samedi 25 avril 2020

Troisième Dimanche de Pâques, Année A


Actes 2,14.22-33
Psaume 15 (16),1-2.5.7-11
1 Pierre 1,17-21
Luc 24,13-35

Selon les lectures d'aujourd'hui, la Passion, la mort et la résurrection de Jésus-Christ n’étaient pas des événements du hasard. Comme Jésus ressuscité l'a révélé aux deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, tout s'était passé conformément aux Écritures. Car il fallait que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire (Luc 24,13-35). Selon la prédication de Pierre le jour de la Pentecôte, tout ce qui était arrivé à Jésus s’était accompli selon le dessein établi et la prescience de Dieu. Il était mort mais Dieu l'a ressuscité (Actes 2,14.22-33). Par conséquent, sa passion, sa mort et sa résurrection s’inscrivent dans le plan salvifique ou dessein d’amour de Dieu pour toute l’humanité. Dieu l’avait prédestiné avant la fondation du monde afin que nous soyons rachetés par le sang précieux de son Fils Jésus-Christ (1 Pierre 1,17-21).

Cependant cela n'était pas évident pour les disciples, surtout pendant les quelques jours qui ont suivi sa mort. Comme nous le révèle le récit d'Emmaüs, les disciples avaient perdu espoir. Ils avaient espéré que Jésus était le Messie qui allait délivrer Israël; mais il fut impitoyablement condamné à une mort infâme. Pour eux, la mort de Jésus serait une défaite, un échec total. Ils quittènt donc Jérusalem avec le regard déçu et découragé, perdu et abattu. Mais le Ressuscité les rejoint en chemin comme le seul étranger à Jérusalem. Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître jusqu'au moment de la fraction du pain. Bref, leur rencontre avec le Christ Ressuscité transforma leurs vies, changea leur tristesse en joie et leurs ténèbres en lumière de foi.

Parfois, nous aussi nous vivons des moments de désolation et marchons dans des vallées de ténèbres. Nous ne comprenons pas pourquoi certains malheurs nous  frappent ou arrivent aux autres. Mais nous devons toujours nous rappeler que ces situations sont des cheminements de foi vers la gloire et la victoire. N'oublions jamais que Jésus chemine avec nous même lorsque tout paraît sombre autour de nous. Ainsi, dans les moments de confusion, lorsque la vie semble vide de sens et sans espérance, et que nous sommes sur le point d’abdiquer, que notre prière soit aussi simple que celle des disciples d'Emmaüs: Mane nobiscum, Domine: Reste avec nous, Seigneur ! Car le Seigneur est notre partage et notre coupe. Il ne peut nous abandonner à la mort ni laisser ses amis connaître la corruption.  Qu’il nous bénisse et nous garde. Amen

samedi 18 avril 2020

2e Dimanche de Pâques, Année A

DIMANCHE DE LA MISERICORDE DIVINE

Actes 2: 42-47
Ps 118
1 Pierre 1: 3-9
Jean 20: 19-31

En l’an 2000 lors de la messe de canonisation de Sr Faustine Kowalska, le Pape Jean Paul II institua le deuxième dimanche de Pâques le « Dimanche de la Miséricorde Divine.» Selon lui, «la miséricorde divine atteint les êtres humains par le cœur du Christ crucifié.» Ainsi nous célébrons aujourd’hui l’amour miséricordieux que Dieu a manifesté au monde à travers la Passion, la mort et la Résurrection du Christ. Dans la péricope de l’évangile d'aujourd'hui, le Christ ressuscité apparaît à ses disciples et leur montre les marques de sa passion, expression de la miséricorde de Dieu pour l'humanité.

Nous pouvons nous imaginer à la place des disciples qui avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient par peur des Juifs, tout comme nous aussi nous sommes confinés par peur de la pandémie COVID-19. Il est  intéressant pourtant de noter que le premier don que le Christ ressuscité fait à ses disciples au milieu de l’épreuve de foi qu’ils traversent est la paix: "La paix soit avec vous!" leur dit-il. La paix qu'il leur donne est la paix qui pardonne, qui oublie leurs échecs et leurs erreurs, et les rassure de sa présence. C'est la paix qui donne joie et espérance.

Dans la deuxième lecture, Pierre s'adresse aux chrétiens de la Diaspora, les encourageant à être pleins de joie et d'espérance malgré les souffrances et les épreuves qu'ils devraient traverser. Car «Dieu dans sa miséricorde nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts» (1 Pierre 1: 3-9). Avec la résurrection du Christ, «nous conquerrons un droit fondamental, qui ne nous sera pas enlevé : le droit à l’espérance. C’est une espérance nouvelle, vivante, qui vient de Dieu» disait le Pape François. Ainsi, nous ne devons jamais nous décourager quoi qu'il arrive.


Par ailleurs, la communauté des premiers chrétiens nous est donnée comme modèle. Ils étaient solidaires mettant leurs biens en commun. Aussi, étaient-ils assidus aux enseignements des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières (Actes 2: 42-47). Nous sommes donc inviter à les imiter en ces temps de confinement: à nous consacrer constamment à la prière, à l’écoute de la Parole de Dieu, et à la vie en famille. A supporter les autres qui sont plus dans le besoin. Ce faisant, nous ferons de nos maisons des «églises domestiques vivantes». Que le Christ Ressuscité nous rassure de sa présence indéfectible et augmente en nous la foi, l’espérance et la charité. Amen

samedi 11 avril 2020

Dimanche de Pâques


LE CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITE! 

Actes 10,34.37-43 
Ps 117 
1Corinthiens 5,6-8 
Jean 20,1-9

"Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête et de joie" : Jésus de Nazareth, crucifié, mort et enseveli est ressuscité. Il est sorti vivant du tombeau. Voilà le fondement de notre foi et de toute notre vie chrétienne. Mais la résurrection du Christ, d’après l’Evangile de ce matin, ne s’impose pas comme une évidence. Il n’y a pas de « preuves » de la résurrection du Christ. Personne n’avait vu Jésus « sortir » du tombeau. Il n’y a que des indices qui montrent que quelque chose d’extraordinaire s’était passée : le tombeau vide, les apparitions du Christ ressuscité, et le témoignage des Apôtres. 

En effet, au matin du premier jour de la semaine, Marie Madeleine, Simon Pierre et Jean ont « constaté » les faits de la résurrection. Le linceul et le suaire soigneusement rangés impliquent que le corps de Jésus n’a pas été furtivement enlevé. Alors l’autre disciple vit et il crut (Jean 20,1-9).

C’est pourquoi dans la première lecture, Pierre témoigne de la résurrection du Christ comme un fait de foi. Après sa résurrection, nous dit-il, Jésus s’était montré à eux. Il a mangé et bu avec eux (Actes 10,34.37-43). D’autres récits de la résurrection en témoignent. Il est donc vrai qu’il était ressuscité.

Mais qu’elle est la portée de cet évènement pour nous ? St Paul nous répond dans la deuxième lecture que nous devons purifier nos cœurs, et fêter la Pâques non avec de vieux ferments de la perversité et du vice, mais dans la droiture et la vérité (1Co 5,6-8). Fêter la Pâques, c'est donc nous débarrasser de nos vielles habitudes et vivre comme des Chrétiens crédibles et authentiques. Nous sommes appelés donc à être de vrais témoins de la résurrection. Etre témoin de la résurrection comme Pierre, c’est amener les autres à avoir part à cette joie, cette lumière, cette paix, ce pardon que nous offre le Christ ressuscité. Amen

Joyeuse Pâques à chacun de vous !

vendredi 10 avril 2020

Triduum Pascal, Samedi Saint


LA VEILLEE PASCALE

Gen. 1:1-- 2:2; Gen. 22:1-18; Exod. 14:15—15:1; Is. 54:5-14; Is 55:1-11; Bar. 3:9-15.32—4:4; Ezek. 36:16-17.18-28; Rom 6:3-11; Matt. 28:1-10

Le Samedi Saint est le troisième jour du Triduum Pascal. Le soir, nous célébrons la Veillée Pascale, «la Pâque en l'honneur du Seigneur». La liturgie de la Veillée Pascale se compose de quatre parties, à savoir le service de la lumière, la liturgie de la Parole, la liturgie du baptême et la liturgie de l'Eucharistie.

La liturgie de la Parole nous invite à méditer sur l'Histoire du Salut, comment Dieu a été si proche de l'humanité depuis la création. Il est intéressant de noter que les grands événements qui ont marqué cette histoire se sont déroulés dans la nuit. Le premier acte de création a été la victoire de la lumière sur les ténèbres: «que la lumière soit » ; et la lumière fut (Gen. 1: 3). C'était dans la nuit que Dieu sauva les Israélites de l'esclavage égyptien, les libérant de la puissance de Pharaon. Cette nuit fut marquée par l’immolation de l’agneau pascal. Par ailleurs, c’était dans la nuit que Dieu conduisit les Israelites à pied sec à travers la mer rouge. C’était dans la nuit que notre Sauveur était né à Bethléem. Finalement, c'était dans la nuit que Jésus était ressuscité d’entre les morts, brisant les chaînes de la mort.

Dans cette dynamique, la Pâques est essentiellement un passage: passage des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, de l'esclavage à la liberté. Par conséquent, une chose que le Samedi Saint nous enseigne est que peu importe la longueur ou la durée de la nuit, le jour viendra. Quelle que soit la durée de l'attente, la promesse de Dieu s’accomplira. Jésus a dû vivre la terrible expérience de la mort et d'être dans le tombeau pendant trois jours. Mais maintenant, il est ressuscité !

C’est donc une invitation à l’espérance. Notre Dieu est capable de nous relever de la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvons. Il est capable de tracer un chemin là où il n'y a pas de chemin. Prions donc pour que la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ dissipe toutes les ténèbres de notre vie. Que la puissance de la Résurrection roule chaque pierre qui est un obstacle sur votre chemin afin que nous puissions tous rendre gloire et honneur au Christ Ressuscité. Amen


jeudi 9 avril 2020

Triduum Pascal, Vendredi Saint


Célébration de la Passion du Seigneur

Isaïe 52,13—53,12 
Ps 30 
Hébreux 4,14-15.5,7-9 
Jean 18,1—19,42

La célébration de ce deuxième jour du Triduum Pascal est marquée par quatre grandes parties, notamment, la liturgie de la Parole, la grande prière universelle, la vénération de la croix et le rite de la Communion. Le point focal de ce jour est la croix. Or au temps de Jésus, la croix était l’emblème de la malédiction et d’humiliation, de punition et de condamnation, de torture, de souffrance et de la mort. L’image d’une croix était quelque chose absurde et pleine de ressentiment. Elle suscitait la colère et l’amertume, la violence et la haine.

Mais Jésus a changé la perspective de la croix. Comme nous le révèle le récit de la Passion selon St Jean, le Fils de Dieu est crucifié et meurt pour la rédemption de l’homme. La croix est donc le signe sublime de l’amour de Dieu pour l’humanité. Avec Jésus, la croix devient le symbole d’amitié, de rédemption et de gloire. C’est sur la croix que le Fils de Dieu est glorifié et attire tous les hommes à lui. La croix est l’emblème de la victoire au lieu de la défaite, de la vie au lieu de la mort, du pardon au lieu de la condamnation.

Par sa douloureuse passion et sa mort, Jésus réalise la prophétie d’Isaïe concernant le Serviteur Souffrant. Méprisé et abandonné, broyé et crucifié, il porte sur lui nos souffrances et nos douleurs. Et par ses blessures, nous avons été guéris (Is. 52,13—53,12). En s’offrant comme victime pour la réparation de nos péchés, il est devenu le Grand Prêtre Eternel qui ne cesse d’intercéder pour nous. Parce que lui-même a passé par la souffrance, il est capable de compatir avec nous dans nos souffrances (Héb. 4,14-15.5,7-9).

En ce jour donc, nous sommes invités à contempler le mystère de la croix, à contempler Jésus crucifié par amour pour nous. Cette contemplation doit éveiller en nous un sentiment de gratitude envers le Seigneur, de regret pour nos péchés qui lui ont causé cette grande douleur, et reconnaître dans la croix la source de notre salut, consolation et notre espérance. Que le mystère de la croix resplendisse dans nos cœurs.  Amen


mercredi 8 avril 2020

Triduum Pascal, Jeudi Saint


Messe du Soir en Mémoire de la Cène du Seigneur

Exode 12,1-8.11-14 
Ps 115 
1Corinthiens 11,23-26 
Jean 13,1-15

La Messe de la Sainte Cène ouvre le Triduum Pascal, le temps privilégié où l’Eglise commémore l’œuvre de notre rédemption accomplie par Jésus Christ. Le point focal de notre célébration ce soir est le Cénacle. Trois évènements sont célébrés au cours de cette liturgie: 

 1- Le don du commandement nouveau de l’amour, exprimé dans le lavement des pieds comme geste concret du service;
2- L’institution de l’Eucharistie  comme signe de l’amour et de la présence du Christ;
3- L'institution du sacerdoce ministériel pour perpétuer cette présence parmi nous. 

La première lecture nous rapporte l’institution de la Pâque juive, comme souvenir du repas précédant l’exode, c’est-à-dire la libération des fils d’Israël de l’esclavage égyptien. St Paul dans la deuxième lecture nous parle de l’institution de l’Eucharistie. Instituée par le Christ lui-même au cours de son dernier repas avec ses disciples, l’Eucharistie reste le mémorial de la Passion et la mort du Christ. 

Dans l’Eucharistie, c’est Jésus lui-même qui se donne à nous : « Ceci est mon Corps, livré pour vous…» « Ceci est la coupe de mon Sang, le Sang d’Alliance Nouvelle … » En ces mots, Jésus disait à ses disciples qu’il inaugurait une nouvelle Pâques, non avec le sang de l’agneau mais avec son propre Sang. C’est donc ce don de soi qui nous introduit au cœur du mystère pascal, qui donne sens à sa Passion, sa mort et sa résurrection. Car Jésus célèbre sa Pâques en s’offrant lui-même comme l’agneau pascal pour la rédemption du monde. Et chaque fois que nous célébrons l'Eucharistie, c'est Jésus qui s'offre encore pour notre rédemption.

Aujourd’hui encore, Jésus nous invite à imiter son amour, peut-être non à mourir héroïquement pour les autres même si cette forme d’amour ne manque pas de nos jours. Mais en posant des gestes concrets d’amour, d’humilité et de don de soi ; car la vie pleine de sens est celle qui se donne, une vie vécue pour les autres. En ce jour, rendons grâce au Seigneur pour cette Alliance Nouvelle et Eternelle inaugurée dans le Sang de son Fils, source de notre salut. Invoquons sa miséricorde afin qu’il intervienne dans notre histoire et nous délivre du drame pandémique du COVID-19 que nous vivons en ces temps. Enfin, prions pour les prêtres afin qu’ils soient authentiques ministres du mystère qui leur a été confié et d’accomplir ce ministère avec amour, sincérité, fidélité et sainteté. Amen.

vendredi 3 avril 2020

Dimanche des Rameaux, Année A


Procession : Matthieu 21,1-11
Messe : Isaïe 50,4-7 ; Psaume 21(22) ; Philippiens 2,6-11 ; Matthieu 26,14—27,66

Aujourd’hui, nous voici au début de la Semaine Sainte, ou «la Grande Semaine». Durant cette semaine, nous sommes appelés à suivre et à revivre avec Jésus les derniers moments de sa vie terrestre. Néanmoins, c’est vraiment une condition triste que nous ne pouvons pas célébrer et vivre cette semaine comme nous en avons l’habitude, à cause de l'urgence sanitaire, résultat de la pandémie du Covid-19. Cependant nous devons accueillir avec gratitude le chemin qui nous est tracé par le Seigneur, car tout est grâce. C’est pourquoi j’invite vivement chacun de vous à rester en communion avec nous prêtres afin de vivre avec beaucoup de bénéfices les diverses célébrations qui marqueront la semaine.

Dans la liturgie d’aujourd’hui, nous commémorons l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem. Parmi les acclamations, jubilations et chants d’hosanna, Jésus entre dans la ville sainte où il devrait souffrir, mourir, être enterré et ressusciter d’entre les morts (Matt. 21,1-11). Alors que la procession célèbre, en ses multiples aspects, le triomphe et la victoire de Jésus, les lectures de la Messe évoquent les dures et pénibles conditions de cette victoire : les persécutions endurées comme le Serviteur Souffrant (Is. 50,4-7), son dépouillement, son humilité et son obéissance jusqu’à la mort sur la croix (Phil. 2,6-11), et sa douloureuse passion (Matthieu 26,14—27,66).

En écoutant ces lectures, nous ne pouvons pas ne pas nous poser certaines questions. Combien de fois n’avons-nous pas trahi ceux qui nous ont fait confiance? Combien de fois n’avons-nous pas soumis nos frères et sœurs à des traitements ignobles et injustes? Combien de fois n’avons-nous pas été complice des atrocités contres les autres et de la condamnation des innocents? Combien de fois n’avons-nous pas sacrifié les autres sur nos autels d’égoïsme et d’intérêts personnels ou par jalousie?

Dans tous les cas, que nous soyons acteurs ou victimes de ces actes ingrats et injustes, rappelons-nous toujours que Dieu sauvera le juste. Il viendra à son secours, le relèvera et l’exaltera. Par ailleurs, en cette Semaine Sainte, n'oublions pas que Jésus est allé librement à Jérusalem pour mourir pour notre rédemption. Ainsi, implorons sa miséricorde sur notre monde en péril. Demandons-lui aussi la grâce de vivre cette semaine avec foi et dévotion. Amen