vendredi 31 janvier 2020

Présentation du Seigneur au Temple


Malachie 3,1-4
Hébreux 2,14-18
Luc 2,22-40

Aujourd'hui, l'Église célèbre la fête de la Présentation du Seigneur au Temple qui avait eu lieu quarante jours après la naissance de Jésus. C’est donc une prolongation de la joie de Noël. Cette fête nous offre de nombreuses pistes de médiation et  leçons dont j’aimerais souligner quatre : la fête de la consécration, la fête de la lumière, la fête de la rencontre et la fête de l'amour de Dieu.

En effet, selon la Loi de Moïse, nous dit Saint Luc, « tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur ». Ainsi, les parents de Jésus viennent non seulement pour la purification de Marie mais aussi pour consacrer Jésus au Seigneur conformément à la loi. Nous aussi par notre baptême, nous avons été consacrés à Dieu. Et pour les prêtres, les religieux et religieuses, cette consécration a pris une forme particulière : elle est devenue offrande de toute notre vie à Dieu. C’est pourquoi depuis 1997, le Pape Jean-Paul II a retenu le 2 février comme la journée de la vie consacrée. Ainsi, rendons grâce à Dieu pour ce don sublime et renouvelons notre consécration à Dieu en lui demandant la grâce de la fidélité.

Ensuite, la fête de la lumière. Le vieux Siméon, en recevant l'enfant Jésus dans ses bras, rendit grâce à Dieu en reconnaissant en ce petit enfant non seulement le Messie tant attendu mais aussi comme la lumière pour la révélation aux nations et gloire pour son peuple Israël. Aussi, liturgie de cette fête prévoit-elle une procession avec les bougies au début de la célébration. Tout ceci pour nous dire que Jésus-Christ est la lumière du monde, le Soleil levant sur l'univers entier. Nous sommes donc invités à marcher avec lui, et à garder nos lampes allumées pour la gloire de Dieu.

Par ailleurs, c’est une fête de la rencontre. Le prophète Malachie dans la première lecture nous dit que le Seigneur envoie son messager préparer le chemin et subitement il entrera dans son temple. L'évangile met en évidence cette rencontre : Jésus le Messie vient rencontrer son peuple, représenté par le vieux Siméon et la prophétesse Anne. Ces deux le reconnurent et l’annoncèrent à tous avec enthousiasme. Puissions-nous aussi annoncer Jésus à tous par notre vie.

En fin, la fête de l’amour de Dieu. La deuxième lecture nous dit que Jésus Fils de Dieu s’est rendu semblable à ses frères, pour devenir le Grand Prêtre miséricordieux et digne de foi dans notre relation avec Dieu. C’est tout le mystère de Noël qui est là : Dieu s’identifie avec les hommes. Dieu subit l’épreuve afin de porter secours à ceux qui sont dans l’épreuve. Célébrons donc cette fête avec des cœurs pleins d’action de grâce et demandons la grâce de vivre chaque jour notre consécration à Dieu. Amen


samedi 25 janvier 2020

3e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A


Isaïe 8,23—9,3
Corinthiens 1,10-13. 17
Matthieu 4,12-23

Les lectures d'aujourd'hui sont une merveilleuse illustration de certaines réalités que nous vivons comme Eglise aujourd'hui. Nous sommes aux termes de la Semaine de l’Unité Chrétienne. Et St Paul nous exhorte à l’unité et à éviter les rivalités et divisions, car le Christ n’est pas divisé. Malheureusement, il y a tant de divisions et de rivalités stériles non seulement entre nous chrétiens de différentes dénominations, mais aussi au sein même de nos communautés ecclésiales, au sein de nos paroisses. Que chacun de nous médite un peu sur la deuxième lecture en ce jour.

Par ailleurs, nous célébrons aujourd'hui la première édition du « Dimanche de la Parole de Dieu » instituée par le pape François. Le Saint Père nous invite à développer une certaine familiarité et intimité avec la Sainte Ecriture et à écouter le Seigneur qui ne se lasse jamais d’adresser sa Parole à son Epouse. Cette journée consacrée à la Bible veut nous faire comprendre que la Parole de Dieu n'est pas seulement une fontaine, pleine de richesses insondables et de trésors cachés, mais aussi une lampe pour nos pas, une lumière sur nos sentiers (cf. Ps 119: 105).

Il n'est donc pas surprenant que Saint Matthieu interprète le début de la mission de Jésus comme l'accomplissement de la prophétie d'Isaïe qui annonçait le salut et la libération des tribus de Zabulon et de Nephtali, territoires dont le peuple habitait dans les ténèbres. En effet, Jésus a choisi de commencer son ministère public dans cette région qui était considérée non seulement comme une province «reculée», mais aussi comme « la Galilée des Nations ». C'est dans cette région dont les habitants vivaient dans l’ombre de la mort que Jésus a choisi d'apporter la lumière glorieuse du Règne de Dieu, les appelant à la conversion. Ainsi, j’aimerais tirer deux leçons pour la célébration d’aujourd’hui.

Tout d'abord, l'appel à la conversion s'adresse à chacun de nous. Nous devons changer notre attitude envers la Parole de Dieu, et développer un respect particulier pour la Bible. Ensuite, nous devons permettre à la Parole de Dieu de s’enraciner en nous. Certains chrétiens ne connaissent pas la valeur de la Parole de Dieu contenue dans la Bible que je compare avec une bibliothèque et une pharmacie. Combien d'entre nous ont une Bible ? Si nous l'avons, l'ouvrons-nous ? Apprenons à lire notre Bible quotidiennement en sachant qu'une lecture priante de la Bible est une expérience qui change la vie. En célébrant la Parole de Dieu aujourd'hui, demandons au Seigneur de nous accorder la grâce de redécouvrir la richesse de sa Parole dans notre vie quotidienne. Amen

vendredi 17 janvier 2020

2e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A


Isaïe 49,3.5-6
1Corinthiens 1,1-3
Jean 1,29-34

Il est intéressant de noter qu'au lieu de lire un passage de l'Évangile de saint Matthieu comme nous le faisons les dimanches ordinaires de l'année A, l'Église propose plutôt un passage de l'Evangile selon St Jean, qui parle du témoignage de Jean-Baptiste sur Jésus (Jean 1,29-34). Et curieusement, c'est le seul passage où l'évangéliste Jean parle de «l'Esprit Saint descendant du ciel comme une colombe et demeurer sur Jésus», une image qui nous rappelle le baptême de Jésus, comme nous l'avions entendu dimanche dernier. Ainsi, les lectures d’aujourd’hui se veulent une continuation du dimanche dernier qui était la solennité du baptême de Jésus-Christ.

En effet, la première lecture nous parle de la mission du Serviteur de Dieu, mission qui s’étend non seulement à Israël, mais aussi au monde entier: «Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux  extrémités de la terre » (Isaïe 49: 6). Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous donne une image d'une telle extension quand il dit aux Corinthiens qu'il a été appelé par la volonté de Dieu pour être apôtre du Christ Jésus, à l'église de Dieu qui est à Corinthe avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ (1Cor. 1,1-3).

Dans l'Évangile, voyant Jésus venir vers lui, Jean-Baptiste dit: «Voici, l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde» (Jean 1,29). Pour tous ceux qui étaient avec Jean-Baptiste, Jésus était un homme ordinaire, le fils du charpentier, qui venait pour se faire baptiser par Jean comme les autres Juifs. Mais inspiré par le Saint-Esprit, Jean le reconnaît comme l'Agneau de Dieu, le Fils de Dieu. Pour ses auditeurs qui étaient d’ailleurs juifs, «l'Agneau de Dieu» leur rappellerait inévitablement non seulement la libération des Israélites de l'esclavage égyptien et de l'exode (Ex.12) mais aussi le système sacrificiel surtout le rite du Jour de l’Expiation (cf Lév. 16).

Dans cette perspective, Jésus est l'Agneau, la victime sacrificielle, offert pour l'expiation du péché du monde, et pour notre libération et notre salut. Ainsi, le Baptiste nous introduit dans le mystère de la Passion et de la mort de Jésus dès le début de son ministère public : Jésus est venu mourir pour nous, manifestant l'amour infini de Dieu pour nous. Au début de ce temps ordinaire donc, soyons conscients de cet amour de Dieu et soyons-en reconnaissants chaque jour. Et n'oublions pas que nous sommes aussi appelés à nous aimer les uns les autres comme le Seigneur nous a aimés. Amen

vendredi 10 janvier 2020

Solennité du Baptême du Seigneur, Année A


Image result for baptême du seigneur 2020Isaïe 42,1-4.6-7
Psaume 29
Actes des Apôtres 10,34-38
Matthieu 3,13-17

Nous célébrons aujourd'hui la solennité du baptême de notre Seigneur Jésus-Christ, une célébration qui marque la fin du temps de Noël. Nous pourrions très bien nous demander, avec Jean-Baptiste, pourquoi Jésus avait besoin d'être baptisé. Car nous savons bien que le baptême de Jean était un signe de repentance pour les péchés et comme un moyen de préparer le peuple à la venue de Jésus le Messie. Mais Jésus est le Fils de Dieu, "l’Oint de Dieu", plein du Saint-Esprit, tout comme le discours de Pierre dans la deuxième lecture nous le dit. Aussi, la prophétie d'Isaïe dans la première lecture sans aucun doute fait-elle référence à Jésus: «Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit…» Si tel est le cas, pourquoi Jésus devrait-il venir pour le baptême de John?

Selon Jésus lui-même, son baptême était censé «accomplir toute justice», c’est-à-dire ce qui est conforme à la volonté de Dieu. Son baptême n’était donc pas seulement une expression de son obéissance à la volonté de son Père, mais aussi la révélation de son identité et de sa mission au début de sa vie publique. L'Évangile nous dit qu'après le baptême de Jésus, trois phénomènes se sont produits: les cieux s’ouvrirent, le Saint-Esprit descendit sous la forme d'une colombe, et une voix se fit entendre disant: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie."

L'ouverture des cieux nous rappelle la fermeture de la porte du ciel à la suite de la chute d'Adam et Eve. La descente du Saint-Esprit nous rappelle l'Esprit de Dieu qui planait  les eaux au début de la création, tandis que la colombe nous rappelle la fin du déluge au temps de Noé.

Tout cela nous dit que Jésus-Christ était venu pour inaugurer une nouvelle ère, l'ère de la grâce qui fait de nous de nouvelles créatures dans le Saint-Esprit. Tel est le Saint-Esprit que nous avons reçu lors de notre baptême, faisant de nous des fils et des filles de Dieu. En cette fête donc, rendons grâce à Dieu pour le don du sacrement du baptême et demandons-lui de renouveler sa grâce en nous afin que nous soyons fidèles à nos promesses baptismales. Amen

vendredi 3 janvier 2020

Solennité de l’Epiphanie du Seigneur


Isaïe 60,1-6 
Ephésiens 3,2-3.5-6 
Matthieu 2,1-12

Nous célébrons aujourd’hui l’Epiphanie du Seigneur. Le terme «épiphanie» signifie manifestation ou révélation. La fête de l'Épiphanie  est associée à la visite des mages que nous raconte St Matthieu. Par une étoile, Dieu révéla la naissance de son Fils aux mages venus de l’Orient. Ils étaient donc des païens, des non-juifs. Oui, Dieu devint homme pour le salut de tous. Ainsi, il se manifeste à tous. Il n’exclut personne de son plan salvifique.

Pour ce faire, Dieu s’adapte à notre condition humaine, puisqu’il veut associer chacun de nous au même héritage. Au monde entier, il se révèle par le cri d’un enfant dans la mangeoire. Aux mages, il s'est révélé par une étoile ; à Hérode et aux habitants de Jérusalem, par les Saintes Ecritures. Aux nations païennes, il s’est communiqué à travers la proclamation de l’Evangile, « mystère » qu’annonce St Paul aux Ephésiens (Eph. 3,2-3.5-6). A nous aussi, Dieu se manifeste à travers les évènements concrets de notre vie quotidienne, dans les Saintes Ecritures et surtout dans l’Eucharistie.

C'est à nous de le reconnaître et donner une réponse libre. Quand les mages avaient vu l'étoile à l'Orient, ils se mirent en route à la recherche de l'enfant pour lui rendre hommage. Quand le roi Hérode eût la nouvelle, il chercha à le tuer. Et nous, que faisons-nous ?

Si Dieu se manifeste à nous, c’est pour que nous devenions ses amis et le manifestions au monde. Nous devons donc devenir des étoiles partout où nous sommes : « Debout, Jérusalem ! Resplendis… » (Is. 60,1). L’Epiphanie doit ainsi initier toujours un élan missionnaire en nous. Notre mission, c’est de porter témoignage à la lumière du Christ dans un monde dominé par les ténèbres du péché, la méchanceté, le mensonge, la corruption, l’injustice, le consumérisme aveugle qui pousse les gens à traiter l’autre comme un objet, l’indifférence religieuse, le sécularisme, etc. Que le Seigneur aide chacun de nous à être la manifestation concrète de sa gloire royale dans le monde d’aujourd’hui. Amen

Bonne Fête à tous!!!