samedi 8 juillet 2023

14E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE A



Lectures

Zacharie 9,9-10

Psaume 145

Romains 8,9.11-13

Matthieu 11,25-30

 

Méditation

Les lectures d’aujourd’hui nous offrent un message d’espérance et de consolation. Dans la première lecture, le prophète Zacharie exhorte les habitants de Jérusalem à se réjouir car le Roi-Messie vient les libérer. Il est un Roi juste et victorieux, doux et humble. Il vient bannir tout ce qui sert à la guerre et à l'oppression afin d’établir un royaume de paix.

 

Comme nous le savons, cette prophétie fut réalisée en Jésus de Nazareth. Et pourtant ce n’était pas tout le peuple juif qui l’avait reconnu. Les pharisiens, les scribes et les grands prêtres ne l’avaient pas accepté. Ainsi, dans l’Évangile, Jésus loue le Père pour avoir caché ce mystère aux sages et aux savants, et de l’avoir révélé aux tout-petits. Car en Jésus, Dieu a révélé sa puissance salvifique. En lui, Dieu lui-même est venu sauver et donner du repos à son peuple : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ». Le “fardeau fait référence au légalisme des pharisiens qui pesait et écrasait les fils d’Israël. 

 

Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous sont accablés sous différents types de fardeau : la maladie, la perte d’un être cher, le chômage ou les difficultés de la vie. Pour certains, le fardeau est l’instabilité familiale, les déceptions et les trahisons dans les relations. Pour d’autres, ils sentent le poids de leurs péchés. Pour d’autres encore, c’est le fardeau de l’oppression des mauvais esprits.

 

Quel que soit notre fardeau, Jésus veut être pour nous une véritable source de réconfort, de consolation et de libération. Cependant, il ne nous invite pas seulement à trouver en lui un repos intérieur et une sérénité en temps de détresse, surtout dans la prière. Il nous invite aussi à prendre sur nous son joug et à devenir ses disciples. En d’autres termes, il nous invite à nous mettre à son école et à apprendre son humilité, sa gentillesse, sa tendresse, sa compassion et son obéissance au Père. Comme on peut déduire de la deuxième lecture, se mettre à l’école de Jésus implique en outre mourir aux œuvres de la chair et vivre dans l’Esprit du Christ. Que le Seigneur nous aide à le reconnaître comme notre Maître et Sauveur afin de nous mettre à son école et trouver du repos pour nos âmes. Amen

 

A VOTRE ATTENTION : 

Tout en vous exprimant ma gratitude pour vos soutiens de tout ordre, vos remarques constructives et prières, j’aimerais vous informer que, pour des raisons techniques et organisationnelles, nos réflexions hebdomadaires « La Semence » (versions audio et écrite) sont suspendues dès ce dimanche pour un temps indéfini. Merci pour votre aimable compréhension.

samedi 1 juillet 2023

13e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE A

Lectures

2 Rois 4,8-11.14-16

Psaume 88 (89)

Romains 6,3-4.8-11

Matthieu 10,37-42

 

Méditation

Barbara De Angelis disait : « L’amour et la gentillesse ne sont jamais gaspillés. Ils font toujours une différence. Ils bénissent celui qui les reçoit ; et ils bénissent celui qui les offre ». Ainsi, l’enseignement de Jésus selon lequel quiconque accueille un prophète, un homme juste ou un disciple ne restera pas sans récompense est illustré par l’hospitalité offerte au prophète Élisée par la femme Sunamite et sa conséquente récompense.

 

Il est donc important de reconsidérer la façon dont nous vivons notre vie de chrétiens. Car par le baptême, nous participons à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ. Comme nous le dit la deuxième lecture, nous vivons en Jésus-Christ non pour nous-mêmes mais pour Dieu et pour les autres. A cet effet, cette nouvelle vie a ses propres exigences, nous dit l’Evangile de ce jour. Elle exige le service aux autres, prendre sa croix et de tout abandonner, y compris ses relations familiales, pour le service du Christ et de l’Évangile. En d’autres termes, l’engagement envers le Christ prime sur tout le reste.

 

Aussi importante est la façon dont nous acceptons ou interagissons avec ceux qui nous prêchent la Parole de Dieu. Par exemple, notre relation avec nos prêtres. Les voyons-nous comme des hommes de Dieu ? Les acceptons-nous comme nous accepterions Jésus lui-même puisqu’ils sont ses représentants parmi nous ? Qu’en est-il de ceux qui nous font du bien ou sacrifient leur temps, leurs ressources et énergies de diverses manières pour nous guider dans la prière, ou nous instruire dans la foi ? Sommes-nous reconnaissants envers nos catéchistes, ou les responsables des groupes et associations ? Est-ce que nous nous efforçons pour leur faciliter la tâche comme la femme sunamite ou plutôt nous essayons de leur rendre la vie plus difficile ?

 

De même, en tant que prêtres et responsables, comment traitons-nous nos catéchistes, nos servants de messe, nos maîtres chorale et tous ceux et celles qui nous aident de diverses manières ? Les prenons-nous souvent pour acquis, cherchant même parfois d’abuser de leur bienveillance ou cherchons-nous de promouvoir leur bien-être ? Rappelons-nous que tout geste d’amour et de compassion fait avec un bon cœur ne passera pas inaperçu par Dieu. Que Dieu nous aide à être généreux envers  les autres comme lui-même est généreux envers nous. Amen 

samedi 24 juin 2023

12e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE A

Lectures

Jérémie 20,10-13

Psaume 68 (69)

Romains 5,12-15

Matthieu 10,26-33

 

Méditation

Les lectures d’aujourd’hui parlent de l’attitude qu’un chrétien doit avoir face à la souffrance et à la persécution. Selon saint Paul, la grâce de Dieu en Jésus-Christ est débordante et l’emporte sur les transgressions humaines. Dans l’évangile, Jésus donne des instructions à ses disciples pour la mission qui leur est confiée. Il les invite à avoir l’audace de proclamer la vérité malgré tout, car la vérité elle-même est irrésistible. Il les encourage à surmonter leurs craintes des hommes et à mettre leur confiance en Dieu qui veille sur les moineaux et protège les siens.

 

La première lecture est l’une des « confessions de Jérémie » qui expriment les combats intérieurs et l’ampleur des souffrances de Jérémie à cause de sa mission prophétique. La proclamation de Jérémie était amère et dérangeante pour ses contemporains. Car il ne cessait jamais de dire la vérité et de dénoncer leurs infidélités envers Dieu et les injustices sociales. Avec insistance, il les appelait à la conversion. Pour cela, le peuple et ses rois ne l’aimaient pas. Ils le persécutèrent et complotèrent pour le faire mourir. Malgré tout, Jérémie resta fidèle et résilient dans sa mission, mettant sa confiance en Dieu qui ne saurait l’abandonner.

 

L’histoire du prophète Jérémie est toujours d’actualité. Dans nos églises, nos communautés, nos maisons, nos écoles et nos lieux de travail, les personnes qui défendent toujours la vérité et la justice sont souvent victimes de haine et de calomnies, de critiques injustifiées et d’accusations non fondées, de persécutions et d’autres machinations perverses. Mais cela ne devrait pas être un motif de peur ou de découragement. Si nous mettons notre confiance en Dieu et restons fidèles dans le bien, témoignant toujours de la vérité, le Seigneur ne saurait nous abandonner. Ainsi, nous ne devons jamais compromettre les valeurs de l’Évangile afin de sauver notre image ou d’obtenir un gain personnel.

 

Par ailleurs, si nous abdiquons parce que nous voulons plaire aux hommes, nous perdrons tout. Ou si nous-mêmes persécutons les autres et complotons contre eux à cause de leur droiture, alors nous devons savoir que la honte et la confusion inoubliables seront notre part. Car Dieu sauve toujours la vie des pauvres et des justes de la main des méchants ! Que Dieu nous protège et nous accorde la grâce de rester toujours fidèles. Amen

samedi 17 juin 2023

11e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE A


 Lectures

Exode 19,2-6

Psaume 100

Romains 5,6-11

Matthieu 9,36 – 10,8

 

Méditation 

Les lectures d’aujourd’hui peuvent se résumer sous le thème : choisis pour être envoyés. En effet, le passage de l’Exode est une sorte de préambule à l’Alliance sur le mont Sinaï. Il met en évidence deux choses. Premièrement, Dieu rappelle aux Israélites leur expérience de sa proximité envers eux. Dieu les avait libérés de l’esclavage égyptien et les avait conduits au Sinaï, les portant comme “sur des ailes d’un aigle”. Ainsi, le peuple écouterait la voix de Dieu et garderait son alliance en raison de son expérience de la sollicitude de Dieu qui l’a libéré et l’a invité à lui faire confiance.

 

Deuxièmement, par l’Alliance, Israël deviendrait le peuple élu de Dieu : « Maintenant donc, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples, … mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte ». Désormais, Israël serait la part personnelle de Dieu. Il est intéressant de noter que saint Pierre applique cette élection divine aux chrétiens lorsqu’il affirme : « Mais vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis, pour que vous proclamiez les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2,9).

 

Ainsi, comme le peuple d’Israël, nous avons été choisis par Dieu pour être le peuple de la nouvelle Alliance, une Alliance scellée dans le sang de Jésus-Christ qui est mort pour nous alors même que nous étions encore pécheurs, comme nous le rappelle saint Paul dans la seconde lecture. Comme eux, nous devons donc garder l’Alliance et rester toujours fidèles à Dieu.

 

De plus, nous devons toujours nous rappeler que cette élection divine a une responsabilité, celle de faire connaître aux autres la bonté et la compassion de Dieu. Comme les douze disciples de l’Évangile, nous aussi nous avons été appelés, choisis et envoyés ; et notre mission est de proclamer le règne de Dieu, annoncer aux peuples que Dieu nous a libérés en Jésus-Christ. Ainsi, il y a un besoin urgent de partager avec les autres ce que nous avons reçu gratuitement de Dieu. Ce faisant, eux aussi pourraient participer à l’amour de ce Dieu toujours fidèle qui nous aime et nous libère. Amen.

vendredi 9 juin 2023

SOLENNITÉ DU SAINT SACREMENT, ANNÉE A

Lectures

 

Deutéronome 8,2-3.14-16

Psaume 147

1 Corinthiens 10,16-17

Jean 6,51-58

 

Méditation

Nous célébrons aujourd’hui la solennité du Saint Sacrement ou du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus-Christ. C’est le mystère de la présence réelle de Jésus-Christ dans les espèces du pain et du vin. Dans l’Évangile, Jésus déclare aux Juifs qu’il est le pain vivant descendu du ciel pour la vie du monde. Si nous ne mangeons pas sa chair et buvons son sang, nous n’avons pas la vie en nous, car sa chair est la vraie nourriture et son sang est la vraie boisson. Aussi, « quiconque mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui », nous dit-il. En d’autres termes, chaque fois que nous recevons la Sainte Communion, nous recevons Jésus lui-même et nous entrons dans une relation d’intimité et de communion avec lui, une relation qui s’étend à tous ceux avec qui nous participons à l’Eucharistie.

 

Selon saint Paul dans la deuxième lecture, la coupe d’action de grâce que nous bénissons est la communion au Sang du Christ ; le pain que nous rompons est la communion au Corps du Christ. Bien que nous soyons nombreux, nous formons un seul corps parce que nous avons tous part au même Pain. Ainsi, bien que chacun de nous participe à l’Eucharistie avec sa personnalité et son histoire, nous devenons un dans le Christ. Nous sommes unis au Christ et unis les uns aux autres.

 

Voilà le mystère que nous célébrons à chaque messe. Chaque fois que nous nous réunissons pour célébrer l’Eucharistie, le lien qui nous unit au Seigneur et les uns aux autres se renforce. Comme le peuple d’Israël dans sa marche à travers le désert, notre vie avec toutes les épreuves, la soif et la faim qu’elle comporte, devient une expérience partagée ; et dans l’Eucharistie, le Seigneur vient nous nourrir et nous fortifier pour cette marche. A chaque messe, Dieu renouvelle sa sollicitude pour nous. 

 

La célébration d’aujourd’hui nous rappelle donc la communion, la fraternité, le lien d’intimité et de solidarité qui doivent caractériser nos communautés chrétiennes. On ne saurait participer à l’Eucharistie ou recevoir le Christ avec un cœur plein de haine, de ressentiments, d’amertume, de rancune, de jalousie et de mauvaises pensées envers les autres. Apprenons à devenir ce que nous célébrons, des signes de la présence du Christ dans le monde. Amen

Bonne fête à vous !!!

vendredi 2 juin 2023

SOLENNITÉ DE LA SAINTE TRINITÉ, ANNÉE A

 

Lectures

 

Exode 34,4-6.8-9

2 Corinthiens 13,11-13

Jean 3,16-18

 

Méditation

 

« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ». Nous sommes sans doute familiers avec ces paroles de saint Paul, qui révèlent le mystère que nous célébrons aujourd’hui : la Sainte Trinité. En effet, nous professons notre foi en un seul Dieu qui existe en trois personnes : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Ainsi, sans prétendre de nous faire comprendre totalement ce mystère, les lectures d’aujourd’hui révèlent que la Sainte Trinité est un Dieu d’amour.

 

Dans la première lecture, Dieu se révèle à Moïse comme « le SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ». Cette révélation de Dieu peut paraître surprenante, étant donné qu’elle advient juste après l’histoire du veau d’or. En effet, quelques jours après l’alliance sur le mont Sinaï, le peuple d’Israël s’était détourné du Seigneur en faisant un veau d’or et en l’adorant. Et pourtant, au lieu d’abandonner ou détruire ce peuple à la nuque raide, Dieu lui pardonne et décide de continuer la marche avec lui, grâce à l’intercession de Moïse.

 

Cette révélation montre que Dieu est Amour. C’est un Dieu dont l’amour et la miséricorde se moquent du jugement. Et c’est ce que nous révèle l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils Unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais obtienne la vie éternelle ». Il est venu non pour juger le monde mais pour le sauver (Jean 3,16-18). Ainsi, ce Dieu-Amour, qui non seulement nous a donné son Fils Unique mais a répandu aussi son amour dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné, est plus grand que nos péchés et nos infidélités. 

 

Par conséquent, en célébrant la Sainte Trinité, nous sommes invités à entrer dans l’histoire de cet amour miséricordieux et infini de Dieu, et à le irradier autour de nous. C’est pourquoi saint Paul nous exhorte en ces termes : « Frères, soyez dans la joie. Cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous… » 

Que le Seigneur nous aide à transformer nos communautés paroissiales, nos familles et nos lieux de travail en communautés d’amour afin de faire l’expérience de sa présence infaillible dans nos vies. Amen

 

Bonne Fête !!!

 

samedi 27 mai 2023

PENTECOST SUNDAY, YEAR A


Acts 2:1-11

Psalm 103

1 Corinthians 12:3-7,12-13

John 20:19-23


THE OUTPOURING OF THE HOLY SPIRIT


We commemorate today the outpouring of the Holy Spirit upon the disciples. The event took place on Pentecost, the Jewish Harvest Festival or Feast of the Weeks, an occasion when the Jews recalled their covenant with God on Mount Sinai, fifty days after their liberation from Egypt. The Pentecost event marks therefore a new age in the history of salvation.


In the gospel, the Risen Jesus appeared to his disciples on the evening of the day of the Resurrection. They had locked themselves in the room out of fear of the Jews. The Risen stood in their midst, gave them peace and said: “As the Father has sent me, so I send you.” To empower them for this mission of continuing his work on earth, he breathed on them and said: “Receive the Holy Spirit…” The disciples were filled with joy not only because they saw the Risen Lord, but also because they were renewed, recreated in the Holy Spirit.


As such, the transforming experience of Pentecost was to confirm the Spirit they had already received and to “outdoor” the Church. The symbolisms of wind and tongue of fire were significant. With the descending of the Holy Spirit, the group of the disciples was henceforth open to everyone, freely involving anyone it comes across as the wind, having a burning and transforming power like fire. Thus, the Holy Spirit freed the disciples from cowardice and fear, empowering them to proclaim boldly the wonders of God to people of every language. 


In virtue of our Baptism and Confirmation, we too received the same Holy Spirit who gave each of us special gifts or charisms so as to continue the mission of Christ and dedicate ourselves to the building up of the Church. Thus, our talents and charisms are not for our self-aggrandizement. They are meant to help us work as a harmonious unit in which each contributes to the building of the community. It is the same Spirit that is working in us all, making us brothers and sisters in the Risen Lord. It is high time therefore to do away with our superiority complex, egoistic attitudes, divisions, unnecessary discriminations etc. and focus on accomplishing the mission entrusted to us.


May the Holy Spirit fall afresh on us, mold us, fill us and enable us to use our gifts and talents for true witnessing to Christ. Amen

DIMANCHE DE PENTECÔTE, ANNÉE A

Lectures

Actes 2,1-11

Psaume 103

1 Corinthiens 12,3-7,12-13

Jean 20,19-23

Méditation

 

Nous célébrons aujourd’hui la Pentecôte, une solennité qui commémore la descente de l’Esprit-Saint sur les disciples. L’événement eût lieu le jour de la Pentecôte, une fête juive à laquelle fut attaché le souvenir de la Loi donnée au Sinaï, évènement fondateur du peuple d’Israël. La fête était célébrée cinquante jours après la Pâque juive qui commémorait la sortie des fils d’Israël de l’Égypte. Elle était connue aussi sous le nom de la Fête des semaines ou la fête des semences. Ainsi, la Pentecôte constitue une nouvelle ère de l’histoire du salut.

 

Dans l’évangile, le Christ Ressuscité apparaît à ses disciples le soir du jour de sa résurrection. Ils se sont enfermés dans la chambre par peur des Juifs. Le Ressuscité se tient au milieu d’eux, leur donne la paix et dit : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Puis il souffle sur eux et dit : « Recevez l’Esprit Saint… » Les disciples sont remplis de joie non seulement parce qu’ils ont vu le Seigneur, mais aussi parce qu’ils sont renouvelés, recréés et fortifiés par le Saint-Esprit pour la mission qui leur est confiée.

 

Ainsi, l’effusion de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte est une sorte de confirmation pour eux. Les symbolismes du vent et de la langue de feu (signes de la manifestation de Dieu dans l’Ancien Testament) sont significatifs. Avec cette effusion de l’Esprit, le groupe des disciples embrase désormais tout le monde sans distinction de langue ou de race comme le vent qui meut tout ce qui vient sur son passage. Il réchauffe les cœurs, purifie et transforme comme le feu. Le Saint-Esprit libère les disciples de leur lâcheté et peur, leur permettant de proclamer courageusement les merveilles de Dieu aux peuples de toutes langues et nations (Actes 2,1-11).

 

Par notre baptême, nous avons aussi reçu le même Saint-Esprit qui a donné à chacun des grâces spéciales ou charismes pour le service de l’Église, Corps du Christ. Ainsi, ces charismes, talents et dons sont destinés à nous aider à travailler comme une mosaïque, une unité harmonieuse dans laquelle chacun contribue à l’édification de la communauté. Il faut donc nous garder de tomber dans le piège de l’orgueil, du complexe de supériorité et des discriminations dont nous sommes souvent témoins. 

Que le Saint-Esprit descende sur nous, nous façonne, et nous recrée. Qu’il envahisse nos cœurs et fasse de nous de vrais témoins de l’Évangile. Amen

samedi 20 mai 2023

7e DIMANCHE DE PÂQUES, ANNÉE A

Lectures

Actes 1,12-14

Psaume 27

1 Pierre 4,13-16

Jean 17,1-11

 

Méditation

 

Comme les disciples au Cénacle, toute l’Église attend dans la prière le renouvellement de l’expérience de la Pentecôte. Ainsi, le thème dominant des lectures d’aujourd’hui est la prière. Dans la première lecture, nous voyons les disciples réunis en prière dans l’attente de l’effusion du Saint-Esprit qui leur donnerait la force de témoigner du Christ malgré les persécutions qui les attendaient. La deuxième lecture invite tous les chrétiens à tenir bon et à accepter la souffrance, l’incompréhension, l’isolement, la calomnie et la persécution comme une opportunité de s’unir plus intimement aux souffrances du Christ, de témoigner de leur foi et de glorifier Dieu.

 

L’Évangile nous présente le début de la prière d’adieu de Jésus, prière communément appelée la prière sacerdotale de Jésus (Jean 17). Avant d’affronter « l’heure » de sa Passion et de sa mort, Jésus leva les yeux et pria le Père non seulement pour lui-même mais aussi pour ses disciples. Il pria pour leur protection et leur unité. Et il pria pour nous aussi. Il l’a fait parce que même si nous sommes dans le monde, nous appartenons à Dieu qui nous invite à la vie éternelle ; et l’essence de cette vie éternelle, c’est de connaître Dieu, le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ celui qu’il a envoyé dans le monde pour notre rédemption.

 

En écoutant ou en lisant cette prière de Jésus, nous découvrons deux choses. Tout d’abord, ce que doit être la vraie prière, car trop souvent, nos prières ne sont que des plaintes et des demandes. Mais nous ne devons jamais oublier que la plus belle prière c’est la louange et l’action de grâce, comme Jésus l’a souvent fait. Ainsi, pour demander, il faut rendre grâce d’abord.

 

Deuxièmement, cette prière révèle l’essence de la prière chrétienne : rechercher l’intimité et la communion avec le Dieu trinitaire ; car toute notre vie en dépend. C’est dans le cœur à cœur avec le Seigneur à travers la prière que nous recevons la grâce nécessaire pour devenir jour après jour de vrais témoins du Christ par la puissance de l’Esprit Saint. Nous recevons aussi la force pour affronter nos « heures » d’agonie, de souffrance et d’épreuve. 

 

Ainsi, demandons au Seigneur de nous faire découvrir la centralité de la prière dans notre vie et de renouveler en nous le don de son Esprit afin d’être capables de le faire connaître au monde. Amen. 

samedi 13 mai 2023

6e DIMANCHE DE PÂQUES, ANNÉE A

Lectures

Actes 8,5-8.14-17

Psaume 66

1 Pierre 3,15-18

Jean 14,15-21

 

Méditation

 

Ce dimanche précède la solennité de l’Ascension du Seigneur, qui sera célébrée jeudi prochain, et nous introduira dans la préparation immédiate pour la célébration de la Pentecôte. Ainsi, la liturgie fait une référence directe à l’Esprit Saint et nous invite à redécouvrir sa présence dans nos vies.

 

Dans l’Évangile, Jésus promet à ses disciples qu’il ne les laissera pas orphelins. Il priera le Père pour qu’il leur envoie un autre Paraclet, l’Esprit de Vérité. En tant que Paraclet, le Saint-Esprit restera avec eux et en eux pour toujours. Il sera leur défenseur et consolateur. Par conséquent, ils ne seront jamais seuls dans leur témoignage au Christ, même au milieu de grandes souffrances, d’épreuves et de diverses sortes de persécutions. En tant qu’Esprit de Vérité, il leur enseignera toutes choses et leur fera ressouvenir de tout ce que Jésus leur a dit. Cette promesse ne peut qu’être une source de grande joie et d’espérance.

 

De même, puisque le monde ne voit ni ne connaît ce Paraclet, les disciples sont appelés à lui le faire connaître et à être toujours prêts à présenter une défense devant quiconque leur demande la raison de leur espérance. Comme l’affirme saint Pierre dans la seconde lecture, cela doit se faire avec douceur, respect et bonne conscience. Inspiré par le Saint-Esprit qui demeure en eux et est en eux, les croyants doivent donner un témoignage courageux au Christ, même en situation d’hostilité.

 

Dans cette perspective, l’apostolat de Philippe peut être considéré comme un exemple concret non seulement du témoignage audacieux d’un disciple, mais aussi de l’action de l’Esprit Saint dans la vie des croyants. Chassé de Jérusalem par de sévères persécutions contre l’Église, il arrive dans la ville de Samarie, où il proclame le Christ au peuple. Sa proclamation apporte une grande joie à la ville. Ceux qui accueillent la Parole de Dieu sont baptisés, et avec l’imposition des mains des apôtres Pierre et Jean, ils reçoivent le Saint-Esprit.

 

Nous aussi avons reçu le Saint-Esprit en vertu de notre baptême et confirmation. Il habite en nous et demeure avec nous. Mais la question est : sommes-nous conscients de ses actions et de son pouvoir dans nos vies ? Nous laissons-nous enseigner par lui ? Lui demandons-nous de nous apprendre à témoigner de notre foi et de notre espérance ?

samedi 6 mai 2023

5e DIMANCHE DE PÂQUES, ANNÉE A

Lectures

Actes 6,1-7

Psaume 33

1 Pierre 2,4-9

Jean 14,1-12

 

Méditation

 

La liturgie d'aujourd’hui nous offre des lectures significatives pour une compréhension plus profonde de notre appartenance au Christ et à l’Église. La première lecture montre comment les différences et les conflits peuvent être résolus au sein d’une  communauté. En effet, les hellénistes (les convertis de langue grecque) récriminèrent contre les croyants de langue hébraïque que leurs veuves étaient négligées dans la distribution quotidienne de la nourriture. Pour résoudre ce problème, les apôtres convoquèrent les disciples et ils choisirent sept frères pour être en charge du service quotidien. Cela permit aux apôtres de se consacrer à la prière et au service de la Parole (Actes 6,1-7).

 

La deuxième lecture nous invite à nous considérer comme pierres vivantes d’un édifice spirituel, construite par Dieu avec Jésus comme la pierre angulaire. Car Dieu nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Il a fait de nous une race choisie, un sacerdoce royal et une nation sainte. Il nous a destinés au salut. Notre mission est de proclamer ses merveilles et de nous offrir comme des sacrifices spirituels agréables à lui (1 Pierre 2,4-9).

 

Dans l’évangile, les disciples étaient devenus tristes et découragés lorsque Jésus leur annonça sa Passion imminente. En conséquence, Jésus les consola en les rassurant qu’il allait leur préparer des demeures dans la maison du Père. Ensuite, il leur déclara qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie. En lui, la présence de Dieu parmi les hommes s’est manifestée, car celui qui l’a vu a vu Dieu le Père (Jean 14,1-12).

 

Deux leçons peuvent être tirées des lectures d’aujourd'hui. D’abord, les conflits et les malentendus sont inévitables lorsque deux ou plusieurs personnes se réunissent. Mais nos différences et nos diversités doivent devenir des opportunités de croissance et non des occasions de divisions. Ainsi, chaque fois que des incompréhensions et des conflits surgissent entre nous, choisissons le dialogue dans la vérité et la justice comme la voie d’or pour sauvegarder l’harmonie et l’unité qui doivent exister entre nous.

 

Enfin, il nous est parfois difficile de nous laisser consoler à cause des injustices et des discriminations que nous subissons ou à cause des anxiétés, des pertes et des différentes difficultés que nous traversons. Mais nous devons laisser les paroles de Jésus toujours parler à nos cœurs : «Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Que ces paroles deviennent source d’espérance et de consolation, particulièrement en des moments de difficultés. 

Amen

 

samedi 29 avril 2023

4E DIMANCHE DE PAQUES, ANNEE A

Lectures

Actes 2,14.36-4

Psaume 23

1 Pierre 2,20-25

Jean 10,1-10

 

Méditation

Le quatrième Dimanche de Pâques est appelé Dimanche du Bon Pasteur. Chaque année, l’Évangile de ce Dimanche est tiré du discours de Jésus sur le bon berger (Jean 10). En ce jour, l’Église nous invite aussi à prier pour les vocations, d’où le nom « Dimanche des Vocations ».

 

Dans la première lecture, Pierre conclut son discours le jour de la Pentecôte. Son message était un appel à la conversion, un appel adressé d’abord aux Juifs, car la promesse appartenait à eux et à leurs enfants, puis « à tous ceux qui sont loin, que le Seigneur notre Dieu appellera ». Et en ce jour-là, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés ; environ trois milles personnes devinrent membres de la bergerie du Christ. 

 

Selon la deuxième lecture, Jésus-Christ a porté nos péchés sur la croix pour nous réconcilier avec Dieu, car nous étions errants comme des brebis. Mais, par sa mort, lui, notre Berger et le Gardien de nos âmes, nous a ramenés à Dieu. 

 

Dans l’Évangile, Jésus-Christ se présente comme la Porte d'entrée unique vers le salut éternel, tel que c’est exprimé à travers l’image de la porte de l'enclos des brebis. En déclarant qu’il est la porte des brebis, Jésus nous dit qu’il est la source de notre sécurité et de notre salut. Il nous connaît. Il prend soin de nous, nous conduit et nous donne la plénitude de la vie. Il correspond donc parfaitement à la description du psaume responsorial qui présente le Seigneur Dieu comme le berger d’Israël, celui qui prend soin d’eux et pourvoit à leurs besoins : L’Éternel est mon berger ; je ne manque de rien.

 

Nous pouvons donc tirer deux leçons des lectures d’aujourd’hui. Premièrement, nous sommes tous appelés à faire partie de la bergerie du Christ, écouter sa voix et le suivre. Notre salut dépend de lui. Deuxièmement, chacun de nous est invité à être un bon berger comme Jésus lui-même. Car chacun a une vocation, appelé donc à jouer un rôle spécifique dans l’Église et dans la société : prêtres, religieux, catéchistes, parents, enseignants, médecins, fonctionnaires d’État, etc. Ainsi, nous devons prendre soin de ceux qui nous sont confiés, et leur faire entendre la voix du Christ. 

Que le Seigneur nous accorde la grâce d’être de bons pasteurs selon son cœur. Qu’il aide les jeunes à reconnaître sa voie et le suivre avec joie. Amen

samedi 22 avril 2023

3e DIMANCHE DE PÂQUES, ANNÉE A

 


Lectures 

Actes 2,14.22-33

Psaume 15 (16),1-2.5.7-11

1 Pierre 1,17-21

Luc 24,13-35

 

Méditation 

 

Selon les lectures d’aujourd’hui, la Passion, mort et résurrection de Jésus-Christ n’étaient pas des événements du hasard. Comme Jésus ressuscité l’a révélé aux deux disciples sur le chemin d’Emmaüs, tout s’était passé conformément aux Écritures. Car il fallait que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire (Luc 24,13-35). Dans sa prédication le jour de la Pentecôte, Pierre affirme que tout ce qui était arrivé à Jésus s’était accompli selon le dessein établi et la prescience de Dieu. Il était mort mais Dieu l’a ressuscité (Actes 2,14.22-33). Par conséquent, l’évènement pascal s’inscrit dans le plan salvifique ou dessein d’amour de Dieu pour toute l’humanité. Dieu l’avait établi avant la fondation du monde, afin que nous soyons rachetés par le sang précieux de son Fils Jésus-Christ (1 Pierre 1,17-21).

 

Cependant, cela n’était pas une évidence pour les disciples, témoins oculaires de la mort de Jésus. Comme nous le révèle le récit d’Emmaüs, les disciples avaient perdu espoir. Ils avaient espéré que Jésus était le Messie qui allait délivrer Israël ; mais il fut condamné à une mort infâme. Pour eux, la mort de Jésus serait donc une défaite, un échec total. C’est pourquoi les deux disciples quittèrent Jérusalem avec le regard triste et déçu, découragé et abattu. Mais le Ressuscité les rejoint en chemin comme le seul étranger à Jérusalem. Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître jusqu’au moment de la fraction du pain. Et cette rencontre avec le Christ Ressuscité changea leur tristesse en joie et leurs ténèbres en lumière de foi. Ils pouvaient retourner à Jérusalem pour raconter aux autres leur expérience.

 

Parfois, nous vivons aussi des moments de désolation et de déception. Nous ne comprenons pas pourquoi certains « malheurs » nous arrivent ou arrivent aux autres. Mais rappelons-nous toujours que ce que nous considérons souvent comme défaite est en réalité une manière pour Dieu de réorienter notre route et nous conduire à la victoire et à la gloire. Dieu n’échoue jamais ! N’oublions jamais que Jésus chemine avec nous même lorsque tout paraît sombre autour de nous. Ainsi, dans les moments de déception, lorsque la vie semble vide de sens et sans espérance, quand nous sommes sur le point d’abdiquer, que notre prière soit aussi simple que celle des disciples d’Emmaüs : Mane nobiscum, Domine: Reste avec nous, Seigneur !

Que le Christ Ressuscité nous bénisse et nous garde. Amen