme un moyen et non comme une fin en soi. Et c’est la juste attitude à adopter vis-à-vis de l’argent et des biens matériels.

(2) Jésus décrit l'argent ou la richesse comme "malhonnête" à cause de la façon dont il fait ressortir les valeurs déformées des gens. En fait, la poursuite excessive de l'argent peut rendre les gens égoïstes, les amenant à prendre d'avantage des autres, à les traiter comme des objets et à être infidèles à Dieu. Cette parabole nous invite donc à être généreux et responsable dans la gestion de nos ressources. L'argent et les ressources matérielles ne nous accompagneront pas au ciel. Ainsi, il faut reconnaître leurs limites et les utiliser pour le bien des autres. Les possessions viennent avec responsabilité. Si nous sommes dignes de confiance (fidèle) dans de petites choses, on pourrait nous confier de plus grandes.

(3) Une gestion responsable et généreuse de l'argent et des biens matériels nous rapprochera des pauvres, des démunis et des marginalisés de nos communautés. Et c’est ce que la doctrine sociale de l’Église Catholique appelle «l’option préférentielle des pauvres». Malheureusement, comme à l'époque du prophète Amos, les pauvres sont plutôt exploités et opprimés au lieu d'être pris en charge. Certains dirigeants politiques et même religieux se servent de leur peuple et leurs fidèles pour leurs propres désirs égoïstes et maximisent leurs profits. D'où la mauvaise gestion et le détournement de fonds, la corruption généralisée et l'évasion fiscale pour compte propre qui caractérisent nos institutions.

Par conséquent, chacun de nous est appelé à changer d'attitude vis-à-vis de l'argent et de la richesse, et à prier pour les dirigeants afin qu'ils puissent faire preuve de sagesse dans la promotion de la paix et de la justice dans notre société. Que le Seigneur nous bénisse et nous garde. Amen

samedi 14 septembre 2019

24e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C

Exode 32: 7-11.13-14
Ps 50(51)
1 Timothée 1: 12-17
Luc 15: 1-33

Les lectures d’aujourd’hui nous invitent à méditer sur la miséricorde de Dieu. Nous servons un Dieu plein d'amour, de miséricorde et de compassion, lent à la colère et qui va à la recherche des égarés. Dans la première lecture, Dieu renonce à sa colère d'exterminer les Israélites suite à la supplication de Moïse en leur faveur. Car ils ont transgressé le premier commandement du Seigneur leur Dieu en faisant un veau d'or et en se prosternant devant lui.

Le psaume est l’un des célèbres psaumes pénitentiels attribués au roi David. On pense qu'après son double crime d'adultère avec Bath-Schéba et d'assassinat d'Urie, le mari de cette dernière, il a senti le poids de son péché; et il plaide pour la miséricorde et le pardon de Dieu. Saint Paul, dans la deuxième lecture, exprime sa joie et sa gratitude au Seigneur pour sa merveilleuse miséricorde et sa grâce inépuisable. Il se reconnaît comme un pécheur pardonné, un ancien persécuteur de l'Église qui avait tenté de discréditer la foi chrétienne. Mais Dieu a été généreux et miséricordieux envers lui, faisant de lui un ministre de l'Évangile.

Le quinzième chapitre de l'Évangile selon Saint Luc a été appelé «l'évangile des perdus». Il présente trois paraboles de Jésus en réponse aux pharisiens et aux scribes qui l'accusaient de faire bon accueil aux pécheurs et aux collecteurs d'impôts: la parabole de la brebis perdue, la parabole de la pièce perdue et la parabole du fils perdu (traditionnellement connue comme la parabole de l'enfant prodigue). Elles donnent différentes images de Dieu, mais leur message est le même: Dieu est un Père qui peut tout faire pour ramener le pécheur à une relation d'amour avec lui-même. Il aime tout le monde et souhaite que tout le monde soit à la maison. C'est pourquoi il peut partir à la recherche des perdus, les ramener à la maison et célébrer leur retour.

Ainsi, nous servons un Dieu miséricordieux, compatissant et qui pardonne. Il ne nous traite pas selon nos fautes. Par conséquent, nous pouvons être sûrs de ceci: peu importe la gravité de nos péchés, Dieu nous aime toujours. En dépit de notre histoire souvent marquée par les échecs, le péché et les égarements, Dieu nous fait confiance. Son amour et sa compassion sont immuables. Néanmoins, nous ne pouvons pas considérer son pardon et sa miséricorde comme un «laisser-aller». Nous devons toujours nous efforcer d'éviter toute occasion de péché afin de ne pas nous égarer et de nous perdre, mais de rester toujours à la maison avec lui. Qu'il nous accorde la grâce de reconnaître nos fautes et de nous repentir à chaque chute. Amen

Bon dimanche à vous tous !!!

samedi 7 septembre 2019

23rd Sunday in Ordinary Time, Year C

Wisdom 9:13-18
Ps 89
Philemon 9-10.12-17
Luke 14:25-33

The Cost of Discipleship

To be a Christian is to walk with Christ and to imitate his life. To this end, today's Gospel spells out the requirements to follow Christ, and of the need to count the cost of this "sequela Christi" (following Christ). There are three such demands: (1) to hate father and mother, wife and children, brothers and sisters, and to hate one's own life, (2) to carry the cross and follow Christ, and (3) to give up material goods. Thus, I would like to highlight two lessons that we can draw from today's readings.

First, Jesus does not ask us to neglect our responsibilities towards our families or to be alienated from our family members. Rather, he wants to make us understand that following him requires a decision, a radical choice that transforms our entire life. A choice that changes our perspectives and redefines our human relationships. We must prefer him to any other person. Moreover, to  become a Christian is to become a member of the great Family of God where everyone is a brother or a sister. This is exemplified in the second reading. St. Paul invites Philemon to accept Onesimus as a "beloved brother. Because the latter had fled as a slave but, following his encounter with Paul, he has become a Christian.

Second, the two short parables in the gospel urge us to count the cost, to measure up our means and possibilities before undertaking a project, for we cannot live without vision, without careful planning. They aim at making us understand that following Christ is a lifelong project, a commitment for life. However, the first reading and the psalmist bring us face to face with a reality: human knowledge has limits, and the condition of man is ephemeral and precarious like grass. But God remains a Transcendent and Eternal Being. His thoughts are unfathomable. We cannot discover his will unless he himself reveals it to us through his Holy Spirit.

Therefore, in our daily lives, we cannot but count on the grace of God in carrying out our projects and undertakings. For only the action of the Holy Spirit can keep us going amidst crosses and trials, hoping against all hope and persevering in our journey with Jesus. May he grant us the grace and courage to follow him to the end. Amen

vendredi 6 septembre 2019

23e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C

Sagesse 9,13-18 ; Ps 89 ; Philémon 9-10.12-17 ; Luc 14,25-33

Etre chrétien, c’est cheminer avec le Christ et imiter sa vie. A cet effet, l’Evangile d’aujourd’hui  nous parle des exigences pour suivre le Christ, et de la nécessité de compter le coût de cette « sequela Christi » (suite du Christ). Ces exigences sont au nombre de trois : (1) haïr père et mère, femme et enfants, frères et sœurs, et haïr sa propre vie, (2) porter la croix pour marcher à la suite du Christ, et (3) renoncer aux biens matériels. Ainsi, j’aimerais souligner deux leçons que nous pouvons tirer des lectures de ce jour.

D’abord, Jésus ne nous demande pas de fuir nos responsabilités envers nos familles, de négliger ou d’avoir une aversion envers les membres de notre famille. Plutôt il veut faire comprendre à ses potentiels disciples que marcher à sa suite demande une décision, un choix radical qui transforme toute la vie. Un choix qui change nos repères et redéfinit nos relations humaines. Devenir chrétien, c’est préférer Jésus à tout et entrer dans la grande Famille de Dieu où tout le monde est un frère ou une sœur. Voilà ce qui nous est exemplifié dans la deuxième lecture. St Paul y invite Philémon à accueillir Onésime comme un « frère bien-aimé. » Car ce dernier l’avait fui comme un esclave mais, suite à sa rencontre avec Paul, il est devenu chrétien.

Enfin, les deux petites paraboles de Jésus nous exhortent à bien calculer le coût, à faire l’inventaire de nos moyens et possibilités avant d’entreprendre un projet. Car nous ne pouvons pas vivre sans vision ou sans planification. Elles visent donc à nous faire comprendre que suivre le Christ est un projet de vie, un engagement pour toute la vie. Mais il va de soi qu'à faire les comptes et à calculer, personne n'aurait le courage de se mettre en route.
Ainsi, la première lecture et le psalmiste nous mettent face à une réalité : le savoir humain a des limites, et la condition de l’homme est éphémère et précaire comme l’herbe. On ne peut donc pas prétendre tout connaître ou avoir ce qu'il faut pour réaliser notre projet malgré nos calculs méticuleux. Cependant, Dieu reste un Etre Transcendent et Eternel. Ses pensées sont insondables. Nous ne pouvons pas découvrir sa volonté que si lui-même nous la révèle par son Esprit Saint.

Par conséquent, conscients de nos limites et faiblesses, nous ne pouvons que compter sur la grâce de Dieu. Car seule l’action de l’Esprit Saint peut nous soutenir au milieu des croix et des épreuves de la vie, et nous assister à persévérer dans notre marche avec Jésus. Que Dieu consolide l'ouvrage de nos mains et nous accorde la grâce et le courage de suivre Jésus jusqu’à la fin. Amen

samedi 31 août 2019

22nd Sunday in Ordinary Time, Year C

Sirach 3:17-18.20.28-29
Ps 68
Hebrews 12:18-19.22-24
Luke 14:1.7-14

Be Humble

Speaking about humility in the light of today’s readings may sound strange in our contemporary world for at least two reasons. First, we live in a society that celebrates titles, social prestige and power. Everybody wants to be at the first position and to feel important. Second, whenever we organize a party of any kind or a special diner, we invite “important” personalities, those who can leave behind a “fat envelope” or a gift when returning home. We make meticulous seating arrangement for the distinguished guesses, dignitaries, celebrities, etc. and we cautiously choose those to seat at the “high table”.

However, in the gospel, Jesus reverses this normal procedure and throws two challenges. First, when you are invited to a wedding banquet or to a party, take the lowest seats, he told those who were choosing the places of honour at a dining table. Second, when you organize a party, invite those who can do absolutely nothing to pay you back or to get you a social or professional promotion: the marginalized, the outcasts, and the untouched of our communities.

Jesus' party etiquettes and protocols characterized by humility may be socially difficult to observe in our days. But that is the demand in the kingdom of God inaugurated by Jesus, the Mediator of a new covenant, as the second reading teaches. He humbled himself taking the form of a servant so as to gather us all before God and make us co-citizens with the angels and saints in the heavenly Jerusalem. In this city of God, we are all firstborns, therefore equal in the eyes of the Living God.

The first reading invites us to be humble and modest in all our conducts. The author warns us against pride and self-glorification. In other words, if we are humble, we will find favour with God; people will love us too. Thus, the more we humble ourselves, the greater we become. In all, let us remember that there is nothing we have and are that is not from God. St Paul asked: “Who confers distinction upon you? What do you have that you have not received? And if you have received it, why are you boasting as if you did not receive it? (1Cor 4:7) Thus, humble yourself, and God will lift you up. Remain blessed!

Rev. Fr. Géorges KOUWONOU
(Priest of the diocese of Atakpamé, Togo)

vendredi 30 août 2019

22e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C



Siracide 3,17-18.20.28-29
Hébreux 12,18-19.22-24 
Luc 14,1.7-14

Parler de l'humilité à la lumière des lectures d'aujourd'hui peut paraître étrange dans notre monde contemporain pour au moins deux raisons. D’abord, nous vivons dans une société qui célèbre les titres, le prestige social et le pouvoir. Tout le monde veut être à la première place et se sentir important. Ensuite, chaque fois que nous organisons une réception ou un dîner spécial, nous invitons des personnalités «importantes», celles qui peuvent laisser une «enveloppe» ou nous faire un don. Nous réservons des places pour les invités distingués, les dignitaires, les célébrités, etc., et choisissons soigneusement ceux qui seront à la «table d’honneur».

Cependant, dans l'Évangile, Jésus renverse cette procédure et nous lance deux défis. Premièrement, lorsque vous êtes invité à des noces ou à une fête, prenez les dernières places, dit-il aux invités qui choisissaient les places d’honneur au cours du dîner. Deuxièmement, lorsque vous organisez une fête, invitez ceux qui ne peuvent absolument rien faire pour vous rembourser ou pour vous aider à avoir une promotion professionnelle ou sociale: les marginalisés, les exclus et les intouchables de nos communautés.

Ces étiquettes sociales et ces protocoles peuvent être socialement difficiles à observer dans notre société contemporaine. Mais telle est l’exigence du royaume de Dieu inauguré par Jésus, le Médiateur d'une alliance nouvelle, comme nous dit la deuxième lecture. Il s'est humilié en prenant la forme d'un serviteur afin de nous rassembler tous devant Dieu et de nous rendre concitoyens de la Jérusalem céleste avec les anges et les saints. Dans cette Cité de Dieu, nous sommes tous des premiers-nés, donc égaux aux yeux de Dieu.

La première lecture nous invite à être humbles et modestes dans toutes nos conduites. L'auteur nous met en garde contre l'orgueil et l'autoglorification. En d'autres termes, si nous sommes humbles, nous trouverons grâce devant Dieu; les autres nous aimeront. Ainsi, « plus tu es grand, plus il faut t’abaisser », nous dit-il. Bref, rappelons-nous tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons vient de Dieu. D’ailleurs, Saint Paul dit: «Qui te confère la distinction? Qu'as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifier, comme si tu ne l'avais pas reçu? » (1 Cor 4: 7) Ainsi, sois humble et Dieu t’élèvera. Seigneur, apprends-nous à être humble afin de participer un jour au festin dans ton Royaume Éternel. Amen

Bon dimanche à vous tous !