vendredi 29 novembre 2019

1er Dimanche de l'Avent, Année A

Isaïe 2: 1-5
Ps 122
Romains 13: 11-14
Matthieu 24: 37-44

En ce premier dimanche de l'Avent, nous commençons une nouvelle année liturgique. Dans le langage courant, "avent" signifie la venue ou l'arrivée d'un événement important, d'une personne ou d'une invention. Dans le langage liturgique, on entend par «Avent» le temps préparatoire à la commémoration de la naissance de Jésus-Christ, célébrée le jour de Noël (25 décembre). Mais c’est aussi une période de joyeuse attente de la seconde venue de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est donc une saison de promesses, d'attente et de vigilance.

Dans la vision du prophète Isaïe, les jours arrivent où toutes les nations afflueront vers la montagne de la Maison du Seigneur. Cette vision invite tous les peuples à rechercher la présence de Dieu et à marcher sur ses voies. Car le Seigneur vient pour juger entre les nations; il vient pour établir la paix et l’harmonie parmi tous les peuples.

Dans l'Évangile, Jésus invite ses disciples à veiller et à se tenir prêts pour la venue du Fils de l'Homme. Car le Fils de l'Homme, dit-il, viendra en une heure à laquelle ils ne s'attendent pas. Selon lui, les contemporains de Noé étaient tellement submergés dans la poursuite des choses ordinaires qu’ils avaient oublié l'imminence du Déluge. Ils ne soupçonnaient absolument rien et furent soudainement détruits.

À l'approche de Noël, nous pouvons aussi nous préoccuper de savoir quoi porter, quoi manger, ou comment mieux profiter des congés de Noël tout en oubliant l'essentiel: se préparer pour la venue du Seigneur. C’est pourquoi saint Paul nous exhorte dans la deuxième lecture à sortir de notre sommeil, à rejeter les œuvres des ténèbres et à nous revêtir de l'armure de la lumière. Il nous invite à mener une vie honnête et honorable, évitant les comportements qui peuvent endormir notre conscience, notamment les orgies et l'ivresse, la débauche et la luxure, la rivalité et la jalousie.

Au début de ce temps de grâce et de préparation joyeuse, puissions-nous rechercher la présence du Seigneur à travers la prière et les bonnes œuvres afin qu'il puisse nous trouver prêts quand il viendra. Amen
Je vous souhaite une bonne année et une saison de l'Avent fructueuse !!!

samedi 23 novembre 2019

Solennité du Christ, Roi de l'Univers, Année C


2 Samuel 5,1-3
Colossiens 1,12-20
Luc 23,35-43

Nous célébrons aujourd'hui la solennité du Christ, Roi de l'univers, une solennité qui clôture l'année liturgique. Mais quel genre de roi est Jésus-Christ? Et quelle est l'extension de son royaume? En effet, les lectures nous présentent deux images contrastées de la royauté de Jésus-Christ. La deuxième lecture est un hymne qui célèbre la prééminence du Christ Jésus et de sa Seigneurie sur toute la création. D'autre part, l'Évangile nous présente Jésus rejeté, ridiculisé et crucifié.

Le point d'intercession est que nous ne pouvons pas célébrer la royauté de Jésus de Nazareth sans nous référer au "scandale" de la croix. Symbole de torture et de condamnation, la croix est devenue l'emblème de gloire, de la victoire et du salut. Le pouvoir du Christ réside précisément dans sa capacité à donner sa propre vie pour les autres. Par le sang de sa croix, il nous a offert la paix, la rédemption, le pardon de nos péchés et la réconciliation avec Dieu. En d'autres termes, au moment de sa crucifixion, Jésus s’est établi le Roi et le Sauveur de tous. Il n'est donc pas seulement «le Roi des juifs», mais le Roi de l'univers entier. Son royaume est éternel et universel.

Il est évident que Jésus est Roi, mais pas le genre de roi que ses contemporains et nous aujourd’hui aurions pu imaginer ou espérer. Humainement, nous associons les rois à la force et au prestige, à la noblesse et à la richesse. Les rois du monde sont entourés des personnes qu'ils commandent et tous sont leurs sujets. Souvent, les intérêts personnels et les ambitions égoïstes motivent leur règne et leurs décisions. Mais Jésus n'est pas un tel roi. Il est le Roi qui donne sa vie pour tous.

Dans la première lecture, toutes les tribus d’Israël ont reconnu leur besoin d’un roi, d’un roi capable de les protéger et de les conduire en guerre contre leurs ennemis. Ainsi, les anciens donnèrent l’onction à David comme roi à Hébron. Puissions-nous aussi reconnaître notre besoin de Jésus comme Roi et Seigneur de nos vies. Que nos dirigeants politiques reconnaissent la royauté de Jésus et le prennent pour modèle afin que notre monde soit un royaume de vérité et de vie, un royaume de sainteté et de grâce, un royaume de justice, d'amour et de paix. Amen

Bonne Fête !!!

vendredi 15 novembre 2019

33e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Malachie 3: 19-20
Ps 97: 5-9
2 Thessaloniciens 3: 7-12
Luc 21: 5-19

En ce dernier dimanche précédant la solennité du Christ Roi, qui marque la fin de l'année liturgique, les lectures nous parlent de la fin des temps. Dans la première lecture, le prophète Malachie annonce «le jour du Seigneur». Ce sera un jour terrifiant pour les orgueilleux, les méchants et les impies, car ils seront détruits. Mais pour les justes et ceux qui craignent Dieu, ce sera un jour de délivrance et de salut.

Dans l'Évangile, certaines personnes s’émerveillaient de la magnificence du temple de Jérusalem. Mais pour Jésus « des jours viendront, où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit ». Il annonce également les événements précurseurs de la fin des temps: tribulations, les faux prophètes, catastrophes naturelles, guerres, persécutions des croyants.

En fait, à chaque époque, les gens ont espéré que la fin du monde se produirait de leur vivant, comme c’était le cas des Thessaloniciens. Certains parmi eux, persuadés de l’imminence du retour du Christ, se conduisaient comme si le Jour du Seigneur était déjà arrivé et abolissaient les responsabilités quotidiennes surtout le travail. Mais pour l’apôtre, nous ne devons pas être trop excités et nous laisser décevoir par les faux prophètes. L'inévitabilité de la fin des temps et le retour «imminent» du Seigneur ne doivent pas nous rendre oisifs, « affairés sans rien faire ». Nous devons travailler avec diligence en attendant le retour du Seigneur. Notre espérance du retour glorieux du Christ doit être accompagnée par notre vigilance quotidienne.

Ainsi donc, nous ne devrions pas nous inquiéter de ce qui se passera dans le futur. Que chaque jour soit plutôt l’occasion pour nous de témoigner du Christ. Continuons à faire ce qui est bon. Nous ne devrions pas avoir peur et baisser les bras face aux difficultés et aux épreuves. Dans l’Évangile, Jésus nous a rassuré la protection de Dieu et la victoire. Il ne nous laissera pas confondus. N'oublions pas que c’est par notre persévérance face à la persécution que nous garderons notre vie.

Par ailleurs, en célébrant la Journée Mondiale des Pauvres, comme établie par le pape François depuis 2017, faisons preuve d’amour envers les pauvres et prions pour que leur persévérance et leur espérance dans le Seigneur ne soit pas en vain. Amen

vendredi 8 novembre 2019

32e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


2 Maccabées 7, 1-2, 9-14
Ps 17
2 Thessaloniciens 2: 16–3: 5
Luc 20: 27-38

Le thème qui émerge des lectures d’aujourd’hui est évidemment la foi en la résurrection des corps. L'évangile nous présente les sadducéens qui niaient la résurrection. En répondant à leur histoire fabriquée par les Sadducéens pour ridiculiser la croyance en la résurrection, Jésus nous assure qu'il y a la vie après la mort, car notre Dieu est le Dieu de la vie. De plus, dans la vie éternelle, les enfants de la résurrection ne se marient pas, ni ne sont donnés en mariage, car ils deviennent comme des anges.

Pour le croyant, la mort n'est donc pas une fin mais une transition vers une autre forme de vie. La promesse d’une vie immortelle devient une source d’espoir, de consolation, d’encouragement et d’endurance face aux épreuves, aux souffrances et aux persécutions de la vie présente. C'est ce que nous voyons dans le martyre des sept frères et de leur mère raconté dans la première lecture. L’histoire se déroula pendant la persécution d'Antiochus IV Épiphane, roi impie de la Syrie au IIe siècle av. J.-C. qui était déterminé à imposer aux Juifs la culture et la religion grecques, les forçant à apostasier.

En écoutant ce récit, on peut se demander: qu’y a-t-il de mal à manger un peu de porc si cela sert à sauver sa vie? En fait, il y avait beaucoup plus en jeu que la «viande de porc». Le choix ne consistait pas entre manger et ne pas manger de porc, interdit par la loi (Lév. 11: 7-8). Il s'agissait de garder les lois des ancêtres et de rester fidèle à Dieu ou d'obéir au commandement d'Antiochus. Les sept frères et leur mère ont choisi de mourir plutôt que de renier leur foi  comme beaucoup de leurs contemporains. Ils ont enduré torture et cruauté parce qu'ils avaient confiance au Seigneur. Ils étaient sûrs que Dieu les ressusciterait.

De nos jours, la «viande de porc» a pris différents noms: pouvoir, popularité, sexe, argent, travail, promotion, etc. Et nous sommes nombreux à compromettre notre identité et les vertus chrétiennes face à ces choses terrestres. Par conséquent, comme saint Paul dans de la deuxième lecture, demandons à Dieu de nous délivrer des gens pervers, sans foi et méchants. Qu'il nous donne le courage comme les frères Maccabées et nous affermisse par sa grâce en tout ce que nous pouvons faire et dire de bien. Amen

vendredi 1 novembre 2019

31e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Sag. 11,22—12,2

2 Thes. 1,11—2,2

Luc 19,1-10

Les lectures de ce dimanche nous révèlent l’immensité et la grandeur de l’amour de Dieu pour ses créatures que nous sommes. En effet, le livre de la Sagesse fait trois affirmations profondes : (i) l’univers, y incluse l’humanité, n’est qu’une minuscule goutte de rosée devant la grandeur de Dieu Créateur ; (ii) Tout ce qui existe a été voulu par Dieu qui a tout créé par pur amour ; (iii) Dieu est tendre et patient envers le pécheur pour qu’il se convertisse et vive. Et pour le psalmiste, Dieu est un Roi tout-puissant et bon, digne de louanges. Et sa bonté est pour toutes ses œuvres.

C’est dans ce contexte de l’amour miséricordieux et salvifique de Dieu pour chacune de ses créatures qu’il faut comprendre la rencontre de Zachée avec  Jésus qui nous est racontée dans l’Evangile. Toutes les descriptions que fait l’évangéliste Luc visent à nous faire comprendre que Zachée était un pécheur public détestable par la foule. Cependant c’est ce pécheur « à gros gain » qui attire le regard miséricordieux de Jésus.

Zachée cherchait à voir Jésus, mais c’est plutôt Jésus qui le vit. Ayant reconnu Jésus comme le Seigneur il accepte avec joie l’auto-invitation de Jésus de demeurer dans sa maison. Cette rencontre transforma la vie de Zachée. Survint alors une conversion radicale, qui se manifesta en des gestes concrets, en des décisions concrètes. Dans cet épisode Jésus nous révèle son identité et sa mission : Il est le Fils de l’Homme venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.

Ces lectures nous révèlent ainsi que Dieu aime chacun de nous. Et malgré nos infidélités, nos égarements, malgré le jugement condamnateur des autres sur nous, nous demeurons les « fils d’Abraham ». Sur ce, il nous aime et nous reprend malgré nos chutes. Il veut que nous nous convertissions et vivions. Puissions-nous donc descendre de nos arbres et ouvrir les portes de nos cœurs pour accueillir le salut que Jésus nous offre aujourd’hui. Comme dans la prière de St Paul, daigne le Seigneur nous accorder sa grâce afin qu’il nous trouve dignes de notre appel et que son Fils notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ soit glorifié en nous. Amen

mercredi 30 octobre 2019

Solennité de Toussaint


Apocalypse 7,2-4.9-14
1 Jean 3,1-3
Matthieu 5,1-12

Nous célébrons aujourd'hui la solennité de la Toussaint. En effet, nous appliquons souvent le titre de Saint aux catholiques qui se sont distingués par une vie de foi féconde, un témoignage héroïque du Christ dans le martyre ou une vie de vertus chrétiennes exemplaires, et qui ont été canonisés ou béatifiés par l'Église. Mais la célébration de «Tous les saints» fait référence à cette multitude d'hommes et de femmes, d'enfants et de vieillards, chrétiens et non chrétiens, de toutes les générations, dont la vie sur la terre a plût à Dieu et qui sont maintenant avec Lui au paradis.

Dans la première lecture, saint Jean nous raconte sa vision de 144 000 personnes venant des douze tribus d'Israël, ainsi que d'une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes les nations, tribus, peuples et langues». Ils étaient vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main devant le trône de Dieu et de l'Agneau. Ils venaient de la grande détresse, et avaient blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau (Ap. 7,2-4.9-14).

Ils n'étaient pas des surhommes sur la terre, mais des hommes et des femmes ordinaires comme nous. Ils ont été fidèles jusqu'au bout malgré tout. Ils ont fait preuve des vertus proclamées par notre Seigneur Jésus-Christ dans les Béatitudes (Matt. 5,1-12), comme étant «la Charte de la Sainteté», et « les pistes vers le royaume des cieux ». Car Dieu nous a créés pour être avec lui. Il nous a comblés de son amour et a fait de nous ses enfants. Mais ce que nous serons n'a pas encore été révélé. Notre espérance est donc de devenir semblables à lui quand nous le verrons tel qu'il est (1Jean 3: 1-3).

Conséquemment, la sainteté n’est pas réservée à quelques privilégiés. Chacun de nous est appelé à être un saint. Nous sommes tous appelés à la perfection. Mais souvenons-nous que «la perfection ne consiste pas à faire des choses extraordinaires, mais à faire des choses ordinaires de façon extraordinaire». Bref, devenir saint, c’est rechercher le bien, faire le bien, et le faire bien par pur amour. Car quiconque cherche le bien trouve Dieu. Mais nous ne pouvons pas toujours bien faire le bien sans la grâce de Dieu. Puissions-nous être comblés de sa grâce afin de pouvoir suivre les traces des saints et contempler sa gloire au ciel. Amen

Bonne Fête à chacun !

vendredi 25 octobre 2019

30e Dimanche du Temps Ordinaire, Année C


Sir. 35,15-17.20-22
2 Tim. 4,6-8.16-18
Luc 18,9-14

La semaine dernière, la Liturgie de la Parole nous exhortait à persévérer dans la prière. Aujourd’hui les lectures nous parlent de l’humilité comme la disposition intérieure indispensable pour une prière efficace. Prier, c'est d'abord se mettre en présence de Dieu. C'est reconnaître notre petitesse et notre indignité devant lui; c’est reconnaître notre besoin de sa miséricorde et de sa grâce. C’est manifester notre dépendance vis-à-vis de Dieu.

Dans l'évangile, Jésus adresse la parabole du pharisien et du publicain à ceux qui se croyaient justes et méprisaient les autres. Les deux hommes montèrent au temple pour prier. Alors que le pharisien regarde autour de lui (signe de distraction dans la prière) et voit le publicain, sa prière s’est transformée en acte de jugement, se comparant avec les autres, se vantant de sa «religiosité» devant Dieu. Le publicain au contraire, reconnaissant sa condition de pécheur et son besoin de la miséricorde de Dieu, n’osa même pas lever les yeux au ciel. Il pria en se frappant la poitrine: "Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis!" Selon Jésus, le publicain est rentré chez lui justifié, alors que le pharisien ne l'était pas.

La supplication du publicain "est parvenue jusqu’au ciel" et "a percé le nuage", pour utiliser le langage de la première lecture. Il a trouvé la faveur de Dieu, car Dieu est aime les humbles. C'est un Dieu de justice et proche du cœur brisé. Ainsi, demandons-nous: sommes-nous humbles devant Dieu lorsque nous prions? Sommes-nous souvent arrogants, jugeant et condamnant les autres dans nos prières? Nos prières, en particulier pendant la messe, se transforment-elles en temps de «commérages» comme celle du pharisien? Faisons-nous parti de ceux qui pensent qu’ils n’ont pas besoin de la miséricorde de Dieu ?

Comme St Paul, puissions-nous mener le bon combat au milieu des épreuves et difficultés de cette vie avec l’espoir derecevoir la couronne de gloire à la fin de notre course. Que le Seigneur nous aide à tout accomplir dans l’humilité. Souvenons-nous: «Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé.» Que le Seigneur nous bénisse et nous garde. Amen