samedi 25 mars 2023

5e DIMANCHE DE CARÊME, ANNÉE A

Lectures

Ézéchiel 37,12-14

Psaume 129 (130)

Romains 8,8-11

Jean 11,1-45

 

Méditation

La célébration de la Pâques s’annonce ; et la liturgie de ce dimanche porte sur la victoire de la vie sur la mort. Ainsi, deux mots clés dominent les lectures de ce dimanche : la mort et la vie. D’abord, la mort. L’expérience douloureuse du peuple d’Israël en exile à Babylone est comparée à une expérience de mort. Dans la vision du prophète Ezéchiel, ils sont comme des ossements desséchés dans la vallée. Et l’image du tombeau exprime bien cela. L’Évangile nous raconte la mort et le « réveil » de Lazare. Après quatre jours dans le tombeau, Jésus lui redonne la vie. 

 

Puis, la vie. Ezéchiel prophétise que le peuple anéanti et mort va revivre. Dieu mettra son Esprit en eux et ils vivront. Il va les relever et les établir sur leur terre. Pour St Paul dans la deuxième lecture, Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera la vie à nos corps mortels par son Esprit qui habite en nous. Et cet Esprit, nous l’avons reçu dans le baptême. Dans l’Évangile, le point culminant du récit est lorsque Jésus dit à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie ». Le signe de redonner la vie à Lazare manifeste donc son pouvoir sur la mort : il est le Maître de la vie.

 

A ces deux mots correspondent deux leçons pour notre méditation. Premièrement, l’expérience de la détresse, la souffrance ou le découragement à certains moments de la vie peut être comparable à celle du peuple d’Israël en exile. En fait, il pensait que Dieu l’avait abandonné ; son espérance avait disparu. Les fils d’Israël se croyaient déjà morts. Et pourtant, Dieu leur promet relèvement et restauration. A nous aussi, Dieu réitère sa présence infaillible et sa proximité. Il n’abandonne jamais son peuple. 

 

Deuxièmement, dans l’Évangile, tout se passe en vue de la manifestation de la gloire de Dieu. Mais pour voir la gloire de Dieu, il faut croire : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » demande Jésus à Marthe. Aujourd’hui, Marthe nous est proposée comme modèle de foi. Comme elle, nous sommes invités à faire confiance même quand il semble impossible ou tout semble perdu, car tout est possible pour celui qui croit. Demandons au Seigneur de nous accorder une foi ferme et inébranlable comme un rocher, par laquelle nous demeurerons calmes et constants au milieu des croix, des labeurs et des déceptions de la vie. Amen

samedi 18 mars 2023

4e DIMANCHE DE CARÊME, ANNÉE A

Lectures

1 Samuel 16,1,6-7,10-13

Psaume 23

Éphésiens 5,8-14

Jean 9,1-41

 

Méditation

Le quatrième dimanche de Carême est connu sous le nom de « dimanche de Lætare » ou dimanche de la joie. En ce jour, la liturgie nous invite à nous réjouir en anticipation de la joie pascale. A cet effet, l’évangile raconte l’histoire de la guérison de l’homme aveugle-né par Jésus ; et nous pouvons imaginez sa joie d’avoir retrouvé la vue. Les paroles de Paul dans la deuxième lecture illustrent bien cette histoire : « Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, vous êtes lumière dans le Seigneur ». La première lecture met également en évidence le rôle de l’illumination divine dans nos vies ; car par inspiration divine, Samuel oint David, bien qu’un jeune garçon, pour succéder à Saül comme roi d’Israël.

 

On pourrait donc noter que les lectures d’aujourd’hui ont une relation claire avec le baptême, qui est aussi appelé sacrement d’Illumination. Dans le baptême, nous sommes illuminés ; et devenus enfants de la lumière, nous sommes appelés à rayonner la lumière du Christ en vivant correctement. De plus, comme le roi David, nous recevons l’onction du Saint-Esprit ; et nous sommes incorporés au Christ qui est Prêtre, Roi et Prophète.

 

Pour ce faire, je voudrais souligner deux choses par rapport à la liturgie d’aujourd’hui. Premièrement, nous sommes invités à changer notre regard sur les autres et sur les événements. Il est vrai que nous ne sommes peut-être pas physiquement aveugles, mais nous souffrons souvent de « l’aveuglement pharisaïque », c’est-à-dire de l’incapacité de reconnaître la main ou les œuvres de Dieu et de prétendre connaître les intentions de Dieu. Nous nous enfermons dans les apparences et les préjugés. L’envie et la jalousie nous aveuglent au point que nous ne parvenons pas à voir le bien dans les autres et à ne pas les apprécier.

 

Deuxièmement, Jésus-Christ est la Lumière du monde ; il nous appelle à vivre dans sa lumière. Il est capable de guérir nos diverses formes de cécité et de révéler en nous la gloire de Dieu. Ainsi, dans les moments de doute et de confusion, faisons-lui confiance et ne cédons pas à la peur et à la panique. Soyons toujours connectés à lui et trouvons en lui la source de notre joie. Puisse-t-il éclairer et ouvrir nos yeux de foi, afin que nous puissions reconnaître sa présence même dans les moments d’obscurité. Amen

 

samedi 11 mars 2023

3e DIMANCHE DE CARÊME, ANNÉE A

Lectures

Exode 17,3-7

Psaume 94 (95)

Romains 5,1-2.5-8

Jean 4,5-42

 

Méditation

Dans les lectures d’aujourd’hui, l’image dominante est l’eau, ce qui nous fait penser au baptême et à la vie ; et en ce dimanche se déroule souvent le rite des premiers scrutins pour les adultes qui seront baptisés à Pâques. Il n’est donc pas étonnant que le récit de la rencontre de la femme Samaritaine avec Jésus près du puits de Jacob à Sychar nous soit proposé. Comme les catéchumènes, cette femme fait l’expérience d’un parcours qui l’amène progressivement à reconnaître en Jésus le Messie et la Source d’Eau vive. Puis, elle amène les siens à le rencontrer.

 

Cette histoire impressionnante commence avec Jésus qui, fatigué et assoiffé, demande à boire. Le moment du dénouement dans le récit advient quand Jésus fait référence au « don de Dieu » et à l’eau vive qui devient en celui qui la boit « une source jaillissant en vie éternelle ». Ici, la référence implicite au Saint-Esprit qui donne la vie est indéniable (cf. Jean 7,37-39). Et c’est ce que St Paul aussi insinue dans la deuxième lecture quand il déclare : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ».

 

En fait, la Samaritaine représente chacun de nous, notre insatisfaction existentielle et notre recherche incessante d’épanouissement et de vrai bonheur dans la vie. Nous avons souvent soif de guérison, de sens et de succès dans la vie, de vraie amitié, d’amour, de sérénité, etc. Et parfois, comme les Israélites dans le désert, cette soif peut nous rendre impatients et nous faire oublier ce que Dieu peut accomplir dans notre vie. Pour eux, l’eau du rocher devint le symbole du soulagement et la manifestation de la présence de Dieu parmi son peuple au désert. Ainsi, sachons-le : Dieu connait notre histoire ; il connaît nos luttes ; et il est le seul capable de satisfaire nos aspirations les plus profondes et rajeunir nos âmes. 

 

Que l’Eucharistie de ce dimanche devienne une opportunité de redécouvrir la présence de Dieu dans notre vie et de rencontrer personnellement le Christ-Sauveur. Ayons confiance que le désir qui nous anime depuis longtemps peut être comblé par Jésus-Christ, lui qui est mort pour nous. Il peut changer notre vie comme il a changé celle de la femme. Comme elle, ouvrons nos cœurs pour être remplis de cette Eau vive que nous donne Jésus-Christ. Amen

samedi 4 mars 2023

2e DIMANCHE DE CARÊME, ANNÉE A

Lectures

Genèse 12,1-4

Psaume 32 (33)

2 Timothée 1,8-10

Matthieu 17,1-9

 

Méditation

Habituellement, le récit de la Transfiguration est proclamé le deuxième dimanche du Carême. Situer cet événement dans son contexte nous aidera à mieux saisir sa signification. En effet, la Transfiguration a été précédée de deux événements : la confession de Pierre que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant (Matt. 16,16) ; et la prédiction de la Passion, mort et résurrection de Jésus (Matt. 16,21). Vient ensuite la merveilleuse expérience de la Transfiguration.

 

Alors qu'il priait sur une haute montagne en présence de Pierre, Jacques et Jean, Jésus fut transfiguré : son visage devint brillant comme le soleil et ses vêtements, blancs comme la lumière. Soudain, Moïse et Élie apparurent et s’entretenaient avec lui. Puis, une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » (Matthieu 17,1-9) 

 

Le but de la Transfiguration est donc clair : enseigner aux disciples qu'après sa douloureuse Passion et sa mort, le Fils de Dieu sera glorifié. Après le Vendredi Saint, il y aura le Dimanche de Pâques. Ils ne devraient donc pas être scandalisés ou perdre la foi devant l’humiliation de la croix. Ce message nous est adressé encore aujourd'hui, car en cette vie, les souffrances, les croix et les épreuves sont inévitables. Mais il faut les affronter sachant que Dieu nous conduit à la gloire. Comme Abraham à qui Dieu demanda de quitter la maison de son père pour un pays qu’il ne connaissait pas (Gen. 12,1-4), nous aussi nous sommes parfois invités à nous mettre en route en toute confiance en Dieu qui est toujours fidèle. Comme Timothée, il faut prendre notre part des souffrances liées à l’annonce de l'Évangile en nous appuyant sur la grâce de Dieu (2 Tim. 1,8-10).

 

Oui, nos visages peuvent être défigurés à cause de la douleur, la maladie et les larmes ; mais si nous contemplons le visage radiant du Christ, si nous lui permettons de nous rencontrer dans sa Parole, dans la prière et les sacrements, en particulier l'Eucharistie et la confession, nos visages seront sûrement transfigurés comme le sien. N’ayons donc pas peur : « Relevez-vous et soyez sans crainte ». Puisse-t-il nous aider à fixer nos regards sur la couronne qui nous attend aux termes de nos luttes, et d’avoir part à sa gloire éternelle. Amen