samedi 31 juillet 2021

18e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE B


Exode 16,2-4.12-15 

Psaume 77 (78)

Éphésiens 4,17.20-24 

Jean 6,24-35

 

Suis-je un chrétien motivé par les miracles ou un chrétien motivé par la foi ? Est-ce que je résiste à la tentation de vouloir transformer la mission du Christ en une entreprise purement des réalités matérielles et non spirituelles ? Ce sont des questions qui sont au cœur de l’Évangile de ce dimanche, qui est qui est une continuation de l’épisode du dimanche dernier.

 

La foule que Jésus avait nourrie dans le désert le recherche, voulant encore du pain. Alors, Jésus leur dit : « Amen, amen je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains à satiété. » Il les invite ensuite à rechercher la nourriture qui ne périt pas mais qui dure pour la vie éternelle, le pain que le Fils de l'Homme donnera.

 

Au fait, cette foule n'est pas très différente de beaucoup de chrétiens aujourd'hui. Car certaines personnes vont à l'église pour leurs ventres. D'autres vont pour chercher des solutions à leurs problèmes. D'autres aussi y vont parce qu'ils « devraient être là » pour éviter l'étiquetage social, etc. Tous ces gens sont chrétiens et vont à l'église, mais avec un mauvais motif. C'est pourquoi devant les difficultés, soit ils errent désespérément à la recherche de miracles, soit ils s’indignent contre Dieu comme le firent les Israélites dans le désert.

 

Car malgré les prodiges qu’accomplit Dieu à leurs yeux en Égypte, leur libération et leur traversée de la mer rouge, les Israélites récriminèrent contre Moise et contre Dieu à cause de la faim. Ces murmures du peuple étaient contraires à la foi, à la confiance que devraient susciter les grandes œuvres de Dieu. 

 

De même, devant les épreuves et les défis, nous oublions souvent la puissance de Dieu. Nous allons partout à la recherche de miracles : nous passons d'église en église, de pasteur en pasteur, de marabout au féticheur. Nous oublions que le Jésus qui a nourri la foule, guéri les malades et accompli des signes est le même Jésus Eucharistie, que nous célébrons chaque jour.

 

Ainsi, saint Paul nous exhorte à ne pas nous conduire comme des païens qui se laissent entrainer par le néant de leur pensée et des convoitises. Il nous appelle à vivre selon la révélation que nous avons reçue dans le Christ Jésus, notre Sauveur et Rédempteur. Suivons-le donc avec foi et confiance. Amen 

 

samedi 24 juillet 2021

DIX-SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE B

2 Rois 4,42-44

Psaume 145

Ephésiens 4,1-6

Jean 6,1-15

 

 

En ce dimanche, la liturgie interrompt la lecture de l'Évangile selon Marc. Elle insère le récit de Jean de l'histoire de la multiplication des pains et le discours de Jésus sur le pain de vie, comme un moyen d'approfondir notre compréhension de l'Eucharistie, qui est le Pain de Vie.

 

 

Il est important de noter que la version de Jean de la multiplication des pains a de nombreux points de contact avec le miracle d'Elisée qui avait nourri cent personnes avec vingt pains d'orge. Les deux épisodes s'articulent autour de quatre éléments : la présence d'un besoin réel (la faim), la disproportion entre les pains disponibles et le nombre de personnes à nourrir, l'intervention de Dieu, et l’accomplissement du miracle

 

 

Dans cette perspective, le signe d'un pain donné en abondance témoigne de la manière dont le Seigneur accompagne notre cheminement vers la plénitude de la vie. Comme l'exprime le psalmiste, les yeux de tous regardent avec espoir vers Dieu, qui fournit de la nourriture à chaque être vivant en temps voulu. Il ouvre la main et satisfait le désir de tout être vivant (Ps 145). En effet, nous servons un Dieu de la Providence. Il ne s'occupe pas seulement de nous, mais il le fait en abondance, à tel point qu'il en reste toujours.

 

 

Par ailleurs, Dieu a besoin de notre coopération pour nous conduire à la plénitude de vie. On peut observer que Jésus ne fait pas tomber le pain du ciel comme la manne, mais il bénit et multiplie le pain qui vient des mains humaines. De même, dans l'Eucharistie, le pain et le vin qui deviendront le Corps et le Sang du Christ sont les fruits de la terre et du travail des hommes. Ainsi, pour faire l’expérience de la puissance de Dieu, nous devons lui offrir ce que nous avons, car il utilise notre peu pour accomplir de grandes œuvres dans notre vie et dans celle des autres.

 

 

Qu'il nous accorde la grâce de vivre une vie de paix et d'harmonie avec tous, comme nous l'exhorte saint Paul, afin que son nom soit glorifié maintenant et à jamais. Amen

 

 

Bonne Journée Mondiale des Grands-parents et des Personnes Agées !

samedi 17 juillet 2021

16e dimanche du temps ordinaire, année B


Jérémie 23,1-6

Psaume 22 (23)

Éphésiens 2,13-18

Marc 6,30-34

 

 

Par rapport au dimanche dernier, l'accent dans l'Évangile d'aujourd'hui passe de la figure du missionnaire à celle du berger. De retour de leur mission, les apôtres se rassemblent autour de Jésus. Ils rendent compte de ce qu'ils ont fait et enseigné ; et il leur demande de se retirer dans un endroit isolé pour se reposer un peu. Mais avant qu'ils n'aient pu rejoindre leur lieu de repos, une grande foule les attendait déjà. À la vue de la foule, comme des brebis sans berger, Jésus fut ému de compassion ; et il commença à l’enseigner (Marc 6,30-34). Jésus est donc le bon berger des âmes, aimant, attentionné et tendre.

 

 

Ces qualités manquaient aux dirigeants d'Israël à l'époque du prophète Jérémie : ils ne s'occupaient pas du troupeau, ne cherchaient pas les brebis perdues et ne s’occupaient pas de leur sécurité. Par conséquent, Dieu les mit en garde et promit de susciter des bergers fidèles pour son peuple. Il susciterait un « Germe juste à David » ; en ses jours, le droit, la justice et la sécurité régneront dans le pays (Jér. 23,1-6). À la lumière de l'évangile d'aujourd'hui, on peut dire que Jésus est le Berger-Roi promis au peuple d'Israël.

 

 

Par ailleurs, saint Paul proclame Jésus comme « notre Paix », celui qui a détruit le mur de haine et d'inimitié qui séparait les Juifs et les païens, les réunissant en un seul peuple (Éph. 2,13-18). En d'autres termes, par sa mort sur la croix, Jésus nous a tous réconciliés en une seule famille. Il est donc le berger qui promeut la convivialité, la paix et l'unité.

 

 

Ainsi, Jésus est notre Berger (Ps 23) et notre modèle de leadership. Comme le dit souvent le Pape François : la proximité, la tendresse et la compassion caractérisent le style de Jésus. Ainsi, chacun de nous est invité à être comme Jésus : attentionné, compatissant et sensible aux besoins et misères des autres. Parfois, cela demandera de renoncer à nos droits et privilèges, notre précieux temps de repos afin d'apporter soulagement et consolation à quelqu'un. D'autres fois, il nous faudra travailler dur pour briser les barrières d'hostilité et de division qui déchirent nos relations, nos familles, nos paroisses et nos communautés. Daigne le Seigneur nous accorder la grâce d'accepter Jésus comme notre Berger et d'apprendre de lui les qualités d'un bon berger. Amen

vendredi 9 juillet 2021

15e Dimanche du Temps Ordinaire, Année B


Amos 7,12-15

Psaume 84,9-1

Éphésiens 1,3-14

Marc 6,7-13

 

Les lectures d'aujourd'hui nous rappellent que nous avons été choisis et envoyés pour aller raconter notre histoire, l'histoire de notre relation avec Dieu. Selon saint Paul, Dieu nous a choisis dans le Christ avant la fondation du monde. Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit afin d'être saints et irréprochables devant lui. Ainsi, en tant que chrétiens, nous avons été appelés à vivre en présence de Dieu comme ses enfants adoptifs. C'est une expérience que nous ne pouvons pas garder pour nous-mêmes, mais qui doit être partagée.

 

C’est ce qu’illustre la première expérience missionnaire des disciples de Jésus. Après avoir passé un temps avec lui, Jésus les envoie pour prêcher la conversion, expulser les démons et guérir les malades. Il les instruit de ne pas s’encombrer ni de bagages, ni de provisions ; mais de dépendre de l’hospitalité qui leur serait offerte. Nous pouvons souligner deux choses dans ce récit. 

 

D'abord, en les envoyant deux par deux, Jésus enseigne que l'œuvre missionnaire est un travail d'équipe qui demande une collaboration. Indéniablement, cela a un bénéfice pastoral : consolation et soutien mutuel en cas de besoin et de difficultés. Mais surtout, on trouve une trace de la tradition juive selon laquelle un témoignage n'était admissible que s'il était porté par au moins deux personnes (cf. Deut. 19, 15). Ainsi, Jésus envoie ses disciples comme des témoins ; et la crédibilité de leur témoignage dépend de l'amour mutuel qu'ils ont les uns pour les autres.

 

Puis, Jésus ordonne à ses disciples de ne rien emporter pour le voyage, sauf des sandales et un bâton. On pourrait observer que Dieu donna des instructions similaires aux Israélites avant l’Exode, qui avait marqué leur libération de l'esclavage égyptien. Ainsi, Jésus envoie ses disciples pour prêcher la libération aux autres ; mais s'ils devaient aider les gens à retrouver leur liberté, ils devaient aussi être libres.

Ainsi, en tant que baptisés, nous aussi avons été envoyés pour partager notre expérience de Dieu avec les autres. Nous pouvons être confrontés au rejet et à l'opposition, tout comme Amos qui était rejeté comme un prophète indésirable. Mais cela ne doit pas nous empêcher de délivrer le message de salut et de liberté que nous portons. Nous devons mettre notre confiance en Dieu et nous libérer des soucis et des angoisses inutiles. Prions donc le Seigneur de nous accorder la grâce d'être ses témoins crédibles et joyeux chaque jour de notre vie. Amen

samedi 3 juillet 2021

14e Dimanche du Temps Ordinaire, Année B

Ézéchiel 2,2-5

Psaume 122

2 Corinthiens 12,7-10

Marc 6,1-6

 

Souvent les messages sur la conversion, la vérité, la justice, la paix et la liberté se heurtent à la résistance, l'hostilité, la haine et au rejet. Les défenseurs de ces valeurs subissent souvent des menaces et des persécutions. Cette réalité est encore plus évidente dans la vie des prophètes et des hommes de Dieu.

 

Dans la première lecture, Ézéchiel est averti dans une vision qu'il rencontrerait la résistance de la Maison d'Israël, son peuple auquel il a été envoyé comme prophète (Éz. 2,2-5). Dans l'Évangile, Jésus vient à Nazareth, son village natal. Mais tandis que les autres villes le louaient pour ses miracles et sa prédication, les habitants de Nazareth s'offusquaient de lui, parce qu'ils pensaient mieux le connaître. C'est pourquoi Jésus dit : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison » (Marc 6,1-6).

 

Les paroles l’Apôtre Paul dans la deuxième lecture sont extraites de la « lettre dans les larmes », où il défend l'authenticité de son ministère apostolique devant les agitations des Corinthiens, séduits par les discours éloquents des judéo-chrétiens de Jérusalem. Paul était donc confronté à des défis liés à son ministère. Cependant, il exprime sa joie de supporter ses faiblesses, les épreuves et les persécutions au nom de sa mission de prédicateur, car la grâce de Dieu lui suffit (2Cor. 12 :7-10).

 

Nous pouvons donc tirer deux leçons des lectures d'aujourd'hui. D'abord, elles nous rappellent le sort douloureux qui nous attend du fait que nous sommes chrétiens, appelés à être prophètes. Il peut arriver que nous soyons humiliés, maltraités et ridiculisés chaque fois que nous défendons la vérité, la justice, la paix et la liberté. Aussi, il y a des moments où nous pouvons avoir peur ou nous sentir incompétents, inadéquats pour une mission qui nous est confiée. Mais ne nous décourageons pas, car la grâce du Seigneur nous suffit et sa puissance se déploie dans la faiblesse.

 

Enfin, nous sommes invités à examiner nos réactions devant ceux qui prêchent l’Évangile. Sommes-nous différents des Israélites, des Corinthiens ou des habitants de Nazareth ? Haïssons-nous les personnes qui défendent le bien, la justice, la vérité, et la liberté ? Manquons-nous tellement de foi que Jésus ne peut pas agir puissamment dans nos vies ?

Que le Seigneur nous accorde sa grâce pour que nous ne désespérions pas mais persévérions face à nos propres insuffisances et faiblesses mais aussi au milieu des difficultés et des hostilités. Amen.