mercredi 31 mars 2021

Triduum Pascal, Jeudi Saint


Exode 12,1-8.11-14 

Ps 115 

1Corinthiens 11,23-26 

Jean 13,1-15

 

Messe du Soir en Mémoire de la Cène du Seigneur

 

La Messe de la Sainte Cène ouvre le Triduum Pascal, le temps privilégié où l’Eglise commémore l’œuvre de notre rédemption accomplie par Jésus Christ. Le point focal de notre célébration ce soir est le Cénacle. Trois évènements sont célébrés au cours de cette liturgie : 

-       Le don du commandement de l’amour, exprimé dans le lavement des pieds comme geste concret de service

-       L’institution de l’Eucharistie comme signe de l’amour du Christ pour nous 

-       L’institution du sacerdoce ministériel pour perpétuer la présence du Christ parmi nous 

 

Ce qui tient ces trois dons ensemble, c’est l’amour de Jésus pour nous. Ainsi, toutes les lectures nous aident à comprendre cet amour gratuit du Christ, lui « qui nous aima jusqu’au bout ». En effet, la première lecture rapporte l’institution de la Pâques juive, comme souvenir du repas précédant l’exode.  La deuxième lecture nous parle de l’institution de l’Eucharistie : instituée par le Christ lui-même au cours du « repas d’adieu » avec ses disciples, l’Eucharistie reste le mémorial de la Passion et la mort du Christ. 

 

Dans l’Eucharistie, c’est Jésus lui-même qui se donne à nous : « Ceci est mon Corps, livré pour vous… » « Ceci est la coupe de mon Sang, … » en ces mots, Jésus disait à ses disciples qu’il inaugure une nouvelle Pâques, non avec le sang de l’agneau mais avec son propre Sang. Oui, « il n’y a plus de grand amour, nous dit-il, que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » (Jean 15,13). C’est donc ce don de soi qui nous introduit au cœur du mystère pascal. C’est ce grand amour qui donne sens à sa Passion, sa mort et sa résurrection.

 

Aujourd’hui encore, Jésus continue de s’offrir sur les autels de nos églises comme expression de son amour. Puissions-nous accueillir cet amour miséricordieux et y répondre avec un élan de don total de soi en posant des gestes concrets d’amour, d’humilité et de service ; car la vie pleine de sens est celle qui se donne, celle vécue pour les autres. En ce jour, rendons grâce au Seigneur pour cette Alliance Nouvelle et Éternelle inaugurée dans le Sang du Christ, source de notre salut. Prions aussi pour les prêtres afin qu’ils deviennent authentiques ministres du mystère qui leur a été confié et d’accomplir ce ministère avec amour, sincérité, fidélité et sainteté. Amen.

 

samedi 27 mars 2021

Dimanche des Rameaux, Année B



Procession : Marc 11,1-11

Messe : Isaïe 50,4-7 

             Phil. 2,6-11 

             Marc 14,1 – 15,47

 

Aujourd’hui, nous voici au début de la Semaine Sainte, «la Grande Semaine ». Durant cette semaine, nous sommes appelés à suivre et à revivre avec le Christ les derniers moments de sa vie terrestre. Ainsi, nous commémorons aujourd’hui l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem, la ville où il va souffrir, mourir, être enterré et ressusciter d’entre les morts. Parmi les acclamations, jubilations et chants d’hosanna, Jésus entre dans la ville sainte comme un humble et obéissant serviteur pour accomplir la mission de notre rédemption. La foule le célèbre comme le Roi-Messie. 

 

En contraste, les lectures de la Messe nous parlent de la Passion et mort du Christ. Ainsi, des chants d’hosanna de l’entrée triomphale, nous passons au « crucifie-le » de la Passion. Mais l’attitude de Jésus reste la même : l’humilité et le silence. Il supporte la trahison de Judas Iscariote, l’abandon de ses propres amis, la haine des Pharisiens, des grands prêtres et des scribes, la condamnation injuste de Pilate, la flagellation des soldats, les injures et les malédictions de la foule, l’humiliation et le supplice de la croix en obéissance au Père pour notre salut. 

 

En écoutant ces lectures, nous ne pouvons pas ne pas nous poser certaines questions. Combien de fois n’avons-nous pas trahi ceux qui nous ont fait confiance ? Combien de fois n’avons-nous pas soumis nos frères et sœurs à des traitements ignobles et injustes ? Combien de fois n’avons-nous pas été complices des atrocités contre les autres et de la condamnation des innocents ? Combien de fois n’avons-nous pas sacrifié les autres sur nos autels d’égoïsme et d’intérêts personnels ?

 

Dans tous les cas, que nous soyons auteurs ou victimes de ces actes ingrats et injustes, rappelons-nous toujours que Dieu sauvera le juste. Il viendra à son secours, le relèvera et l’exaltera. Le juste ne sera pas confondu. Daigne le Seigneur nous aider à vivre cette semaine avec foi et dévotion. Amen 

 

Bonne célébration et fructueuse Semaine Sainte

 

 

samedi 20 mars 2021

5e Dimanche de Carême, Année B

 


Jérémie 31,31-34

Psaume 50,3-4.12-15

Hébreux 5,7-9

Jean 12,20-30

 

 

En ce dimanche qui précède le dimanche des Rameaux, les textes liturgiques nous mènent pas à pas au mystère Pascal. La première lecture annonce la conclusion d'une nouvelle alliance entre Dieu et son peuple, une alliance pas comme celle du Sinaï mais une alliance inscrite au plus profond  du cœur de l’homme (Jér. 31,31-34). Selon la deuxième lecture, Jésus est le modèle de l'obéissance. Il a accepté l’humiliation de la mort sur la croix dans l'obéissance au Père devenant ainsi la cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent (Héb. 5,7-9).

 

Dans l'évangile, saint Jean raconte l'épisode des Grecs qui voulaient voir Jésus. C’était dans la semaine de la fête de la Pâque juive. A cette requête, Jésus annonce que son «heure» est venue, c'est-à-dire l'heure de sa Passion. Il le fait en utilisant deux images qui expriment le paradoxe de sa mort : l'image du grain de blé tombé en terre; et celle de son élévation. Ainsi, j’aimerais vous proposer deux pistes de méditation.

 

Premièrement, l’heure de la crucifixion de Jésus n’était pas une heure de défaite, mais l’heure de son triomphe, de sa glorification et de son exaltation. Sa mort n’était pas la fin, mais le début d’une nouvelle étape de la relation de Dieu avec l’humanité. Car l'heure de la croix, qui semblait être l'heure la plus sombre de l'histoire, était en fait la source du salut et de la rédemption pour l'humanité. Ainsi, si nous voulons voir Jésus, il faut lever les yeux et le contempler sur la croix.

 

Deuxièmement, si nous voulons avoir part à la vie et à la gloire de Jésus, nous devons aussi devenir comme des grains de blé. Le grain tombé en terre se décompose, germe et puis grandit pour produire une nouvelle vie. De même la fécondité dans l’ordre spirituel doit passer par des moments d’humiliations, d’angoisse et de souffrance. Il nous faut mourir pour vivre, perdre pour gagner, laisser tomber les vieilles habitudes pour nous conformer à la volonté de Dieu. Ainsi, nous pourrons célébrer avec joie la Pâques de notre rédemption.

 

En ce jour donc, demandons au Seigneur la grâce de « regarder à l’intérieur de la croix » et de saisir le mystère que nous révèle la mort du Christ. Qu’il nous accorde le courage de fixer nos regards toujours sur le Christ Crucifié, afin de trouver l’inspiration pour le suivre jusqu’au bout. Amen

Bonne marche vers Pâques 

 


samedi 13 mars 2021

4e Dimanche de Carême, Année B



2 Chroniques 36,14-16, 19-23

Psaumes 136,1-6

Éphésiens 2,4-10

Jean 3,14-21

 

De même que le serpent de bronze fut élevé par Moise dans le désert ...


Le quatrième dimanche de Carême est souvent appelé «dimanche de Laetare» ou dimanche du « réjouir ». La raison de cette invitation à la joie est l'amour de Dieu: nous nous réjouissons, parce que Dieu nous aime. Il est patient et ne se lasse jamais de nous aimer malgré nos infidélités, nos péchés et nos faiblesses.

 

La première lecture nous raconte que les chefs des prêtres et tout le peuple d’Israël multipliaient les infidélités. Ils imitaient les abominations des nations païennes et refusèrent d’écouter les messagers de Dieu qui les appelaient à la conversion. Cette conduite fut la cause de leur désastre : le temple de Jérusalem fut détruit ; le peuple fut déporté en exil. C’était une expérience amère (cf. Ps 136). Mais alors, Dieu intervint et les délivra par la main du roi Cyrus de Perse qui permit leur retour à Jérusalem.

 

Selon Saint Paul, Dieu nous a tellement aimés avec tant d'amour, il est riche dans sa miséricorde. Quand nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a amenés à la vie avec le Christ. Voilà le dessein bienveillant de Dieu pour nous.

 

Dans l’Evangile, Jésus s’entretient avec Nicodème. Il révèle que Dieu a tant aimé le monde qu'il nous a envoyé son Fils unique afin que quiconque croit en lui soit sauvé. Le Fils de Dieu n'est pas venu pour condamner le monde, mais pour sauver le monde. Pour nous aider à mieux apprécier cette grâce merveilleuse et cet amour de Dieu, Jésus fait référence à l’épisode du serpent de bronze dans le désert (cf. Nb 21, 6-9).

 

Comme le serpent élevé par Moïse était un symbole de consolation et de guérison pour les Israélites dans le désert, Jésus crucifié devient aussi le signe de notre salut, signe de l’amour de Dieu pour nous. Avec Jésus, la croix n’est plus le symbole d'humiliation et de torture, de la mort et de la condamnation, mais l'emblème de l'amour, du pardon et de la rédemption. En regardant Jésus sur la croix, nous découvrons l’amour inestimable et la miséricorde infinie de Dieu. Ainsi, nous ne devons pas nous décourager quand nous voyons nos limites, nos péchés, nos faiblesses. Car Dieu est plus grand que nos faiblesses, que nos infidélités, que nos péchés. Qu’il nous aider à toujours lever les yeux sur Celui qui a été crucifié pour nous. Amen.

samedi 6 mars 2021

3e Dimanche de Carême, Année B




Exode 20,1-17 

Psaume 18

1Corinthiens 1,22-25

Jean 2,13-25

 

Le Carême est un cheminement vers Pâques, commémoration de l’Alliance Nouvelle et Eternelle que Dieu a conclue avec l’humanité en son Fils Jésus Christ. Dans la première lecture, Dieu donne le «Décalogue» ou les Dix Commandements au peuple d’Israël qu’il a libéré de l’esclavage Egyptien. Ainsi Dieu fait de ce peuple un peuple de lois et de droit. Israël devient le peuple de l’alliance. Ces lois ne sont donc pas une limitation à la liberté du peuple, mais l’expression de la liberté que Dieu offre à son peuple.

 

L’épisode de la purification du Temple présentée par l’évangéliste Jean exprime le zèle jaloux que Jésus attache à la sainteté du temple, symbole de la présence de Dieu parmi son peuple. Jésus chasse les vendeurs et les changeurs de monnaie du Temple parce qu’ils ont transformé cette Maison de prière en une maison de trafic, un supermarché, une caverne de bandits.  Lorsque les Juifs l’interpellèrent sur son autorité, Jésus leur répondit : «Détruisez ce Temple, et en trois jours, je le relèverai».

 

Le texte explique qu’il parlait du temple de son corps. Jésus faisait donc référence à sa mort et sa résurrection, évènement que nous célébrerons à la Pâques. Oui, la croix et la résurrection sont les évènements qui illuminent notre marche de Carême et constituent le fondement de la prédication chrétienne. Mais comment le Messie pourrait-il être condamné à mort ? Comment peut-on expliquer la souffrance et la mort du Fils de Dieu ?

 

Toute réponse à ces questions ne peut que révéler le paradoxe de la croix : scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais manifestation de la sagesse et puissance de Dieu. La croix témoigne donc de l’amour fou de Dieu pour nous. Cette « folie de Dieu est plus que la sagesse humaine, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme », nous dit St Paul.

 

Daigne le Seigneur nous accorder la grâce de purifier nos cœurs pour la célébration de notre rédemption en son Fils mort et ressuscité. Amen