samedi 29 mai 2021

SOLENNITÉ DE LA SAINTE TRINITÉ, ANNÉE B

Deutéronome 4,32-34.39-40

Ps 32 (33)

Romains 8,14-17

Matthieu 28,16-20

 


Nous célébrons aujourd'hui le mystère de la Sainte Trinité : un Seul Dieu en Trois Personnes. Ces Trois Personnes sont à la fois distinctes, mais si unis entre elles qu’elles ne font qu’un seul Dieu. Bien que le mot "Trinité" ne se trouve pas dans la Bible, la révélation de Dieu en tant que Père, Fils et Saint-Esprit est incontestablement présente dans la Bible.

 

Ainsi, la première lecture nous invite à professer notre foi dans le Dieu unique et vrai : « Le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre. » En effet, le Dieu que nous servons est Unique, Suprême et au-delà de tout ; mais il est aussi proche de son peuple. Il parle avec son peuple, le sauve et conclut une alliance avec lui (Deutéronome 4,32-34.39-40).

 

Dans l'évangile, le Christ ressuscité envoie les onze disciples en mission en ces paroles : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,16-20). Ces paroles nous rappellent sans aucun doute notre baptême, grâce auquel nous avons été régénérés à une vie nouvelle devenant participants à la vie même de la Sainte Trinité. Car dans le baptême, nous avons reçu l'Esprit d'adoption, en lui nous crions : « Abba, Père ! » Nous sommes donc fils et filles de Dieu, cohéritiers de Jésus-Christ, et conduits par l'Esprit de Dieu (Rom. 8,14-17).

 

Ainsi, notre vie chrétienne est inséparable du mystère de la Sainte Trinité : nous commençons notre vie chrétienne "au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit". Nous vivons chaque jour dans la présence infaillible du Ressuscité qui nous a promis qu’il sera avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Et la dernière chose que le prêtre fera près de notre tombeau est de faire le signe de la croix sur notre corps.

 

Dans cette perspective, le mystère de la Trinité n'est pas une idée, ni un simple dogme. C'est le mystère qui nous identifie. Par conséquent, en célébrant la Sainte Trinité, demandons au Seigneur d'ouvrir nos cœurs à ce grand mystère d'amour, et de nous accorder la grâce de vivre comme ses vrais fils et filles. Puissions-nous manifester à tous son amour, sa compassion et sa proximité. Qu'il nous bénisse et nous garde. Amen.

samedi 22 mai 2021

Dimanche de la Pentecôte, Année B

 


Actes 1,1-11

Ps 103

Galates 5,16-25

Jean 15 ,26-27.16,12-15

 

La solennité de la Pentecôte commémore l'effusion du Saint-Esprit sur les disciples de Jésus. L'événement eut lieu en la « Fête des Semaines », célébrée cinquante jours après la Pâque juive et à laquelle fut attaché le souvenir de la Loi donnée au Sinaï. 

 

La venue du Saint-Esprit était conforme à la promesse de Jésus à ses disciples. Dans son discours d’adieu dont est extrait l’évangile d’aujourd’hui, Jésus révèle trois attributs qui décrivent l’œuvre du Saint-Esprit. Premièrement, le Saint-Esprit est le Paraclet, ce qui signifie Avocat, Défenseur, Consolateur, Intercesseur. Il restera avec les disciples pour toujours. Deuxièmement, il est l'Esprit de vérité qui procède du Père. Il guidera les disciples vers la vérité tout entière et leur communiquera tout ce qu’il recevra de Jésus. Enfin, le Saint-Esprit est un Témoin du Christ, car il rendra témoignage au Christ et le glorifiera. Il donnera également le pouvoir aux disciples de rendre témoignage au Christ (Jean 15,26-27.16,12-15).

 

L’événement de la Pentecôte, comme décrit par Luc dans le livre des Actes des Apôtres, était manifestement l’accomplissement de la promesse de Jésus. Ce fut une expérience spectaculaire et riche en symbolisme. Avec l’effusion de l’Esprit, le groupe des disciples de Jésus embrase désormais tout le monde sans distinction de langue ou de race comme le vent qui meut tout ce qui vient sur son passage. Il ouvre les portes de l’Église à tous les peuples. Il réchauffe les cœurs, purifie et transforme comme le feu, et fait des disciples les proclamateurs des merveilles de Dieu (Actes 2,1-11).

 

Nous aussi, nous avons reçu le Saint-Esprit lors de notre baptême. Il n'a pas seulement transformé nos vies, faisant de nous des fils et filles de Dieu, mais il a également fait de nous des membres de l'Église, et donc participants à sa mission. Il continue de nous enseigner et de nous guider. Et la vérité qu'il enseigne n'est pas un cours scolaire mais un mode de vie qui trouve une expression concrète dans « l’amour, la joie, la paix, la patience, la gentillesse, la générosité, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5, 16-25).

 

Daigne le Seigneur envoyer son Esprit pour renouveler l’Église et la face de la terre. Que l’Esprit Saint, le Consolateur nous dispense ses dons, illumine nos cœurs et fasse de nous des témoins des merveilles de Dieu. Amen 

Bonne Fête à vous tous ! 

 

samedi 15 mai 2021

7è Dimanche de Pâques, Année B

Actes 1,15…26 

Psaume 102 (103)

1 Jean 4,11-16 

Jean 17,11-19

 

La période entre l’Ascension du Seigneur et la Pentecôte est une période d’attente dans la prière pour recevoir l’Esprit Saint. Ainsi, tout comme les disciples au Cénacle, l’Église est unie dans la prière pour l’expérience d’une nouvelle Pentecôte. 

 

En effet, dans la première lecture, les disciples réunis au Cénacle prièrent pour que Dieu lui-même choisisse celui qui allait remplacer Judas, le fils de la perdition. Après la prière, la communauté tira au sort et le choix tomba sur Matthias qui fut associé au collège des Apôtres. Le recourt au tirage au sort manifeste sans doute la place que les disciples voulaient accorder à la main de Dieu, donc à l’action de l’Esprit Saint dans ce choix. 

 

Dans la deuxième lecture, l’apôtre Jean nous appelle à vivre dans la communion d’amour du Père et du Fils grâce à l’Esprit d’amour que nous avons reçu. C’est donc l’amour qui rend présent le Dieu invisible au milieu de nous, car quand nous nous aimons les uns les autres, nous devenons reflet de Dieu qui est Amour. C’est aussi dans l’amour et l’unité que nous manifesterons notre fidélité à la mission reçue du Christ. 

 

Ce besoin de communion, d’unité et d’amour est évident dans le discours d’adieu de Jésus, mais surtout dans sa prière dite la prière sacerdotale de Jésus Christ. Dans l’extrait d’aujourd’hui, Jésus prie pour l’unité de ses disciples : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes… » Il prie aussi pour leur sanctification, protection et sécurité afin qu’ils puissent accomplir avec fidélité leur mission dans le monde. 

 

A l’instar de la communauté des disciples, l’Église a aussi besoin de l’assistance de l’Esprit Saint pour rester fidèle à son Divin Époux et rester unie pour l’annonce de l’Évangile. De même chacun de nous a besoin de l’assistance du Saint Esprit pour notre vie de chaque jour. Et c’est dans la prière que nous pouvons demander cette assistance du Saint-Esprit. Prions donc au Seigneur de renouveler en nous le don de l’Esprit Saint qu’il puisse nous enseigner toute chose et nous conduire jour après jour à la vérité tout entière. Qu’il nous illumine et nous aide à prendre de bonnes décisions, tant individuelles qu’ecclésiales, pour la gloire de Dieu et pour notre sanctification. Amen

 

 

samedi 8 mai 2021

6e Dimanche de Pâques, Année B

Actes 10,25…48 

Psaume 97 

1 Jean 4,7-10 

Jean 15,9-17

 

Dans son message aux jeunes de France en juin 1980, le pape St Jean Paul II disait : « Toute l’histoire de l’humanité est l’histoire du besoin d’aimer et d’être aimé ». Oui l’aspiration profonde de toute personne humaine, c’est aimer et se savoir aimé. Rien ne peut combler l’homme, ni ses activités ni ses possessions matérielles, à part l’amour.

 

Cette vocation d’amour vient de Dieu, car Dieu est amour, nous dit la deuxième lecture. Il nous a créés par amour, dans l’amour et pour l’amour. C’est lui qui nous a aimés le premier et nous a donné son unique Fils pour notre salut. C’est pourquoi nous devons nous aimer les uns les autres (1 Jean 4,7-10).

 

Cet amour de Dieu n’exclut personne. Il embrasse tout le monde. En un mot, Dieu « est impartial, il accueille, quelque soit sa nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes », dit St Pierre dans la première lecture. Ainsi, par le ministère de Pierre, Dieu a ouvert les portes de la foi aux païens, eux que les Juifs considéraient impurs, exclus de l’amour miséricordieux et du salut qu’offre Dieu (Actes 10,25…48).

 

Dans l’Evangile, Jésus nous parle de l’amour du Père et de son amour pour nous. Nous sommes appelés à demeurer dans son amour. Ce qui est caractéristique de l’amour du Christ est qu’il a donné sa vie pour nous, et il a fait de nous ses amis. C’est pourquoi il nous invite à nous aimer les uns les autres comme lui-même nous a aimés. 

 

Malheureusement aujourd’hui, l’un des mots les plus utilisés est le mot « amour ». Mais c’est en même temps le plus mal compris et galvaudé. Aimer vraiment, c’est chercher le bien de l’autre, donner tout et se donner soi-même gratuitement, sans réserve, sans intérêt. L’amour ne se dit pas, il se vit. Il s’exprime par des actes concrets de service, de pardon, de tolérance, d’accueil, de sourire, etc. Aimer, c’est vivre non pour soi, mais pour les autres. Tout amour différent de celui-ci est une caricature d’amour. 

Daigne le Seigneur nous apprendre à aimer vraiment et devenir ses vrais amis. Amen.

samedi 1 mai 2021

5e Dimanche de Pâques, Année B



Actes 9,26-31

Psaume 21

1 Jean 3,18-24

Jean 15,1-8

 

 

Demeurer en Jésus-Christ

 

 

En ce cinquième dimanche de Pâques, nous méditons sur le discours de Jésus sur la vigne et ses sarments (Jean 15: 1-8). Jésus utilise cette image pour parler du réseau de relations qui caractérise la vie chrétienne, nous invitant à demeurer en lui pour porter beaucoup de fruits. Le fait est le suivant: soit on est connecté au Christ, soit on est déconnecté de lui. Si vous demeurez en lui, vous porterez beaucoup de fruits. Mais si vous ne demeurez pas en lui, vous devenez stérile et improductifs. Vous passez de frustration en frustration, de crise en crise, car une vie sans le Christ est une vie pleine de crises: «Car sans moi, vous ne pouvez rien», dit Jésus.

 

 

Ainsi, Jésus met l’accent sur la nécessité absolue pour nous de demeurer en lui. Il est la vigne; nous sommes les branchesDieu le Père est le vigneron. La lymphe qui nous lie au Christ est l’Esprit Saint. Par conséquent, la fécondité de notre vie dépend de notre intimité avec lui. Nous devons donc rester toujours connectés avec lui. Nous devons développer une relation personnelle avec lui par la prière, l'écoute de la Parole de Dieu, la participation à la célébration des sacrements, en particulier l'Eucharistie, et les bonnes œuvresDemeurer en Jésus, c'est aussi trouver une raison de vivre et d'espérer malgré les défis. C'est faire de lui notre abri, notre rocher, notre sécurité.

 

 

Par ailleurs, demeurer en Jésus signifie garder sa parole qui nous appelle à nous aimer les uns les autres (1 Jean 3,18-24). Demeurer en Jésus a donc une dimension sociale. Parfois, cela implique l'intégration des pécheurs, des rejetés et des marginalisés dans notre communauté. D'autres fois, cela signifie pardonner aux autres et laisser tomber nos armes de vengeance, de ressentiment et de colère, laisser aller les blessures qu'ils auraient pu nous infliger.

 

 

Ceci est illustré dans la première lecture. Il a fallu l'intervention de Barnabas pour que Paul, ancien persécuteur des chrétiens, soit accepté dans la communauté des croyants de Jérusalem, malgré sa conversion sur la route de Damas (Actes 9: 26-31). Ainsi, notre intimité avec le Christ doit toujours se traduire par des actions concrètes afin que nous puissions nous aimer les uns les autres, « non pas en paroles et de langue mais en actes et dans la vérité ». Que le Seigneur nous aide à demeurer en lui afin de porter d’abondants fruits à la gloire de Dieu. Amen