samedi 26 février 2022

8e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C

Lectures

Ben Sirach 27,4-7 

Psaume 91 

1 Corinthiens 15,54-58 

Luc 6,39-45

 

Méditation

Jésus a toujours dénoncé les attitudes hypocrites, parce que l’hypocrisie est un vice qui peut corrompre non seulement la vie d’une personne mais aussi ses relations avec Dieu et avec les autres. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, il nous donne trois petites paraboles, à savoir, celle de l’aveugle qui conduit un autre aveugle, celle de la paille et de la poutre, et celle de l’arbre qui se reconnait à ses fruits. Un bon arbre, nous dit-il, ne peut porter de mauvais fruits. De même, un mauvais arbre ne peut porter de bons fruits. Par conséquent, nos actes et surtout nos paroles manifestent notre être intérieur, notre cœur : « Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Luc 6,45).

 

La première lecture est une belle illustration de la troisième parabole. Le livre de l’Ecclésiastique nous dit qu’il ne faut pas juger ou louer un homme avant qu’il ait parlé, car c’est dans son discours et ses propos que nous découvrirons sa véritable personnalité. Souvent, nos paroles révèlent, ou mieux trahissent, qui nous sommes réellement. Comme le fruit manifeste la qualité de l’arbre, ainsi la parole fait connaitre les sentiments d’une personne. 

 

De l’abondance du cœur, la bouche parle : si nous voulons savoir ce qu’un homme cache dans son cœur, examinons ce qui sort de sa bouche. S’il prononce des paroles bonnes, saintes, justes et pieuses, c’est la Parole de Dieu qui habite son cœur. La bonté de ses paroles manifeste sa communion avec le Seigneur. L’amour de Dieu habite son cœur. 

 

Mais si de sa bouche sortent des paroles grossières, des insultes, des médisances, des malédictions, des outrages, des détractions, il est évident que son cœur est loin de Dieu. Son cœur est habité par le mal. Le pape François dit souvent que la rigidité cache toujours un vice. Voilà pourquoi nous sommes souvent sensibles à la paille dans l’œil de l’autre, alors que nous avons une poutre dans le nôtre. 

Ainsi donc, à chacun d’examiner ce qui sort de sa bouche afin de juger pour lui-même qui habite son cœur, Dieu ou le diable ! 


Bon Dimanche à chacun de vous ! 

 

 

samedi 19 février 2022

7e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C


Lectures 

1 Sam. 26,2…23

Psaume 102

1 Co. 15,45-49

Luc 6,27-38

 


Méditation 


Dans sa méditation sur l’amour de l’ennemi, Erasmo Leiva-Merikakis disait dans son ouvrage « Fire of Mercy : Heart of the Word » (1996) que comme une femme ne peut pas être partiellement enceinte, ainsi nous ne nous pouvons pas être partiellement enfants de Dieu. En d’autres termes, nous sommes appelés à être pleinement et totalement enfants de Dieu, en nous efforçant jour après jour de devenir comme Dieu, notre Père céleste : « Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux », nous dit Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui. 

 

 

En effet, Jésus invite ses disciples à un amour sans frontière, à la non-violence, au pardon et à la générosité. Il les invite à aimer leurs ennemis, à prier pour ceux qui les persécutent et à souhaiter du bien à ceux qui les maudissent, à ne pas juger, à donner sans espérer en retour, et à faire aux autres ce qu’ils désireraient que les autres fassent pour eux. Ainsi, ils deviendront véritablement les enfants du Très-Haut, qui est bon pour les ingrats et les méchants (Luc 6,27-38). Dans son amour miséricordieux, Dieu ne nous traite pas selon nos fautes, et ne nous rend pas selon nos offenses (Ps. 102).

 

 

Ainsi, bien que cet enseignement puisse sembler insolite et inacceptable dans un monde qui prône la violence, la vengeance et la haine, nous sommes appelés à devenir comme Dieu, qui est Amour et miséricorde. A nous dépouiller jour après jour du vieil homme, hérité du premier Adam, pour nous revêtir de l’homme nouveau en Jésus-Christ (1 Co. 15,45-49).

 

 

Cependant, il faut reconnaître que cet enseignement n’est pas facile à vivre ; toutefois, difficulté ne signifie pas impossibilité. Il est toujours possible d’aimer nos ennemis, bénir ceux qui nous maudissent et prier pour ceux qui nous persécutent. L’histoire de la magnanimité et noblesse de David à l’égard de Saul est une illustration concrète de cette possibilité. Le roi Saul était devenu furieusement jaloux de David et cherchait à l’éliminer. Mais David se garda de lui faire du mal quand il eut l’occasion de se venger de lui (1 Sam. 26,2…23). Il est donc vrai que la meilleure façon de se venger de son ennemi est de l’aimer (cf. Rom. 12,20-21). Daigne le Seigneur nous accorder la grâce et le courage de vivrae selon cet enseignement. Amen  

samedi 12 février 2022

6e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNEE C

LECTURES 

Jérémie 17,5-8 

Psaume 1 

1 Corinthiens 15,12.16-20 

Luc 6,17.20-26


MEDITATION

Le bonheur et la bénédiction sont le désir de tout homme. Le chrétien est surtout appelé à la bénédiction divine dans le Christ Jésus ici-bas, dans l’espérance de vivre dans la vision béatifique au ciel. Mais la réalisation de cette aspiration requiert des choix quotidiens : choisir de vivre selon la logique de l’Évangile ou de vivre selon la logique du monde. C’est dans cette dynamique qu’il faut comprendre l’Évangile des Béatitudes selon Saint Luc.


Jésus proclame bienheureux ceux qui sont pauvres, affamés, souffrants et persécutés. Car grande sera leur récompense dans le ciel. Mais malheur à ceux qui trouvent leur joie, sécurité et consolation dans ce qui est éphémère et vivent selon la logique du monde. L’appartenance à une catégorie ou à l’autre n’est pas une chose à subir mais à choisir. 


Ainsi, les lectures d’aujourd’hui semblent faire un jeu des opposés : malédiction et bénédiction, sécheresse et eaux, aridité et fécondité, mort et résurrection, bonheur et malheur. Selon le prophète Jérémie, par exemple, celui qui met sa confiance en l’homme et dans les choses créées s’expose à la malédiction. Il est comme une feuille morte qui est à la merci de tout vent. Au contraire, celui qui met sa confiance dans le Seigneur est béni et heureux. Il est comme un arbre planté au bord d’un ruisseau, toujours verdoyant. Il ne s’inquiète de rien. Il porte de fruits à temps et à  contretemps. Rien ne peut ôter sa paix et sa joie intérieure. Le même thème est repris par le psalmiste par rapport au juste qui observe la Parole de Dieu et ne marche pas avec les méchants (Ps 1). 


En définitive, le critère pour être heureux semble très simple : la confiance en Dieu et l’obéissance à sa Parole. Ce qui revient à la foi au Christ : croire en Jésus-Christ, le Fils de Dieu crucifié et ressuscité, car une vie sans le Christ est une vie de crises. Puissions-nous donc nous enraciner en Dieu et vivre selon l’Évangile annoncé par son Fils afin d’être toujours bénis et fructueux même au milieu difficultés et des péripéties de la vie. Amen

samedi 5 février 2022

5e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C

Lectures 

Isaïe 6,1...8 

Psaume 137 

1 Corinthiens 15,1-11 

Luc 5,1-11

 

Méditation

Il y a des rencontres et des expériences qui souvent bouleversent et changent radicalement notre vie. Toute vie chrétienne aussi débute, grandit et s’épanouit dans la rencontre avec le Seigneur. Il est toujours l’initiateur de ces rencontres. Il entre dans notre histoire et nous associe à l’œuvre de son amour, parce qu’il a toujours besoin des hommes et des femmes pour réaliser son projet de salut dans le monde. En d’autres termes, la vie chrétienne est une vocation ; et Dieu en est l’initiateur. Il choisit qui il veut. A nous de répondre à son appel en toute liberté et donner notre disponibilité. 

 

Dans la première lecture, le prophète Isaïe raconte sa vision du Seigneur. Devant la grandeur, la gloire du Dieu trois fois Saint, il prend conscience de sa petitesse comme un pécheur au milieu d’un peuple de pécheurs. Purifié et rassuré, Isaïe accepte l’appel de Dieu pour devenir son messager. Similairement, après sa rencontre bouleversante avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas, St Paul reçoit sa mission d’apôtre. Jadis persécuteur de l’Eglise du Christ, il devient témoin du Christ et prêcheur excellent de l’Évangile par la grâce de Dieu. 

 

Dans l’Évangile, Saint Luc nous raconte l’appel des premiers disciples suite à la pêche miraculeuse. En effet, Simon Pierre et ses compagnons étaient des pêcheurs de profession. Ils rangeaient leurs filets après une nuit de pêche infructueuse. Au milieu de leur fatigue et déception, Jésus demanda à Pierre d’avancer au large, et de jeter les filets pour prendre du poisson. Ainsi, malgré son hésitation et sa protestation, Pierre lui fit confiance et lui obéit. Émerveillés par résultat inattendue, Pierre et ses compagnons laissèrent tout et suivirent Jésus. Jadis pêcheurs de poissons, ils devinrent pêcheurs d’hommes.

 

En tant que chrétiens, Jésus fait souvent des brèches dans notre vie marquée par de fausses sécurités, d’apitoiement de soi, de désespoir pour manifester sa gloire et faire de nous ses témoins et des messagers de son Évangile. Ainsi, les lectures d’aujourd’hui nous rappellent deux choses. D’abord, comme Isaïe, Paul et les premiers disciples, nous sommes appelés à nous mettre sans réserve à la disposition du Seigneur : répondre généreusement et sans peur à notre vocation. Enfin, ne jamais nous décourager et abdiquer à cause des difficultés, des insuccès, des échecs apparents ou des critiques négatives des autres. L’important est d’avancer au large et jeter le filet. Ayons confiance et restons fidèles à Dieu. Sa grâce fécondera nos efforts et transformera nos vies. Amen