samedi 26 septembre 2020

26e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A


Ézéchiel 18,24-28

Psaumes 24,4-9

Philippiens 2,1-11

Mathieu 21,28-32

 

L'homme est libre et versatile. Mais il faut de l’humilité et un grand courage pour changer de comportement ou renoncer aux mauvaises habitudes. Dans la première lecture, à travers le prophète Ézéchiel, Dieu fait comprendre aux Israélites que changer de comportement et faire le bien, c’est vivre! Car Dieu agit avec justice envers nous ; il pardonne au pécheur qui se repent et récompense celui qui persévère dans le bien. Chacun est responsable de ses actes.

 

Dans l'Évangile, l’évangéliste St Matthieu nous rapporte la parabole des deux fils. La parabole consiste d'un père qui dit à l'un de ses deux fils d'aller travailler dans sa vigne. Le fils refusa mais changea d'avis plus tard et partit. Le deuxième fils s’empressa de dire oui, mais n’y alla pas. Evidemment, c’était le premier fils qui fit la volonté du père, tandis que le second manqua à sa parole.

 

En fait, notre salut exige une constante conversion et une obéissance infaillible à la volonté de Dieu. Sur ce, saint Paul nous exhorte, dans la deuxième lecture, à avoir les mêmes dispositions que Jésus-Christ, à le prendre comme notre modèle d'amour désintéressé, d’humilité et d'obéissance inconditionnelle à Dieu. Car il a été obéissant au Père jusqu'à la mort, même la mort sur une croix. C’est pourquoi, Dieu l’a exalté et l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au Nom de Jésus, tout genou fléchisse et toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur!

 

Ainsi, évitons la cupidité et les ambitions égoïstes, restons fidèles à nos engagements pour construire des communautés d’amour et de communion fraternelle. En tant que prêtres, religieux ou religieuses, mariés, fonctionnaires publics, etc., nous faisons des promesses ou prêtons serment pour exprimer le sérieux que nous attachons à ce que nous voulons être ou voulons faire. Devrions-nous nous demander sincèrement si nous avons été fidèles, nous nous rendrons compte que parfois, nous n'avions pas tenu la parole donnée comme le second fils dans la parabole.

 

Mais ce n'est pas la fin de l'histoire. Nous pouvons encore changer ; faire un demi-tour pour prendre le chemin de la fidélité et du bien. Car personne ne peut être prisonnière de son passé. Souvenons-nous: "ce n'est qu'un imbécile qui ne change pas d'avis." Que Dieu nous bénisse et nous garde! Amen

samedi 19 septembre 2020

25e Dimanche Ordinaire, Année A

 


Isaïe 55,6-9

Psaumes 145

Philippiens 1,20-24.27

Matthieu 20,1-16

 

La liturgie d’aujourd’hui nous offre de riches lectures pour notre méditation. Dans la deuxième lecture, saint Paul exprime son dilemme en attendant sa condamnation en prison. Il a hâte d'être avec le Christ dans les cieux, mais en même temps, il veut continuer à servir le cours de l'Évangile afin d’amener les gens à Dieu.

 

Dans l'évangile, la parabole des ouvriers de la vigne, ou mieux encore, la parabole des ouvriers de la onzième heure, défie toute logique humaine, surtout en termes de juste salaire sur le marché du travail. Selon le raisonnement humain, un propriétaire foncier qui engage des ouvriers à différentes heures de la journée mais leur donne le même salaire peut difficilement être considéré comme juste. Mais le point principal de la parabole est que Dieu (le maître du domaine) veut que tous soient «payés», c'est-à-dire qu'ils reçoivent la vie éternelle. Il veut que tous soient sauvés, indépendamment de l'heure de leur appel.

 

Dans cette perspective, cette parabole illustre bien comment la grâce et la miséricorde de Dieu agissent dans nos vies. Dieu nous appelle là où nous sommes et à différentes heures de la journée. Par exemple, certains d'entre nous ont été baptisés enfants, d'autres adultes, et d'autres encore au soir de leurs vies. Mais ce qui est plus important, c'est que nous sommes tous accueillis par Dieu: «Car les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.» Dieu nous bénit non par mérite mais par pure grâce.

 

Ainsi, Dieu nous rappelle à travers le prophète Isaïe que ses pensées ne sont pas nos pensées, et nos chemins ne sont pas ses chemins. Car il est généreux dans son pardon et veut que le pécheur et le méchant abandonnent leurs mauvaises voies et reviennent à lui. Il est proche de tous ceux qui le recherchent. Il n'exclut personne. De cette façon, il serait déplacé de notre part de nous énerver, de récriminer et d’envier les autres lorsqu’ils partagent la générosité de Dieu. Ce fut l'erreur des premiers ouvriers qui se plaignirent parce qu'ils avaient reçu le même salaire que les derniers venus.

 

Au lieu de calculer les heures de notre travail, prions pour que tous reçoivent le Christ afin que nous ayons tous la vie éternelle. Que Dieu nous bénisse et nous garde. Amen

samedi 12 septembre 2020

24e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A


Ecclésiastique 27,30-28: 7

Psaume 102,1-4.9-12

Romains 14,7-9

Matthieu 18,21-35

 

L'une des choses les plus difficiles à faire en tant qu'humains est de pardonner. Nous demandons facilement pardon à Dieu et aux autres, mais il nous est souvent difficile de pardonner aux autres.  Par conséquent, les lectures d’aujourd’hui nous aident à apprendre à pardonner à l’exemple de Dieu qui ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous rend pas selon nos fautes (cf. Ps 102). Comme nous le rappelle saint Paul, que nous vivions ou mourions, nous appartenons au Seigneur. Le Christ est mort pour nos péchés afin que nous puissions vivre pour Dieu. Ainsi, il serait incongru de demander pardon à Dieu et refuser le pardon à son prochain.

 

L’évangile rapporte qu’après l’enseignement de Jésus sur la correction fraternelle, Pierre lui demande: « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. » En d'autres termes, il faut pardonner indéfiniment, sans compter. Ensuite, Jésus donne la parabole du serviteur impitoyable. Par rapport à ce que le serviteur devait à son maître (dix mille talents), la dette de son compagnon (cent denarii) n'était rien.  Et pourtant, il le jeta en prison.

 

Dans l'histoire, Jésus utilise une image très frappante, celle d'une prison, comme pour nous dire qu'un cœur impitoyable crée sa propre prison. Chaque fois que nous ne pardonnons pas, nous nous mettons en prison comme le serviteur impitoyable. Oui, notre incapacité à pardonner érige des murs d'amertume et de ressentiment en  nous et autour de nous. Pardonner, c'est donc se libérer de la prison, car le pardon est une puissance qui libère.

 

Par conséquent, Ben Sirach nous enseigne que le ressentiment, la rancune, la colère et la vengeance sont des choses horribles; elles sont comme un cancer qui ronge le cœur et les poumons de celui qui ne pardonne pas. Par ailleurs, notre désir de vengeance nous empêche de recevoir la miséricorde de Dieu. "Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? ». Par conséquent, il nous invite à contrôler notre colère, à éviter la vengeance et à pardonner à nos prochains pour l'amour de Dieu.

 

Il est vrai, pardonner n'est pas facile, surtout lorsque la blessure est profonde. Mais nous devons nous rappeler de nos propres faiblesses, de notre néant ainsi que de notre besoin de miséricorde et de pardon. Prions donc le Seigneur de nous donner des cœurs compatissants et indulgents afin de pardonner comme lui. Amen

samedi 5 septembre 2020

23e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A

 


Ézéchiel 33,7-9

Psaume 94 (95)

Romains 13,8-10

Matthieu 18,15-20

 

Par notre baptême, nous sommes devenus membres de la famille de Dieu. En tant que frères et sœurs, nous devons être soucieux du bien-être les uns des autres et promouvoir la stabilité et la coexistence pacifique dans nos familles, nos lieux de travail, nos paroisses, etc. A ce titre, St Paul nous exhorte à n'avoir de dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel, car l'amour est l’accomplissement parfait de la loi (Rom. 13: 8-10). Si l'amour consiste à rechercher le bien de l'autre, alors nous devons rechercher le bien et le salut de nos frères et sœurs. Nous devons devenir gardiens les uns pour les autres afin que personne ne s'égare ou ne se perde. Et si un s’égare, nous avons la responsabilité de le ramener au bercail.

 

Ainsi, la première lecture nous rappelle que nous avons été institués «sentinelles», c'est-à-dire gardes ou guetteurs, dans nos communautés respectives (Ez. 33: 7-9). Un guetteur est un symbole de sécurité. Jour et nuit, il veille sur les autres. Il les avertit d'un danger imminent et des conséquences possibles de leurs actes.

 

Dans l'Évangile, Jésus nous propose une procédure en trois étapes pour nous réconcilier avec un frère qui nous a offensé. C'est ce que nous appelons l'art de la correction fraternelle. La correction fraternelle exige la charité, la discrétion, l'humilité et la prudence. Elle vise à aider le coupable à changer ses habitudes et à réintégrer la communauté. La séparation et l'exclusion doivent être le dernier recours, lorsque tous les efforts visant à reconquérir le frère s'avèrent vains (Matt. 18: 15-20).

 

Malheureusement, dans nos relations, dans nos foyers ou lieux de travail, nous adoptons souvent des attitudes diverses à l’égard du fautif. Soit nous sonnons la trompète pour informer tout le monde du mal fait, soit nous gardons le silence pour diverses raisons. Ou encore, nous attendons que l’autre vienne s'excuser et demander pardon. Mais Jésus nous enseigne une approche différente. Nous devons faire le premier pas vers la réconciliation chaque fois que le lien d'amour et de compréhension mutuelle est rompu. Cet art de la correction fraternelle n'est pas facile, car certaines personnes n’acceptent pas les corrections. Seul Dieu peut nous aider; d'où l'importance de la prière. Par conséquent, implorons le Seigneur d'adoucir nos cœurs pour accepter les corrections et choisir toujours le chemin de la réconciliation. Qu’il daigne nous apprendre à nous corriger les uns les autres dans la vérité et la justice. Amen

samedi 29 août 2020

22e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A

 


Jérémie 20,7-9

Psaume 62 (63)

Romains 12,1-2

Matthieu 16,21-27

 

Nous pensons souvent qu'accepter le Christ rend automatiquement la vie facile. C'est pourquoi beaucoup de nos contemporains sont attirés par «l'évangile de la prospérité». Par conséquent, les lectures d’aujourd’hui nous rappellent qu’être chrétien ou servir Dieu n’est pas une vie exempte de souffrances, de défis et de problèmes. Devenir disciple du Christ signifie embrasser le chemin de la croix et suivre Jésus chaque jour, comme Jésus lui-même nous le dit dans l’évangile d’aujourd’hui.

 

L’épisode suit immédiatement la confession de foi de Pierre selon laquelle Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant (dimanche dernier). Maintenant, Jésus annonce sa souffrance, sa mort et sa résurrection à ses disciples. Pierre, ne s'attendant pas à ce que le Messie-Libérateur tienne de tels propos, le réprimande. Mais Jésus dit clairement à ses disciples que cheminer avec lui implique le renoncement à soi-même, porter sa croix et le suivre. Il est vrai, nous nous comportons parfois comme Simon Pierre. Mais nous devons savoir que quiconque souhaite servir Dieu doit se préparer pour affronter les épreuves et les persécutions.

 

Dans la première lecture par exemple, le prophète Jérémie exprime son angoisse et sa souffrance à cause de la Parole de Dieu. Plus il essayait de ne pas parler au nom de Dieu à cause des persécutions et hostilités qu'il rencontrait, plus il ressentait une impulsion ardente de parler. Dans la seconde lecture, saint Paul exhorte les Romains à s'offrir en sacrifice vivant à Dieu. Il les exhorte aussi en ces termes: «Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait.»

 

Bien sûr, tout sacrifice implique la destruction ou l'abandon de quelque chose, généralement très importante et chère à celui qui fait le sacrifice. Ainsi, s'offrir en sacrifice signifie abandonner les comportements et attitudes que nous chérissons tant mais qui ne sont pas compatibles avec l'Évangile, puis suivre le Christ. En fait, il n'a jamais promis que le chemin serait facile; mais ce qu'il a promis, c'est sa présence infaillible même dans les moments difficiles. Par conséquent, nous devons continuer la marche malgré tout. Car sa miséricorde et sa grâce sont plus grandes que nos faiblesses et nos problèmes.

Puisse-t-il nous aider à ne jamais perdre courage mais à le suivre malgré les difficultés. Amen

samedi 22 août 2020

21e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A

Isaïe 22,19-23

Ps 137 (138)

Romains 11,33-36

Matthieu 16,13-20

 

La liturgie d’aujourd’hui nous présente l’épisode de la confession de foi de Pierre, ainsi que la déclaration de Jésus concernant les clés du Royaume des Cieux. La scène eût lieu dans la région de Césarée de Philippes. Dans un dialogue entre Jésus et ses disciples, il leur posa deux questions. La première était très générale et impersonnelle: « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » La seconde est plus personnelle et engageante: « Et vous, que dites vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Par illumination divine, Pierre répondit: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant! »

 

Alors Jésus lui déclara: «Heureux es-tu, Simon fils de Jonas (…) Et moi, je te le déclare: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église; et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux… » L’autorité de Pierre, symbolisée par ‘le pouvoir des clés’, a été préfigurée dans la première lecture. Par le prophète Isaïe, Dieu confia la clé de la maison du roi à Eliakim après l’avoir retirée à Shebna afin qu’il devienne un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. 

 

Ainsi, Dieu confie les clés de son Royaume à l'Église, et de manière particulière à Pierre et à ses successeurs (les papes). Désormais, l’Église est appelée non pas à condamner, à fermer ou à enfermer, mais à ouvrir les portes de la maison de Dieu, à tendre la main pour accueillir, et amener les âmes à Dieu. En fait, lorsque nous passons en revue l’histoire de l’Église à la lumière des lectures d’aujourd’hui, nous découvrons avec Saint Paul que les décisions de Dieu sont insondables et ses chemins sont impénétrables.

 

Dans cette perspective, prions pour l'Église, en particulier pour le Pape, en qui les clés du Royaume des Cieux sont confiées, afin qu'elle serve la libération, la guérison et le salut de toute l'humanité. Que le Seigneur fortifie notre foi défaillante et nous aide à dire comme Pierre: «Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant.» Amen!


Bon dimanche !!!

samedi 15 août 2020

20e Dimanche du Tepms Ordinaire, Année A

 

Isaïe 56,1.6-7

Psaume 66 (67)

Romains 11,13-15.29-32

Matthieu 15,21-28

 

Dieu est pour tous et non pour un petit groupe d’élites. Il aime tous les peuples et veut que tous soient sauvés. Mais seule la foi nous permet d'accueillir l'amour de Dieu. Voilà ce que nous révèlent les lectures de ce dimanche. Le prophète Isaïe proclame dans la première lecture que la bonté de Dieu se manifestera aussi aux étrangers, c'est-à-dire aux non-juifs. Son alliance sera étendue à toutes les nations, car sa « maison s’appellera ‘Maison de prière pour tous les peuples.’»

 

Dans la deuxième lecture, saint Paul exprime sa joie que les païens soient parvenus à la foi en Jésus et aient eu part à la miséricorde de Dieu. Car le rejet de notre Sauveur Jésus-Christ par les Juifs avait conduit à son acceptation dans le monde païen.

 

Dans l'évangile, Jésus répond à la prière d'une femme cananéenne persistante et loue sa grande foi. À première vue, l'attitude de Jésus envers la femme païenne semble étrange, surprenante et contradictoire avec ce que nous savons de lui. D’abord, malgré le fait que la femme criait et appelait Jésus à l'aide, Jésus l'avait simplement ignorée. Même les disciples ne sont pas intervenus en raison de leur compassion pour cette femme désespérée, mais parce que ses cris leur causaient des ennuis.

 

Ensuite, Jésus affirme qu’il n’avait été envoyé que vers les brebis perdues de la maison d’Israël, ce qui suggérait que le problème de la femme ne l’intéressait pas. Cette affirmation ne contredit pas seulement ce que nous avons entendu dans les deux premières lectures, mais nous amène également à nous demander ce que ferait Jésus dans les régions de Tyr et Sidon, territoires païens, s'il savait qu'il n'était envoyé que dans la maison d'Israël.

 

Cependant, ce qui est important de souligner est la foi de cette femme cananéenne en Jésus, le Fils de David. En fait, Jésus dit à la femme qu'«il n’est pas bien de prendre le pain des enfants (donc des Israélites) et de le jeter aux petits chiens. » Ces propos peuvent être offensifs, mais ils n'ont pas découragé la femme. Elle insiste dans sa requête et dit: «Oui, Seigneur, mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.» Sa foi et sa persévérance sont en effet impressionnantes et méritent d'être imitées. Comme cette femme, ne nous lassons jamais dans nos demandes à Dieu, même quand nous pensons qu'il les ignore.  Même lorsque nous faisons l'expérience de son silence, ne nous décourageons pas! Qu’il nous bénisse et nous garde tous dans son amour. Amen