samedi 26 mars 2022

4e DIMANCHE DU CARÊME, ANNÉE C

Lectures

Josué 5,9.10-12 

Psaume 33 

2 Corinthiens 5,17-21 

Luc 15,1-3.11-32

 

Méditation 

« Réjouissez-vous », voilà l’invitation de l’antienne d’ouverture de la liturgie de ce quatrième dimanche du Carême, qui est un temps de renouvellement, un temps de conversion et de retour vers Dieu. Évidemment, la conversion remplit de joie le cœur de l’homme qui fait l’expérience du pardon et de la réconciliation avec Dieu, avec les autres et avec soi-même. 

 

Dans la première lecture, le peuple d’Israël en exode commence une nouvelle vie sur la terre promise. Après 40 ans de marche à travers le désert et la célébration de la pâque à Guilgal, la manne cesse de tomber, l’esclavage Egyptien est fini. Ce passage de l’ancien au nouveau se voit réaliser pour nous chrétiens en Jésus-Christ. 

 

Et c’est ce que nous dit St Paul dans la deuxième lecture. En Jésus-Christ, le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Dieu nous a offert le salut en nous réconciliant avec lui. Saint Paul nous rappelle aussi que nous sommes ministres de la réconciliation, ambassadeurs du Christ. Mais comment pourrions-être porter le message de la réconciliation aux autres si nous-mêmes ne nous sommes pas réconciliés avec Dieu ? 

 

Dans cette perspective, la parabole du fils prodigue non seulement nous montre la joie qu’on éprouve lorsqu’on se laisse réconcilier avec Dieu, mais aussi nous révèle le vrai visage de Dieu. Comme le père compatissant dans la parabole, Dieu nous aime et nous pardonne au-delà de toute mesure. Il respecte notre liberté. Il nous accueille à bras ouverts toutes les fois que nous nous rendons compte de notre folie, de nos fautes, de nos chutes, et retournons vers lui demander pardon. Car Il ne nous traite pas selon nos péchés.

 

Nous pouvons donc tirer trois leçons de cette parabole. D’abord, comme le fils prodigue, prenons conscience de notre misère et de nos égarements, repentons-nous de nos mauvaises voies et recherchons la réconciliation avec Dieu. Demandons aussi pardon à ceux que nous avons offensés. Ensuite, comme le père compatissant, soyons miséricordieux et pardonnons à ceux qui nous demandent pardon. Enfin, contrairement au fils aîné, ne soyons pas jaloux de la conversion des pécheurs. Prions pour ceux qui se sont égarés et réjouissons-nous lorsqu'ils reviennent à la maison. Daigne le Seigneur nous aider à célébrer la liturgie de ce dimanche avec un cœur rempli de joie, comme des fils revenus à la maison de leur Père et comme des pécheurs pardonnés. Amen 

 

samedi 19 mars 2022

3e Dimanche du Carême, Année C

Lectures 

Exode 3,1-8.13-15 

Psaume 102 

1 Corinthiens 10,1-6.10-12 

Luc 13,1-9

 

Méditation 

Sur notre cheminement en ce temps de carême, il se pourrait que la fatigue pèse sur nous. Il peut arriver aussi que nous ne voyons aucun fruit venir de nos efforts. La tentation de désespérer peut être grande. Mais il nous faut garder la foi et l’espérance, car nous servons un Dieu vivant et fidèle. Il est le Tout-Autre, mais aussi le Tout-Proche. Du moins, c’est ce qu’il révèle à Moise dans la fameuse scène du buisson ardent. Dieu se révèle. Il révèle son Nom. Il s’appelle « JE SUIS » ou « JE SUIS QUI SUIS ». Il est donc Présence. Il a résolu de sauver son peuple de la servitude. Cela veut dire que nous ne servons pas un Dieu qui n’a pas de nom. Il est réel. Il existe. Son Nom peut être invoqué ; et il répondra. 

 

Pour St Paul dans la deuxième lecture, Dieu a conduit les israélites à travers le désert et subvenu à leurs besoins. Cependant, la plupart d’eux avait déplu à Dieu, et ils sont tombés au désert. Par leurs péchés, ils ont connu la chute. Leur histoire nous est racontée aujourd’hui afin de ne pas tomber comme eux.  

 

Dans l’évangile, Saint Luc rapporte le commentaire de Jésus concernant deux faits historiques divers. Le premier, la révolte de quelques Galiléens, réprimée dans le sang par Pilate ; et le deuxième, l'écroulement de la tour de Siloé à Jérusalem, qui avait provoqué dix-huit victimesSelon Jésus, vouloir apportionner les responsabilités ou penser que les victimes étaient punies pour leurs péchés est sans importance. Il y’a un désastre plus meurtrier et dévastateur que les calamités naturelles et la mort qui frappent l’humanité chaque jour. Et c’est le péché. Conséquemment, nous devons nous détourner de nos péchés et vivre pleinement en Dieu. 

 

Il nous faut donc changer nos comportements et notre manière de concevoir Dieu. Dieu n’est pas un impitoyable punisseur des coupables. Il est patient, compatissant, plein d’amour et de miséricorde. Il n'est pas pressé d'abattre l'arbre improductif, mais lui donne une année, une autre opportunité pour qu'il produise de fruits. Chacun de nous peut être cet arbre improductif. Dieu nous donne un autre moment pour nous repentir et être sauvés. Le temps de carême est donc un temps propice pour nous détourner de nos péchés et revenir à Dieu. Qu’il nous aide à nous repentir et à vivre selon sa volonté. Amen

samedi 12 mars 2022

2e DIMANCHE DE CARÊME, ANNÉE C


Lectures

Genèse 15,5-12.17-18 

Psaume 26 

Philippiens 3,17—4,1 

Luc 9,28-36

 

Méditation 

Habituellement, le récit de la transfiguration est proclamé le deuxième dimanche du Carême. Situer ce récit dans son contexte peut nous aider à mieux comprendre son importance pour ce temps de Carême. En effet, la transfiguration est précédée par deux évènements : la confession de foi de Simon Pierre que Jésus est le Messie, et la première annonce de la Passion et résurrection de Jésus. 

 

Par rapport aux autres récits synoptiques, Saint Luc apporte deux précisions. Il nous informe que Moïse et Élie apparurent dans leur gloire et les disciples virent également la gloire de Jésus. Aussi, Luc nous donne le contenu de la conversation entre Jésus et les deux personnages de l'Ancien Testament : ils parlaient de l'exode que Jésus allait accomplir à Jérusalem. Le mot « exode » nous fait penser sans doute aux souffrances des fils d’Israël en Égypte, à l'intervention de Dieu, à l'agneau pascal et à la libération du peuple d'Israël.

 

Ainsi, la Passion et la mort de Jésus à Jérusalem ne seront pas une défaite comme Simon Pierre et les autres disciples l’auraient pu penser, mais plutôt la révélation de la gloire de Jésus et l’accomplissement de notre libération et rédemption. Par conséquent, par la transfiguration Jésus voulait affermir la foi des disciples et leur enseigner qu’il allait passer par la souffrance et la mort pour entrer dans sa la gloire. Il n'est donc pas étonnant que saint Paul exhorte les Philippiens à ne pas se conduire en ennemis de la croix du Christ, mais à l’imiter, lui Paul qui trouve sa gloire dans la croix du Christ.

 

Par ailleurs, il est intéressant de noter l'expérience merveilleuse de Dieu dans la prière décrite non seulement dans le récit de la transfiguration, mais aussi dans la première lecture. Que ce soit dans le sommeil mystérieux d'Abraham et les ténèbres épaisses qui l'enveloppèrent ou dans le sommeil des disciples et la nuée qui les recouvrit, une chose est commune : Dieu se révèle et parle à l'homme. Dans cette perspective, l’une des façons pour avoir une telle expérience avec Dieu, c’est la prière. Lorsque nos visages sont défigurés par les difficultés, les incertitudes et les croix de la vie, écoutons la Parole de Dieu, tombons à nos genoux dans la prière et laissons Dieu nous transfigurer. Marchons toujours en sa présence, afin que nous puissions partager un jour sa gloire céleste. Amen

samedi 5 mars 2022

1er dimanche de Carême, Année C

Lectures 

Deutéronome 26,4-10 

Psaume 90 

Romains 10,8-13 

Luc 4,1-13

 

Méditation

Le temps de Carême, une période de quarante jours qui précède la célébration de la Pâques, est un « temps fort » pour l’Eglise et pour chacun de nous. C’est une période de renouvellement intérieur, de pénitence, de conversion et de redécouverte de l’amour miséricordieux de Dieu. C’est aussi un temps de combat spirituel dans lequel nous sommes appelés à nous servir des armes de la prière, du jeûne et de l’aumône pour combattre notre égoïsme, le mal et le péché. 

 

En effet, chaque année, l’Évangile du premier dimanche du Carême nous raconte le récit de la tentation de Jésus ; ceci pour nous dire que comme Jésus, nous serons tentés et mis à l’épreuve au cours de ce temps de grâce. Mais si nous restons fermes et résistons le diable, nous sortirons vainqueurs. Jésus a déjà gagné la victoire pour nous.

 

Il est aussi intéressant de noter que Jésus répond à chaque assaut du diable par un passage du livre de Deutéronome. Et puis la première lecture, tirée de Deutéronome, nous raconte la profession de la foi juive qui accompagnait l’offrande des prémisses. C’était une sorte d’anamnèse, de rappel de l’histoire du peuple d’Israël. Dans cette anamnèse, nous découvrons que c’était la grâce de Dieu qui délivra Israël et le conduisit en toute sécurité à travers le désert jusqu’à la Terre Promise. Saint Paul également fait référence à Deut. 30,14 comme pour nous dire que la grâce révélée en Jésus-Christ est la même grâce vénérée dans la Parole de Dieu. De cette même grâce, nous dépendons tous pour notre victoire et notre salut en Jésus-Christ.

 

Le récit de la tentation nous enseigne donc que la tentation guette tout le monde, mais la grâce de Dieu est toujours là pour nous aider à vaincre le tentateur. C'est dans la tentation que le croyant montre sa fidélité au Seigneur, la fermeté du choix qu'il a fait pour Dieu et la qualité de sa foi. Si nous marchons à la lumière de l’Evangile du Christ en prenant conscience de notre identité et mission en tant qu’enfants de Dieu, nous résisterons le diable. Que le Seigneur nous aide, surtout en ce temps de Carême, de nous attacher inébranlablement à sa Parole afin ne pas céder aux sollicitations du mal. Qu’il nous délivre des embûches de l’ennemi. Amen.