samedi 31 octobre 2020

Solennité de Toussaint


Apocalypse 7,2-4.9-14

1Jean 3,1-3

Matthieu 5,1-12

 

Nous célébrons aujourd'hui la solennité de la Toussaint. Nous appliquons souvent le titre de sainteté aux catholiques qui se sont distingués par une vie de foi féconde, un témoignage héroïque du Christ dans le martyre ou une vie de vertus chrétiennes exemplaires, et qui ont été canonisés ou béatifiés par l'Église. Mais la célébration de «Tous les saints» fait référence à cette multitude d'hommes et de femmes, d'enfants et de vieillards, chrétiens et non chrétiens, de toutes les générations, dont la vie sur la terre a plût à Dieu et qui sont maintenant avec Lui au paradis.

 

Dans la première lecture, saint Jean nous raconte sa vision de 144 000 personnes venant des douze tribus d'Israël, ainsi que d'une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes les nations, tribus, peuples et langues». Ils étaient vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main devant le trône de Dieu et de l'Agneau. Ils venaient de la grande détresse, et avaient blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau (Ap. 7,2-4.9-14).

 

Ils n'étaient pas des surhommes sur la terre, mais des hommes et des femmes ordinaires comme nous. Ils ont été fidèles jusqu'au bout malgré tout. Ils ont fait preuve des vertus proclamées par notre Seigneur Jésus-Christ dans les Béatitudes, comme étant «la Charte de la Sainteté», et « les pistes vers le royaume des cieux » (Matt. 5: 1-12). Car Dieu nous a créés pour être avec lui. Il nous a comblés de son amour et a fait de nous ses enfants. Mais ce que nous serons n'a pas encore été révélé. Notre espérance est donc de devenir semblables à lui quand nous le verrons tel qu'il est (1Jean 3: 1-3).

 

Conséquemment, la sainteté n’est pas réservée à quelques privilégiés. Chacun de nous est appelé à être saint. Nous sommes tous appelés à la perfection. Mais souvenons-nous que «la perfection ne consiste pas à faire des choses extraordinaires, mais à faire des choses ordinaires de façon extraordinaire». Bref, devenir saint, c’est rechercher le bien, faire le bien, et le faire bien par pur amour. Car quiconque cherche le bien trouve Dieu. Mais nous ne pouvons pas toujours bien faire le bien sans la grâce de Dieu. Puissions-nous être comblés de sa grâce afin de pouvoir suivre les traces des saints et contempler sa gloire au ciel. Amen

samedi 24 octobre 2020

30e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A


Exode 22,20-26

Psaume 18

1Thessaloniciens 1,5-10

Mathieu 22,34-40

 

« Maître, dans la Loi, quel est le plus grand commandement ? » Telle était la question posée à Jésus par un docteur de la Loi. Même si son intention était de le mettre à l’épreuve, la question valait la peine d'être posée; car la Loi de Moise comptait  six cent treize (613) préceptes et interdictions. Il était donc impossible de se rappeler de tous ces commandements. Ainsi, la loi censée garantir la liberté de l'homme et protéger les faibles était devenue un fardeau pour le peuple. Mais de la réponse de Jésus, nous apprenons que la clé pour interpréter «toute la loi et les prophètes» est le double commandement de l’amour: l’amour de Dieu et l’amour du prochain (Matthieu 22,34-40).

 

À ce titre, je voudrais souligner trois leçons importantes dans les lectures d’aujourd’hui. Premièrement, l'amour est comme une pièce d’argent avec deux faces inséparables: on ne peut pas prétendre aimer Dieu et manquer d’amour pour nos frères et sœurs (cf. 1 Jean 4,20). L’amour de Dieu trouve son expression concrète dans l'amour du prochain, et l'amour du prochain montre la qualité de notre amour de Dieu.

 

Deuxièmement, l'amour n'est pas une chose abstraite; l’amour n’est pas un discours. C’ est un style de vie. Comme l'enseigne la première lecture, l'amour doit être démontré de manière simple et concrète, comme faire preuve de compassion envers l'étranger, la veuve, l’orphelin et les pauvres (cf. Exode 22,20-26). Le fondement de cet amour compatissant pour les plus démunis est l’amour de Dieu pour nous.

 

Troisièmement, aimer l’autre, c'est l’apprécier, reconnaître le bien en lui et l’encourager à faire mieux. C'est ce que nous montre la deuxième lecture. Plein de zèle apostolique et d'amour pour tous, saint Paul félicite les Thessaloniciens pour leur foi vivante dans le Dieu unique et vrai. Par leur foi, traduite en modes de vie concrets, ils étaient devenus un modèle pour tous les croyants de Macédoine et de Grèce (1Thes. 1,5-10).

 

Par conséquent, demandons-nous si nous aimons vraiment. Nous soucions-nous des nécessiteux, des étrangers, des veuves et des orphelins, des personnes âgées, des malades ou des jeunes qui ont besoin d'aide pour poursuivre leurs études? Souvenons-nous: «Tout ce que vous avez fait pour l'un de mes plus petits frères et sœurs, vous l'avez fait pour moi», dit le Seigneur (Matt. 25,40). Qu’il nous bénisse et nous garde. Amen

samedi 17 octobre 2020

29e Dimanche du temps Ordinaire, Année A


Isaïe 45,1,4-6

Psaume 95 (96)

1Thésaloniciens 1,1-5

Matthieu 22,15-21

 

Nous célébrons aujourd'hui la Journée Missionnaire Mondiale qui a pour thème: «Me voici, envoie-moi» (Is 6,8). Cette journée nous rappelle que chacun de nous doit participer activement à la mission évangélisatrice de l’Eglise pour la réalisation du dessein d’amour de Dieu dans le monde. Dans la première lecture, Dieu appelle le roi Cyrus, roi de Perse, son « messie», parce qu'il l'a choisi pour libérer Israël de l'exil à Babylone. Dans la deuxième lecture, Saint Paul apprécie la foi, la charité et l'espérance des chrétiens de Thessalonique. Il rend grâce à Dieu pour l’action merveilleuse de l’Esprit Saint dans les cœurs des chrétiens.

 

L’Evangile nous rapporte la question-piège que la délégation mal intentionnée des pharisiens et des hérodiens posèrent à Jésus : «est-il permis, oui ou non, de payer des impôts à César, l'empereur? » Connaissant leur perversité, Jésus demanda une pièce de monnaie utilisée pour l'impôt, et leur répondit: "Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu."

 

Nous pouvons tirer trois leçons de l’évangile d’aujourd’hui. Premièrement, ce n’est pas toute personne qui te loue qui te veut du bien. Les pharisiens et les hérodiens ont utilisé des préliminaires linguistiques flatteurs envers Jésus, mais leur intention était de le piéger et le discréditer. Mais Jésus était plus intelligent qu'eux. Soyez donc prudent et sage de ne pas tomber dans les pièges des personnes mal intentionnées.

 

Deuxièmement, le service à Dieu n'est pas incompatible avec le service à la nation. Un bon chrétien est aussi un bon citoyen. Il sait quand payer ses impôts à l'État et quand payer ses dîmes à l'Église. Il aime et sert l'Église autant qu'il aime et sert sa nation. Nous devons donc garder l'équilibre avec intégrité et responsabilité.

 

Troisièmement, au-delà des interprétations sociopolitiques de ce passage, la réponse de Jésus touche à un aspect fondamental de notre identité humaine. Si l'image de César estampillée sur une pièce d’argent signifie que la pièce appartient à César, alors l'image de Dieu imprimée sur chaque personne humaine signifie que chacun de nous appartient à Dieu. Il convient donc d'honorer et de louer Dieu et de mener une vie digne de notre identité. Que Dieu nous bénisse et nous garde tous. Amen

samedi 10 octobre 2020

28e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A


Isaïe 25,6-10

Psaumes 23

Philippiens 4,12-14.19-20

Matthieu 22,1-14

 

La vie chrétienne est une vie de célébration. Chaque moment est une opportunité de célébrer l’amour de Dieu, lui notre Berger. Ainsi, les lectures d'aujourd'hui font ressortir cet aspect festif de notre vie. Dans la première lecture, Isaïe prophétise sur le jour où Dieu organiserait une fête pour toutes les nations. Ce serait un jour de grande joie, de libération et de consolation (Is 25, 6-10). Les paroles du prophète ne sont pas une rêverie ou une utopie, mais l’image qu’il donne à l’aboutissement du projet salvifique de Dieu.

 

Dans la deuxième lecture, saint Paul exprime sa reconnaissance aux Philippiens qui l'ont soutenu en ses moments de besoin. Aussi, est-il sans doute que la confiance de Paul dans la Providence de Dieu et son espérance pour le festin royal céleste lui permettent de se contenter de toute situation dans laquelle il se trouve. Car, il peut tout dans le Seigneur qui le fortifie (Phil.4: 12-14.19-20).

 

Jésus, dans l'Évangile, donne la parabole des noces royales et de l’homme sans vêtement de noce. Les actions du roi peuvent nous surprendre. D'abord, pris de colère, il donne l'ordre de brûler la ville des invités qui ont refusé de répondre à son invitation, donnant des excuses et maltraitant ses messagers. Ensuite, il ordonne que l'homme qui n'était pas dans la robe nuptiale soit jeté dehors (Matt. 22: 1-14).

 

Que pouvons-nous apprendre de cette parabole? Dieu, qui est le Roi, invite toute l'humanité à participer à la fête de noces de son Fils Jésus-Christ. Mais chacun de nous doit répondre adéquatement à cette invitation. En effet, la fête est prête, mais l'admission à la fête ne suffit pas; nous devons revêtir le vêtement des noces en vivant une vie digne de l'Évangile. Sinon, Dieu nous tiendra responsables de ne pas nous rendre dignes de son banquet.

 

Par ailleurs, le banquet est toujours prêt, même maintenant. Et ce banquet, c’est l'Eucharistie. Chaque jour, Dieu nous invite à ce banquet. L’invitation s’adresse à nous tous. Mais ne donnons-nous pas souvent diverses excuses pour ne pas participer à la messe? Et lorsque nous y participons, quelle préparation préalable faisons-nous? Comment nous préparons-nous pour recevoir la Sainte Communion? Souvenons-nous des paroles de saint Paul: «Car celui qui mange et boit indignement le Corps du Christ mange et boit son propre jugement» (1 Cor. 11, 29).

samedi 3 octobre 2020

27e Dimanche du Temps Ordinaire, Année A


 Isaïe 5,1-7

Psaume 79

Philippiens 4,6-9

Matthieu 21,33-43

 

Les lectures de ce dimanche font écho du drame de l’amour incompris, déçu et trahi de Dieu par l’homme. Dans la première lecture, le prophète Isaïe utilise la métaphore de la vigne. C’est un chant de vendage dans lequel Dieu exprime sa déception sur le peuple Israël. Malgré les soins et l’entretien qu’il leur a donné, manifestant ainsi son amour pour eux, les fils d’Israël n’ont pas porté le fruit escompté. Au lieu du droit et de la justice, il n’y a que du crime et des cris. Le verdict est clair : cette vigne improductive sera exposée à ses ennemis (Is. 5,1-7).

 

L’Évangile nous rapporte la parabole des vignerons homicides, dans laquelle Jésus dénonce l’attitude de révolte et de meurtre des chefs religieux du peuple juif. L’histoire de confiance et d’amour du maitre de la vigne (Dieu) s’est tournée en un drame d’homicide des vignerons. Le problème n’est donc pas la récolte décevante de la vigne mais plutôt l’attitude décevante des vignerons. Ils maltraitent et tuent les serviteurs du maître de la vigne, jusqu’à assassiner son propre fils pour s’emparer de sa vigne. Cette parabole révèle donc le sort des prophètes et de Jésus lui-même au cours de l’histoire du salut : ils ont été persécutés et mis à mis mort par jalousie des chefs religieux de leur temps (Mt 21,33-43).

 

Il est cependant évident que derrière ce drame, reste cachée l’histoire de chacun de nous: Nous avons déçu Dieu et trahi son amour à plusieurs reprises. Dieu nous fait confiance. Il nous aime. A travers l’église, il met à notre disposition sa Parole, les Sacrements, les sacramentaux, etc. pour nous aider à produire du fruit. Mais quel type de fruits avons-nous porté ? Combien de fois n’avons-nous pas trahi cette confiance du Seigneur?

 

Heureusement, cette histoire de la confiance de Dieu trahie par l’homme n’est pas arrivée à la fin. Il y’a encore de l’espoir. Nous pouvons encore porter de bons fruits si nous prenons au sérieux les conseils de l’apôtre Paul dans la deuxième lecture: si nous prions et restons fidèles, alors le Dieu de la paix sera avec nous. Si nous recherchons ce qui est noble, ce qui est vrai, ce qui est juste et pur, nous pourrions porter de bons fruits.

Daigne le Seigneur nous aider à repartir avec plus de passion pour travailler dans sa vigne comme des serviteurs fidèles et dignes de confiance. Amen