lundi 31 octobre 2022

SOLENNITÉ DE TOUSSAINT

Lectures

Apocalypse 7,2-4.9-14

Psaume 23 (24)

1Jean 3,1-3

Matthieu 5,1-12

 

Méditation

Nous célébrons aujourd'hui la Solennité de la Toussaint. Nous appliquons souvent le titre de « Saint ou Sainte » aux catholiques qui se sont distingués par une vie de foi féconde, un témoignage héroïque du Christ dans le martyre ou une vie de vertus évangéliques exemplaires, et qui ont été canonisés ou béatifiés par l'Église. Mais la célébration de «Tous les saints» fait référence à cette multitude d'hommes et de femmes, d'enfants et de vieillards, chrétiens et non chrétiens, de toutes les générations, dont la vie sur la terre a plût à Dieu et qui sont maintenant avec Lui au paradis. 

 

Dans la première lecture, saint Jean nous raconte sa vision de 144 000 personnes venant des douze tribus d'Israël. Mais il vit aussi une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes les nations, tribus, peuples et langues ». Ils étaient vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main devant le trône de Dieu et de l'Agneau. Ils venaient de la grande détresse, et avaient blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau (Ap. 7,2-4.9-14).

 

Ils n'étaient pas des surhommes sur la terre, mais des hommes et des femmes ordinaires comme nous. Ce qui les distingue, c’est qu’ils ont été fidèles jusqu'au bout malgré tout. Ils ont fait preuve des vertus proclamées par notre Seigneur Jésus-Christ dans les Béatitudes, comme étant « la Charte de la Sainteté », et « les pistes vers le royaume des cieux » (cf. Matt. 5, 1-12). Par ailleurs, Saint Jean nous rappelle que Dieu nous a comblés de son amour et a fait de nous ses enfants. Mais ce que nous serons n'a pas encore été révélé. Notre espérance est donc de devenir semblables à lui quand nous le verrons tel qu'il est (1Jean 3, 1-3).

 

Ainsi, la sainteté n’est pas réservée à quelques privilégiés. Chacun de nous est appelé à être saint, à la perfection. Mais souvenons-nous que «la perfection ne consiste pas à faire des choses extraordinaires, mais à faire des choses ordinaires de façon extraordinaire». Bref, devenir saint, c’est rechercher le bien, faire le bien, et le faire bien par pur amour. Mais nous ne pouvons pas toujours bien faire le bien sans la grâce de Dieu. Demandons-lui donc la grâce afin de pouvoir suivre les pas des saints et contempler un jour sa gloire au ciel. Amen


Bonne Fête !!!

samedi 29 octobre 2022

31e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C



Lectures

Sagesse 11,22—12,2

Psaume 144 (145)

2 Thessaloniciens 1,11—2,2

Luc 19,1-10

 

Méditation

Les lectures de ce dimanche nous révèlent l’immensité de l’amour de Dieu pour ses créatures que nous sommes. En effet, le livre de la Sagesse fait trois affirmations significatives : (i) l’univers, y compris l’humanité, n’est qu’une minuscule goutte de rosée devant la grandeur de Dieu Créateur ; (ii) Tout ce qui existe a été voulu par Dieu qui a créé tout par pur amour ; rien n’existe par chance ou par accident ; (iii) Dieu est tendre et patient. Il pardonne les infidélités et reprend le pécheur pour qu’il se convertisse et vive. Sa patience est donc pédagogique.

 

C’est dans ce contexte de l’amour miséricordieux et salvifique de Dieu pour chacune de ses créatures qu’il faut comprendre la rencontre de Zachée avec Jésus dans l’Évangile. Toutes les descriptions que fait l’évangéliste Luc de Zachée visent à nous faire comprendre que Zachée était un pécheur public détestable par la foule. Cependant, c’était ce pécheur « à gros gain » qui attira le regard miséricordieux de Jésus. 

 

Zachée voulait voir Jésus, mais c’est plutôt Jésus qui le vit. Ayant ainsi reconnu Jésus comme le Seigneur, Zachée accepta avec joie l’auto-invitation de Jésus de demeurer dans sa maison. Cette rencontre transforma sa vie. Survint alors une conversion radicale, qui se manifesta en des gestes concrets, en des décisions concrètes. Dans cet épisode, Jésus nous révèle son identité et sa mission : Il est le Fils de l’Homme venu pour chercher et sauver ce qui était perdu

 

Ces lectures nous révèlent ainsi que Dieu aime chacun de nous. Malgré nos infidélités et nos égarements, malgré le jugement condamnateur des autres sur nous, nous demeurons les « fils d’Abraham », fils et filles de la promesse de Dieu. À cet effet, il nous aime et nous reprend après nos chutes afin que nous nous convertissions et vivions. La question pour nous aujourd’hui est donc celle-ci : sommes-nous prêts à descendre de nos arbres d’orgueil, de ressentiment, de culpabilité pour rencontrer Jésus-Christ ? Sommes-nous prêts à accueillir le salut qu’il nous offre ? Accepterions-nous de lui ouvrir nos cœurs ? 

Comme dans la prière de St Paul, daigne le Seigneur nous accorder sa grâce afin qu’il nous trouve dignes de notre appel et que son Fils notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ soit glorifié en nous. Amen 

 

samedi 22 octobre 2022

30e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C

 



Lectures

Ben Sirac le Sage 35,15-17.20-22

Psaume 33 (34)

2 Tim. 4,6-8.16-18

Luc 18,9-14

 

Méditation

La semaine dernière, la Liturgie de la Parole nous exhortait à persévérer dans la prière. Aujourd’hui, elle nous présente l’humilité comme la disposition intérieure indispensable pour une prière efficace. Car prier, c'est d'abord se mettre en présence de Dieu. Il nous faut donc reconnaître notre petitesse et notre indignité devant lui ; reconnaître notre besoin de sa miséricorde et de sa grâce. Prier c’est manifester notre dépendance vis-à-vis de Dieu.

 

En effet, dans l'évangile, Jésus adresse la parabole du pharisien et du publicain à ceux qui se croyaient justes et méprisaient les autres. Les deux hommes montèrent au temple pour prier. Alors que le pharisien regarde autour de lui (signe de distraction dans la prière) et voit le publicain, sa prière s’est transformée en un acte de jugement, se comparant avec les autres, se vantant de sa « piété » devant Dieu. Le publicain, au contraire, reconnaissant sa condition de pécheur et son besoin de la miséricorde de Dieu, n’osa même pas lever les yeux au ciel. Il pria en se frappant la poitrine : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » Selon Jésus, le publicain est rentré chez lui justifié, alors que le pharisien ne l'était pas.

 

Pour utiliser le langage de la première lecture, la supplication du publicain est parvenue au ciel et a traversé les nuées. Il a trouvé faveur devant Dieu, car Dieu écoute toujours la prière du cœur humble. Ainsi, demandons-nous : Sommes-nous humbles devant Dieu ? Sommes-nous souvent arrogants, jugeant et condamnant les autres même pendant nos prières ? Nos prières, en particulier pendant la Messe, se transforment-elles en temps de « commérages » comme celle du pharisien ? Faisons-nous parti de ceux qui pensent qu’ils n’ont pas besoin de la miséricorde de Dieu ? Pensons-nous que nous sommes mieux que les autres ? Que pouvons-nous apprendre du pharisien et du publicain ?

 

Enfin, comme St Paul, puissions-nous mener le bon combat au milieu des épreuves et difficultés de cette vie avec l’espoir de recevoir la couronne de gloire et de justice à la fin de notre course de foi, d’espérance et de charité. Que le Seigneur nous aide à vivre dans l’humilité. Souvenons-nous : « Quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé ». Que le Seigneur nous bénisse et nous garde. Amen

 

samedi 15 octobre 2022

29e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C

Lectures

Exode 17,8-13

Ps 121

2 Timothée 3,14—4,2

Luc 18,1-8

 

Méditation

La vie chrétienne est un cheminement de foi avec le Seigneur. Parfois, ce cheminement peut devenir difficile, fastidieux et fatiguant. Il peut nous arriver d’avoir de la peine pour avancer. Ainsi, les lectures d’aujourd’hui nous présentent la Parole de Dieu et la prière comme les deux ailes avec lesquelles nous pouvons nous élever et devenir des vainqueurs. En d’autres termes, elles nous invitent à avoir une vie de foi qui se nourrit de la Parole de Dieu et se fortifie dans la prière.

 

En effet, Saint Paul nous rappelle la centralité de la Parole de Dieu dans notre vie chrétienne. Il fait trois affirmations importantes : (1) Toute Écriture Sainte est inspirée de Dieu ; (2) la Sainte Écriture est un outil indispensable pour une bonne, sainte et féconde vie chrétienne ; (3) la Parole de Dieu doit être prêchée à temps et à contretemps pour convaincre, réprimander et encourager la communauté. Paul sait que la Parole de Dieu est une source inépuisable de force, une sorte de pharmacie dans la vie du chrétien.

 

Dans l'Évangile, Jésus dit à ses disciples la parabole de la veuve importune et du juge injuste afin de les encourager à prier toujours sans relâche. Car contrairement au juge injuste, Dieu ne tardera pas à entendre les cris de ses élus qui l'appellent jour et nuit. Cependant, notons que nous ne pouvons pas persévérer dans la prière si nous manquons de foi, car croire, c'est refuser de baisser les mains. Et ceci est démontré dans la bataille entre les Israélites et les Amalécites qui nous est racontée dans la première lecture.

 

Dans cette perspective, trois leçons peuvent être tirées de ce passage. D’abord, dans nos luttes quotidiennes, nous ne sommes jamais seuls. Dieu est toujours avec nous. Avec lui, la victoire est assurée. Ensuite, nous devons également participer à l’action rédemptrice de Dieu dans notre vie, car « Dieu qui nous a créés sans nous ne nous sauvera pas sans nous » (St Augustin). Nous devons aussi nous soutenir les uns les autres comme Aaron et Hour soutenaient les mains défaillantes de Moïse. Enfin, nous ne devons jamais abandonner même lorsque la bataille dure jusqu’au soir ; même si l'ennemi semble être fort à certains moments, n’abdiquons jamais. Fortifions nos mains défaillantes, levons-les vers le Seigneur dans la prière, car notre secours vient de Lui qui a fait le ciel et la terre. Amen

samedi 8 octobre 2022

28e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C

Lectures

2 Rois 5,14-17

Ps 97 (98)

2 Timothée 2,8-13

Luc 17,11-19

 

Méditation

Montrer de l’appréciation et de la gratitude même pour de petites choses est la marque d’une âme noble, tandis que l’ingratitude peut être considérée comme une lèpre dangereuse pour une âme chrétienne. En effet, dire « Merci » peut sembler parfois trop simple et non nécessaire, mais il est de bon sens d’être reconnaissant même pour les petites choses. Esther Johnson a écrit : « Une âme pleine de gratitude est comme une rivière pleine d’eau qui ne tarit jamais ». Ainsi, les lectures d’aujourd'hui nous invitent à cultiver le sens de la gratitude. Naaman le Syrien dans la première lecture et le Samaritain dans l’Évangile rendent grâce respectivement à Élisée et à Jésus pour avoir été guéris de leur lèpre; et l’apôtre Paul nous rappelle la reconnaissance due à Dieu pour les bienfaits de la rédemption que nous avons reçus en Jésus-Christ.

 

Comme on peut le constater, les actes de gratitude de Naaman et du Samaritain ne sont pas de simples gestes de politesse, mais l’expression d’une vraie foi. Par conséquent, trois leçons peuvent être tirées des lectures d’aujourd'hui.

 

Premièrement, nous devons rendre grâce à Dieu toujours, partout et pour tout. Car sa fidélité et sa bonté envers nous sont infinies. Et le moyen privilégié pour le faire est l’Eucharistie, du grec eukaristia (action de grâce). Deuxièmement, apprenons à montrer de la gratitude et de l’appréciation les uns envers les autres, même dans les petites choses. Enfin, nous ne devrions pas être bouleversés ou déçus lorsque nous ne recevons pas d’appréciation ou de gratitude des autres pour un bien fait. Le commentaire de Jésus sur le retour du Samaritain montre qu’il ne se souciait pas de l’honneur et l’appréciation qu’il aurait reçu pour ce qu’il avait fait pour les dix lépreux, mais plutôt de l’échec des neuf autres lépreux qui n’étaient pas revenus pour rendre gloire à Dieu.

 

Comme ces neuf lépreux, nous manquons souvent de reconnaissance envers Dieu pour les bonnes choses qu’il nous a données. Mais rappelons-nous toujours de l’exhortation de saint Paul : « En toute circonstance, rendez grâce, car c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus » (1Thes. 5, 18). Comme la Vierge Marie dans le Magnificat ou Saint François d’Assise dans son Cantique des Créatures (ou Cantique du Frère Soleil)apprenons à louer le nom de Dieu toujours et partout, à lui dire merci pour tout. Qu’il nous bénisse et nous enseigne comment être reconnaissants à chaque instant de notre vie. Amen

samedi 1 octobre 2022

27eme DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNÉE C



Lectures

Habacuc 1,2-3 ;2,2-4

2 Timothée 1,6-8.13-14

Luc 17,5-10

 

Méditation

L’expérience de la souffrance et du mal dans nos vies et dans le monde est une grande épreuve à notre foi en Dieu. Parfois, Dieu semble silencieux et loin de nous. Nous pensons qu’il ne se soucie pas de nous. Dans de telles situations, nous devenons impuissants et désespérés ; nous nous indignons contre lui parce qu’il ne répond pas à notre prière comme nous l’aurions voulu. Ainsi, l’expérience du prophète Habacuc dans la première lecture ne nous est pas étrangère. Il interroge Dieu pour son silence apparent face au déchaînement de la violence, au mal, à la destruction, aux injustices, à l’insécurité, à la misère et aux conflits en Israël. Pourquoi n'intervient-il pas quand son peuple est sous le joug de Babylone (les Caldéens) ? Mais Dieu lui assure que sa promesse sera accomplie et ne décevra pas. Même si elle paraît tarder, il faut être patients et attendre son accomplissement. Et ceci nécessite la foi. 

 

Il n’est donc pas étonnant que, dans l’évangile, les disciples de Jésus lui aient demandé : « Seigneur, augmente en nous la foi ». Jésus leur répond qu’avec peu de foi, nous pouvons faire ce qui semble impossible. Comme l’implique la parabole du serviteur obéissant et consciencieux, la foi signifie faire la volonté du maître, c’est-à-dire obéir à la volonté de Dieu. Parfois, cela demande de faire des sacrifices pénibles, en particulier lorsque la volonté de Dieu semble ne pas correspondre à notre désir ou à nos plans.

 

Dans la deuxième lecture, saint Paul encourage Timothée à rester fidèle et ferme malgré les difficultés relatives à son ministère pastoral. Il est à noter que saint Paul avait écrit cette lettre alors qu'il était en prison. C'est pourquoi son exemple mérite d'être imité. Il était en prison, mais il continuait à exercer son ministère et à penser au bien des autres. Malgré les difficultés et les afflictions liées à l’annonce de l’Evangile, il n'avait pas perdu la foi. Souvenons-nous donc que nous servons un Dieu vivant et fidèle. Il n'abandonnera ni ne décevra ceux qui lui font confiance. Il a promis et il l’accomplira. Puisse-t-il augmenter notre foi de manière à rester fermes et à avancer dans notre marche de foi malgré tout. Amen